lundi 29 avril 2019

Dolores Claiborne

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Taylor Hackford. 1995. U.S.A. 2h12. Avec Kathy Bates, Jennifer Jason Leigh, Judy Parfitt, Christopher Plummer, David Strathairn, Eric Bogosian.

Sortie salles France: 11 Octobre 1995. U.S: 24 Mars 1995

FILMOGRAPHIETaylor Hackford est un réalisateur et producteur américain né le 31 décembre 1944. Il est marié à l'actrice Helen Mirren. 1980 : Le Temps du rock'n'roll. 1983 : Officier et gentleman. 1984 : Contre toute attente. 1986 : Soleil de nuit. 1988 : Hail! Hail! Rock 'n' Roll (documentaire musical). 1988 : Everybody's All-American. 1993 : Les Princes de la ville. 1995 : Dolores Claiborne. 1998 : L'Associé du diable. 2001 : L'Échange. 2005 : Ray. 2010 : Love Ranch. 2013 : Parker. 2016 : The Comedian.


Drame psychologique transplanté dans le cadre du thriller à suspense d'après un célèbre roman de Stephen King, Dolores Claiborne est une adaptation très réussie de Taylor Hackford sous l'impulsion magnétique du duo Kathy Bates / Jennifer Jason Leigh. Celles-ci soulevant du poids de leurs épaules l'intrigue substantielle avec une intensité dramatique tantôt poignante, tantôt bouleversante. Le Pitch: à la suite de la mort de la richissime Vera Donovan, son intendante Dolores Claiborne est suspectée d'avoir provoqué sa mort en la poussant dans les escaliers. De retour dans sa région d'enfance, sa fille aujourd'hui journaliste tente de renouer les liens avec elle depuis l'autre mort accidentelle de son père auquel Dolores fut finalement déculpabilisée. Mais n'ayant jamais cru à une thèse accidentelle, le détective John Mackey compte bien aujourd'hui prendre sa revanche pour enfin mettre sous les verrous Dolores Claiborne.


De par l'ossature de son récit en suspens alternant efficacement présent et flash-back afin de lever le voile sur l'ambiguïté identitaire de Dolorès, tout en y radiographiant à jeu égal le profil torturé de sa fille sujette à la dépression, Dolores Claiborne captive sans fard jusqu'au dénouement crépusculaire faisant intervenir lors d'une aura onirique le croissant d'une éclipse. Magnifiquement incarné par Kathy Bates en femme caractérielle partagée entre sa force tranquille et sa rage interne d'avoir autrefois subi les maltraitances de son époux alcoolique, quand bien même Jennifer Jason Leigh lui partage la vedette parmi l'intensité d'une discrétion fragile eut égard de son obscur passé entretenu avec celui-ci, Dolores Claiborne donne lieu à un très attachant numéro d'acteurs dénué d'effets de manche. Car si l'intrigue s'avère à mi-parcours assez prévisible, son intensité psychologique perpétuelle et le brio à laquelle Taylor Hackford tisse son latent suspense autour de ses personnages proscrits donne lieu à une passionnante affaire familiale. Entre violentes réparties, crises de larmes, rancoeur, non-dit et aigreur mélancolique. La force narrative découlant des thèmes de l'injustice, du faux semblant, de la maltraitance, de la perversité et du traumatisme que mère et fille vont tenter de dénouer avec une contradiction bipolaire. Ces dernières ayant un sentiment commun de solitude épaulée du poids de la rancoeur et de la culpabilité à travers leur faille de communication amorcée depuis la tragédie familiale.


Remarquablement mené au travers de son suspense ciselé que Kathy Bates et Jennifer Jason Leigh mènent spontanément dans une puissance d'expression frondeuse, Dolorès Claiborne traite de la mort, de la résilience et de l'amour maternel avec une vigueur dramatique particulièrement sensible. Car c'est ici en  renouant avec les démons d'un passé éhonté que la famille en berne pourrait s'octroyer la rédemption en dépit d'un acte criminel condamnable par la juridiction. 

*Bruno
2èx

Récompense: Prix de la meilleure actrice dans un second rôle pour Ellen Muth au Festival international du film de Tokyo 1995.

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