mardi 10 septembre 2019

Guet-Apens

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"The Getaway" de Sam Peckinpah. 1972. U.S.A. 2h03. Avec Steve McQueen, Ali MacGraw, Al Lettieri, Sally Struthers, Ben Johnson, Slim Pickens, Richard Bright.

Sortie salle France: 25 Janvier 1973

FILMOGRAPHIE: Sam Peckinpah est un scénariste et réalisateur américain, né le 21 Février 1925, décédé le 28 Décembre 1984. 1961: New Mexico, 1962: Coups de feu dans la Sierra. 1965: Major Dundee. 1969: La Horde Sauvage. 1970: Un Nommé Cable Hogue. 1971: Les Chiens de Paille. 1972: Junior Bonner. Guet Apens. 1973: Pat Garrett et Billy le Kid. 1974: Apportez moi la tête d'Alfredo Garcia. 1975: Tueur d'Elite. 1977: Croix de Fer. 1978: Le Convoi. 1983: Osterman Week-end.


Parangon du film d'action novateur au sein des Seventies, de par ses éclairs de violence sanguine chorégraphiés au ralenti, Guet-apens exploite le western urbain avec une efficacité optimale. Tant et si bien que, grâce à la mise en scène irréprochable de Peckinpah (qui plus est renforcé d'un montage à couper au rasoir faisant intervenir dans un même temps diverses actions simultanées) et à sa charpente narrative particulièrement musclée (signée Walter Hill svp !), Guet-apens scande le jeu de massacre sous l'impulsion du duo mythique McQueen / MacGraw. Un couple de gangsters en pleine crise conjugale mais sur le qui vive depuis que la police et la pègre auront décidé de les alpaguer à la suite d'un hold-up meurtrier dénué de loyauté. Survival intense donc mené sur un rythme trépidant, de par ses rebondissements en pagaille (le vol du sac et la poursuite qui s'ensuit dans le train, la planque dans la benne à ordure, le règlement de compte final paroxystique, son épilogue inopinément cordial auprès d'un complice métayer - à connotation d'inégalité sociale -) et son humour sardonique parfois hilarant (le malfrat Rudy Butler et sa godiche décérébrée batifolant les amoureux avec une provocation puérile face à l'époux de cette dernière !), Guet-apens ne nous laisse aucun répit au gré des gunfights que s'échangent flics et voyous.


Mais au-delà de l'aspect jouissif de sa violence frénétique anticipée par la force tranquille de McQueen, Sam Peckinpah ne manque pas d'empathie auprès de ses anti-héros en plein doute amoureux. Alors même que leur parcours chaotique leur permettra de renouer les liens sentimentaux grâce au compromis du pardon. Ali MacGraw jouant la concubine à la fois empotée et distraite avec autant de sensibilité que de constance morale à tenir tête à son partenaire machiste et à répliquer en flingueuse justicière. Si bien que Steve McQueen joue le repris de justice aguerri avec un charisme viril proéminent dans son costard noir taillé sur mesure. De par leur jeu naturel inné (si bien qu'ils furent couples à la ville juste après le tournage !), on s'étonne d'ailleurs de prendre autant de plaisir à observer leurs chamailleries sobrement expressives, notamment auprès des moments d'intimité placides où planent les échanges de regards affectés. Peckinpah accompagnant ses moments de pudeur d'une partition musicale aussi chétive que subtilement envoûtante. Alors que quelques instants plus tard, celui-ci ne manquera pas de transgresser les règles de la moralité lorsque Doc décidera de corriger physiquement sa femme à la suite d'un écart extraconjugal.


Chef-d'oeuvre du western urbain à la mise en scène étonnamment moderne, Guet-apens resplendit de 1000 feux sous l'impulsion du duo incandescent Steve McQueen / Ali MacGraw jouant les "Bonnie and Clyde" avec une classe et un humanisme naturellement attachants. Alors qu'en guise de cerise sarcastique, on apprécie autant le charisme bourru d'Al Lettieri en truand ventripotent génialement  présomptueux et condescendant, jusqu'aux éclats de rire nerveux ! 

*Bruno
4èx

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