vendredi 22 juin 2018

LA QUEUE DU SCORPION

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"La coda dello scorpione" de Sergio Martino. 1971. Italie/Espagne. 1h31. Avec George Hilton, Anita Strindberg, Alberto de Mendoza, Ida Galli, Janine Reynaud, Luigi Pistilli, Tom Felleghy.

Sortie salles France: 4 Octobre 1973. Italie: 16 Août 1971

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Sergio Martino est un réalisateur, producteur et scénariste italien né le 19 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1970: l'Amérique à nu. Arizona se déchaine. 1971: l'Etrange vice de Mme Wardh. La Queue du Scorpion. l'Alliance Invisible. 1973: Mademoiselle Cuisses longues. 1973: Torso. 1975: Le Parfum du Diable. 1977: Mannaja, l'homme à la hache. 1978: La Montagne du Dieu Cannibale. 1979: Le Continent des Hommes poissons. Le Grand Alligator. 1982: Crimes au cimetière étrusque. 1983: 2019, Après la Chute de New-York. 1986: Atomic Cyborg. 1989: Casablanca Express. 1990: Mal d'Africa. Sulle tracce del condor.


Influencé par la célèbre trilogie animalière d'Argento, Sergio Martino réalise en 1971 La Queue du Scorpion avec un savoir-faire particulièrement efficace de par son intrigue sinueuse irrésistiblement machiavélique. A la suite de la mort de son époux lors d'un mystérieux crash d'avion, Lisa hérite de la somme d'1 million de dollars. Au moment de s'exiler à Tokyo en compagnie d'un de ses amants, cette dernière est persécutée par un mystérieux tueur. Voilà brièvement condensé le pitch afin d'occulter tout indice d'une intrigue viciée mettant en valeur une poignée de personnages à la fois effrontés, sans vergogne et volages puisque avides d'empocher le magot avant qu'un de leur concurrent ne les devancent. Dès le 1er acte savamment inquiétant et couillu, Sergio Martino nous ébranle sans crier gare avec un homicide d'une sauvagerie acérée clignant de l'oeil à Hitchcock  (Spoil puisque nous venions de nous familiariser avec l'héroïne depuis 25 minutes ! fin du Spoil). Le tueur n'accordant aucune pitié à sa victime si bien que nous craignons ensuite ses futures exactions avec une appréhension métronomique.


C'est dire si le cinéaste maîtrise cette faculté de distiller un suspense oppressant à chacune des ses sombres apparitions, notamment parmi le détail fétichiste de ses gants noirs comme de coutume dans la tradition giallesque. Qui plus est, à travers un défilé d'actrices sublimes sévèrement mises à mal par l'assassin (on y croise les yeux bleux d'Ida Galli, de Janine Reynaud et surtout d'Anita Strindberg absolument électrisante en reporter sexy !), Martino filme leur fragilité démunie avec un érotisme soft. Tant auprès de quelques ébats amoureux que des étreintes criminelles qu'elles se partagent violemment avec le tueur rivalisant de cruauté pour parfaire ses sévices. Sur ce point, on est également frappé par la verdeur des meurtres superbement filmés avec stylisme tranché initialement imposé par Argento, notamment grâce au dynamisme du montage épaulé d'agressifs gros plans. Quand bien même le score entêtant de Bruno Nicolai enrobe l'intrigue afin d'exacerber le mystère diffus autour des va-et-vient de personnages interlopes présumés coupables. Martino parvenant aisément à captiver et nous interroger sur les éventuelles complicités cupides avec comme indice subsidiaire la broche d'une queue de scorpion. Ce dernier entretenant le suspense de la véritable identité du meurtrier jusqu'au dernier quart-d'heure volontairement tacite (avec l'accord amiable du cinéaste) se déroulant dans un décor maritime idyllique. Et de nous offrir en guise de point d'orgue rebondissements, poursuites et angoisse éprouvante quant au sort précaire de l'ultime victime complètement isolée de soutien externe.


Passionnant, sexy et raffiné autour d'une solide intrigue ramifiée, la Queue du Scorpion redouble d'efficacité à communier suspense et horreur même s'il doit tout au maestro fondateur Dario Argento. Un des fleurons du genre irrésistiblement grisant et jubilatoire si bien qu'aujourd'hui encore on reste happé par sa troublante modernité. 

* Bruno
3èx

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