vendredi 4 janvier 2019

Les Rendez-vous de Satan

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Perché quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer?" de  Giuliano Carnimeo. 1972. Italie. 1h35. Avec Edwige Fenech, George Hilton, Paola Quattrini, Giampiero Albertini, Franco Agostini, Oreste Lionello.

Sortie salle France: 7 mars 1979. Italie: 10 Août 1972

FILMOGRAPHIEGiuliano Carnimeo est un réalisateur et scénariste italien, né le 4 juillet 1932 à Bari (Pouilles) et mort le 10 septembre 2016 à Rome (Latium), 1959 : Brèves Amours (réalisé avec Camillo Mastrocinque). 1968 : Le Moment de tuer. 1969 : Le Fossoyeur. 1970 : Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera. 1970 : Django arrive, préparez vos cercueils. 1971 : Quand les colts fument... on l'appelle Cimetière. 1972 : Les Rendez-vous de Satan. 1972 : Alléluia défie l'Ouest. 1973 : L'Emprise des sens. 1975 : Simone e Matteo. 1976 : Pour pâques ou à la trinita. 1981 : Une fille vachement sympa. 1983 : Les Exterminateurs de l'an 3000.


Sympathique giallo sorti en grande pompe dans une superbe version HD chez l'éditeur qui miaule, Les Rendez-vous de Satan ne révolutionne nullement le genre si bien qu'il s'agit d'un produit d'exploitation en vogue. Tous les ingrédients étant ici réunis en bonne et due forme "fétichiste", et ce avec l'appui de la reine du sexe transalpin, Miss Edwige Fenech ! L'actrice irradiant en permanence l'écran de sa charnelle présence, une posture féline infiniment torride. Notamment à travers l'immensité de son regard noir à damner un saint et à la pâleur de sa peau laiteuse ! Erotique donc auprès de ses étreintes et séquences déshabillées stylisées (dont une plage onirique rappelant le Venin de la Peur parmi l'intervention d'un gourou !), Les Rendez-vous de Satan n'en n'oublie pas pour autant d'y inclure ses séquences de meurtres plutôt réussies. Notamment celui dépeint en plein centre-ville bondé ou encore celui du prologue cinglant que Brian de Palma se réappropria afin de parfaire son chef-d'oeuvre Pulsions. Car à travers cette séquence claustro instaurée dans un ascenseur, il est bluffant de constater à quel point De Palma exploitera certains de ces plans iconiques (notamment auprès de la morphologie de la victime blonde) avec un brio autrement chiadé et géométrique.


Nanti d'un rythme assez soutenu (surtout auprès de sa seconde partie plus inquiétante et affolante) au fil d'une intrigue somme toute classique, mais rehaussée d'un surprenant dénouement (quoique un peu trop facile alors que sa dernière image un brin ironique peut déconcerter !), Les Rendez-vous de Satan ne déçoit qu'en de rares occasions (comptez 1 ou 2 longueurs vite pardonnées et du jeu limite parodique du commissaire entêté et de son adjoint bateleur. Giuliano Carnimeo s'efforçant notamment d'y transfigurer la forme à travers la disparité de ses décors richement détaillés et magnifiquement photographiés d'une lumière tantôt limpide tantôt contrastée. Sur ce dernier point, Les Rendez-vous de Satan ravit donc les mirettes dans la noble tradition du genre, notamment après de la défroque sépulcrale du tueur encapuchonné et masqué assez magnétique lors de ses apparitions surprises. On regrettera en revanche son titre français complètement à l'ouest puisqu'il n'est ici nullement question d'occultisme ni de satanisme en dépit d'une ambiance d'étrangeté parfois trouble et sensiblement baroque (comme souvent chez tout bon Giallo qui se respecte).


A découvrir donc avec plaisir fétichiste, aussi mineure soit sa topographie narrative et ses sautes d'humour malvenues.

* Bruno

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