mercredi 20 juin 2018

DADDY'S DEADLY DARLING / THE 13 PIGS. Director's Cut.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site 3.bp.blogspot.com

"Pigs", "Horror Farm", "The 13th Pig", "Daddy's Girl", "The Strange Exorcism of Lynn Hart", "The Strange Love Exorcist and Roadside Torture Chamber", "Les Monstres Sanglants" de Marc Lawrence. 1972. U.S.A. 1h20. Avec Marc Lawrence, Toni Lawrence, Marc Laurent, Jesse Vint, Paul Hickey, Katharine Ross.

Sortie salles U.S: 25 May 1973 

FILMOGRAPHIE: Marc Lawrence est un réalisateur américain né le 17 Février 1910, décédé le 27 Novembre 2005 (95 ans). 1973: Daddy's Deadly Darling. 1965: Tendre garce.


Rareté horrifique bien ancrée dans son époque des Seventies, de par son climat malsain perméable, sa photo granuleuse, sa bande-son bigarrée (couinements stridents de porcs, mélopée décalée, country music) et ses meurtres brutaux préfigurant 2 ans au préalable la scénographie crapoteuse de Massacre à la Tronçonneuse, Daddy's Deadly Darling n'eut même pas le privilège d'être exploité en salle sur notre territoire. Quand bien même lors de sa location Vhs, il fut vulgairement tronqué et remanié sans l'accord de son auteur. Et si cette production Grindhouse  distribuée par la firme Troma s'avère relativement mineure, Marc Lawrence, réalisateur et acteur principal, parvient à faire naître une ambiance d'inquiétude assez fascinante sous un soleil californien n'ayant point à rougir du Texas nécrosé de Hopper. D'une grande simplicité, le pitch tourne autour de l'amitié entre un fermier régisseur de bar et une jeune itinérante, infirmière au passé étrangement trouble si je me fie à ses appels téléphoniques auprès d'un paternel mutique. Ainsi, ces deux personnages introvertis s'avèrent des serial-killers si bien que durant leur aimable accointances ils vont devoir s'épauler afin de planquer les meurtres que cette dernière perpétue, faute d'un traumatisme incestueux. Nanti d'un rythme assez laborieux, notamment auprès de sa première demi-heure peu motivante, Daddy's Deadly Darling insuffle pour autant un sentiment d'insécurité palpable, notamment à travers ses cadrages obliques et ses gros plans agressifs conçus pour renchérir le malaise.


Et donc, grâce à cette ambiance horrifique résolument fétide et rehaussée d'un réalisme documenté, cette série B maintient l'intérêt sous l'impulsion de la troublante Toni Lawrence (la propre fille du réalisateur), assez convaincante en meurtrière taiseuse gentiment délicate. D'ailleurs, lorsqu'elle accourt à travers champs bucoliques telle une aliénée pour fuir des couinements animaliers, on songe inconsciemment à Marilyn Burns lorsque celle-ci se faisait courser (de nuit et de jour) par Leatherface. Il est donc fort possible que Tobe Hooper se soit inspiré de cette production underground pour parfaire ses cauchemars rubigineux qu'uniformisent Massacre à la Tronçonneuse / Le Crocodile de la mort. Tant et si bien qu'à l'instar du vétéran Judd et de son fameux alligator grugeant les touristes imprudents, le fermier nourrit en l'occurrence ses cochons avec de la viande humaine pour se débarrasser des corps. Et d'y ajouter en guise de détail insolite une connotation fantastique (une espèce de légende égyptienne) lorsque le shérif local (pas très finaud pour démêler le vrai du faux lorsqu'il interroge à moult reprises deux voisines décaties !) et quelques citadins réacs se persuadent qu'un cadavre humain digéré par des porcs pourrait ensuite revenir d'entre les morts sous l'apparence d'un cochon ! Un programme délirant donc prêtant autant à sourire qu'à s'inquiéter d'une trouvaille aussi cintrée !


Curiosité fauchée quasi introuvable en version Uncut (il faut - pour l'instant - se reporter auprès du site L'Univers Étrange et Merveilleux du Fantastique et de la Science-Fiction afin de découvrir son Director's Cut !), Daddy's Deadly Darling tire attrait de son intérêt grâce à son ambiance putride préfigurant les grands classiques poisseux précités. Rien que pour son climat cauchemardesque aussi novateur que couillu (notamment à travers un songe maladif que la meurtrière endure dans sa psyché torturée ou lorsque le fermier grimé en polichinelle intimide ses voisines), Daddy's Deadly Darling mérite l'attention des fans de péloche déviante. 

* Bruno

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