Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
"
Without Warning" de Greydon Clark. 1981. U.S.A. 1h23. Avec Jack Palance, Martin Landau, Tarah Nutter, Christopher S. Nelson, Cameron Mitchell, Neville Brand, Sue Ane Langdon, Ralph Meeker, Larry Storch, Lynn Theel.
Sortie salles France:
26 Novembre 1980. U.S:
26 Septembre 1980
FILMOGRAPHIE:
Greydon Clark est un réalisateur, producteur, scénariste et acteur américain, né le 7 Février 1943 à Niles, dans le Michigan (Etats-Unis). 1976: Black Shampoo. 1976: The Bad Bunch. 1977: Satan's Cheerleaders. 1978: Riders. 1979: Brigade des Anges. 1980: The Return. 1980:
Terreur Extra-Terrestre. 1983: Wacko. 1983: Joysticks. 1985: Final Justice. 1988: Uninvited. 1989: Dance Macabre. 1989: Skinheads. 1990: Massacre dans l'ascenseur. 1990: The Forbidden Dance. 1992: Mad Dog Coll. 1992: Russian Holyday. 1994: Dark Future. 1998: Stargames.
Sorti à l'orée des années 80,
Terreur Extra-Terrestre connut un certain succès en salles puis en video sous l'étendard mythique d'
Hollywood Video. Réalisé par
Greydon Clark, cinéaste abonné aux bisseries low-cost,
Terreur extra-terrestre constitue l'idéal de la série B "atmosphérique" tant et si bien qu'il s'agit de son oeuvre la plus notoire et réussie en dépit de ses faiblesses narratives, sa réalisation bricolée et ses jeunes acteurs timorés pour autant attachants. Pour l'anecdote, le rôle de la créature est attribué à
Kevin Peter Hall, acteur mastard (2m20cms de hauteur !) qui endossera plus tard à deux reprises le costume du fameux
Predator de
John Mc Tiernan et de
Stephen Hopkins.
Le pitch:
Quatre jeunes partent en camping dans une contrée reculée à proximité d'un lac. Alors que deux d'entre eux sont retrouvés morts dans une cabane abandonnée, Sandy et Greg trouvent refuge dans un bar la nuit tombée. Ils confient aux clients leur histoire improbable de méduses volantes suceuses de sang venues les agresser à l'orée du bois. Petit classique bisseux des années 80,
Terreur Extra-Terrestre est une bande horrifique inévitablement maladroite mais transcendée d'un irrésistible charme horrifique. Un pur plaisir coupable de samedi soir auquel s'affichent d'aimables vétérans du ciné de genre parmi lesquels
Cameron Mitchell, Neville Brand, Martin Landeau et
Jack Palance. Il faut bien avouer que le scénario à la fois prémâché et elliptique cumule clichés, facilités et quelques invraisemblances autour de réparties dérisoires que de jeunes acteurs expriment tant bien que mal avec une mine appréhensive.
En gros, un jeune couple doit faire face à l'hostilité d'un extra-terrestre braconnier projetant des créatures volantes vers ses proies. En prime, pour pimenter leur survie horrifique, ils seront pris à parti avec un ancien vétéran du Vietnam ayant perdu la boule au champ d'honneur (
Martin Landau absolument délectable en demeuré erratique !). Qui plus est, avec l'aide d'un chasseur chevronné (incarné de manière tacitement perverse par
Jack Palance), ces derniers tenteront d'éradiquer l'antagoniste stellaire affublé de mini soucoupes gluantes doués de vie animale. Ainsi donc, cette chasse à l'homme du 3è type bénéficie d'une réelle originalité de par la manière viscérale dont l'extra-terrestre opère ses exactions criminelles afin de venir à bout de ses victimes. Dans la mesure où l'on nous présente avec un saisissant réalisme morbide des sortes de méduses volantes particulièrement visqueuses car accoutrées de quatre pinces aux extrémités de leur corps discoïde, sans compter une moisson de petites dents implantées au noyau de leur organisme. Projetées sur les visages des victimes par l'E.T famélique (d'un charisme bleuâtre exsangue !), les séquences chocs font preuve d'un goût raffiné pour le gore gluant sous l'impulsion d'un climat malsain magnétique. Ainsi, plaquées sur la surface corporelle de leur victime, ces sangsues d'un jaune fluorescent extraient de leur membrane quatre pattes acérées afin d'y pénétrer la chair juteuse en aspirant abondamment le sang.
Les modestes effets-spéciaux particulièrement crédibles faisant illusion auprès de leur aspect visqueux aussi glauque que dérangeant. Quand bien même la physionomie patibulaire de l'extraterrestre suscite un charisme étrangement rigide à travers sa posture longiligne spectrale. Enfin; l'ambiance nocturne crépusculaire à l'angoisse sous-jacente est savamment entretenue au confins d'un bois que nos vacanciers ainsi que le chasseur n'auront de cesse d'aller et venir afin de surveiller une cabane truffé de cadavres putréfiés. En précisant à nouveau que l'atmosphère anxiogène délicieusement palpable réussit la plupart du temps à créer un sentiment d'insécurité à travers leur spirale d'évènements macabres. Outre les sympathiques apparitions de
Cameron Mitchell et de
Neville Brand en 1er acte, l'interprétation hallucinée de
Martin Landau épaulé de son acolyte (autrement autoritaire dans sa pugnacité déterminée)
Jack Palance renchérissent l'aspect festif de cette bobine en herbe agréablement troussée (en dépit de ses carences narratives). Ainsi, on se délecte de la verve impayable de
Martin Landau en sergent demeuré obnubilé par l'invasion des petits hommes verts ! Souvent drôle lors de ses divagations belliqueuses, il met en appui un savoureux numéro d'acteur cabotin en militaire retraité s'efforçant machinalement à fabuler, pourchasser et importuner son entourage.
Rencontre d'un certain type à éviter !
Bougrement sympathique dans sa matière ludique, voir franchement fascinant à travers son climat nocturne pénétrant, Terreur Extra-Terrestre se décline au final en objet atypique irrésistiblement attachant par sa facture débridée. Son score ombrageux émaillé d'une mélodie mélancolique, ses maquillages glauques et les aimables présences de nos comédiens vétérans (voir même juvéniles pour le duo infortuné) renforçant l'attrait spécialement bisseux de son ambiance horrifique symptomatique des années 80. Pour clore, une question subsidiaire m'effleure l'esprit ! John Mc Tiernan n'aurait-il pas été inspiré pour réaliser 7 ans plus tard Predator ?
*Bruno
11.04.19. 6èx
15.05.12. (327 vues)
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