mardi 12 juin 2018

LES DIABLESSES

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site arcadesdirect.fr

"La morte negli occhi del gatto" de Antonio Margheriti. 1973. Allemagne/France/Italie. 1h35. Avec
Jane Birkin, Hiram Keller, Françoise Christophe, Venantino Venantini, Serge Gainsbourg, Anton Diffring, Doris Kunstmann.

Sortie salles France: 23 Janvier 1974. Italie: 12 Avril 1973

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi. 1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.


Exhumé de l'oubli grâce à l'éditeur Cine2genre, Les Diablesses (titre français mercantile habilement fallacieux !) est un formidable suspense gothico-giallesque que notre illustre Antonio Margheriti imprime sur pellicule avec souci formel vertigineux. Et si l'intrigue simpliste n'est que prétexte à une série de crimes sanglants comme de coutume chez le genre codifié, sa scénographie gothique inopinément envoûtante maintient l'intérêt jusqu'à la révélation finale assez surprenante (même si on peut déceler l'identité du coupable à mi parcours du métrage et que son mobile s'avère plutôt conventionnel). Qui plus est, Margheriti, jamais avare d'originalité baroque, se permet d'inclure à travers sa scénographie inquiétante 2 personnages animaliers (un chat, un gorille) afin de surfer sur une ambiance surnaturelle effleurant à deux reprises le thème du vampirisme. Impeccablement campé par une poignée de seconds-couteaux transalpins bien connus des amateurs (notamment auprès du regard azur de la sublime et troublante Doris Kunstmann), Les Diablesses bénéficie en outre de la beauté anglaise de Jane Birkin assez convaincante en jeune convive timorée, témoin malgré elle d'évènements particulièrement macabres.


Tant et si bien que durant son séjour dans le château de sa génitrice, Corringa s'égare fragilement dans les corridors, chambres à coucher et passage souterrain avec une appréhension escarpée eu égard d'une vague de meurtres sanglants qu'un mystérieux tueur ne cesse de provoquer. Et ce, au moment de se rapprocher (sentimentalement parlant) auprès de James, cousin arrogant victime d'un passé aussi nébuleux que torturée. En dépit de la présence subsidiaire de Serge Gainsbourg peu à l'aise en inspecteur à la fois apathique et peu finaud (bien que les spectateurs français s'amuseront de son cabotinage un brin extravagant, notamment auprès de sa démarche altière), la galerie de personnages interlopes évoluant autour de Jane Birkin parvient à distiller un charme vénéneux au gré de rapports familiaux dysfonctionnels. Margheriti nous interrogeant en permanence, et avec efficacité, sur leurs rôles équivoques, comme les confirment aussi à degré moindre le couple de domestiques et l'homme d'église. Et d'amorcer durant sa seconde partie un rythme beaucoup plus alerte et oppressant au fil de péripéties brutales où le sentiment d'insécurité gagnera du galon.


La Résidence.
Baignant dans un climat nocturne d'onirisme gothique n'ayant rien à envier au travaux de Mario Bava ou de Roger Corman, Les Diablesses resplendit d'autant mieux à travers sa photo sépia si bien que le spectateur magnétisé par son élégance funèbre se laisse facilement embobiner par son cheminement giallesque sous le pilier d'attachants seconds-rôles se prêtant au jeu de la duperie avec assez de persuasion. A redécouvrir avec vif intérêt même si la forme tant artisanale phagocyte le fond plaisamment convenu.

* Bruno
2èx

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