jeudi 23 janvier 2020

Tropique du Cancer

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Al tropico del cancro" de Gian Paolo Lomi et Edoardo Mulargia. 1972. Italie. 1h34. Avec Anthony Steffen, Anita Strindberg, Gabriele Tinti, Umberto Raho, Alfio Nicolosi, Stelio Candelli.

Sortie salles Italie: 30 Septembre 1972

FILMOGRAPHIEEdoardo Mulargia, né le 10 décembre 1925 à Torpè en Sardaigne et mort le 7 septembre 2005 à Rome, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma italien. Il utilise parfois les pseudonymes Tony Moore ou encore Edward G. Muller.1962 : Le due leggi. 1966 : Vaya con dios gringo. 1967 : Le Courageux, le traître et le sans-pitié. 1967 : Cjamango. 1967 : Non aspettare Django, spara. 1968 : Prie et creuse ta tombe. 1969 : Lesbos, l'amour au soleil. 1969 : El Puro, la rançon est pour toi. 1970 : Un amore oggi. 1970 : Shango, la pistola infallibile. 1971 : Creuse ta fosse, j'aurai ta peau. 1971 : W Django! 1972 : Tropique du Cancer. 1976 : La Figliastra. 1980 : Les Évadées du camp d'amour. 1980 : Hôtel du paradis. 


Giallo singulier exhumé de sa torpeur grâce à l'éditeur Le Chat qui Fume, Tropique du Cancer ne ressemble à nul autre métrage à travers son cocktail de suspense, d'érotisme torride, de meurtres cruels et de rites vaudous. Sur ce dernier point, on peut d'ailleurs souligner l'aspect documenté d'une authentique séance de transe prise sur le vif auprès d'une populace haïtienne extatique. Le Pitch: un couple de touristes passent leur villégiature à Haïti au moment d'y retrouver une connaissance amicale quant au profil du docteur Williams. Ce dernier exerçant un trafic de drogue hallucinogène, son entourage s'efforce de se l'approprier en dépit d'un mystérieux tueur sévissant aux alentours. Peu à peu, l'amie de Fred tombe sous le charme du docteur Williams grâce aux effets hallucinatoires de la drogue libérant nos fantasmes les plus inavouables. Bien que personnellement je préfère l'estampiller "thriller tropical" agréablement marginal, Tropique du Cancer ne passionne guère à travers son intrigue tortueuse desservie d'un montage elliptique et de la présence de quelques seconds-rôles peu convaincants. 


Pour autant, grâce à la caractérisation insidieuse de ces protagonistes peu recommandables et à sa forme flamboyante, ce p'tit métrage interlope séduit et intrigue constamment à travers leurs postures équivoques. Surtout si je me réfère au triangle amoureux en bien mauvaise posture de par leur destinée galvaudée, et à certains seconds-rôles au charisme extravagant. Qui plus est, scandé d'un climat solaire étouffant autour des va et vient d'une population endossant l'improvisation, Tropique du Cancer attise implacablement notre curiosité jusqu'au mot fin à travers sa moisson de séquences impromptues qu'il est impossible d'anticiper. Cependant, on peut également déplorer le caractère dérangeant des sacrifices animaliers. Ttant auprès de la séance vaudou, d'une injection sur une araignée que des labeurs quotidiennes commises dans un abattoir. Ce qui insuffle à l'ensemble un drôle sentiment de malaise et de futile fascination quant à la présence invisible du tueur décimant ses victimes de manière abrupte. Les décors insolites rehaussant l'attrait stylisée de la procession criminelle à défaut de nous délivrer des moments inoubliables (bien qu'une séquence gore s'avère plutôt probante quant à son effet de répulsion viscéral). 


Série B mineure au sein du Giallo hétérodoxe, Tropique du Cancer parvient sensiblement à nous évader dans l'état Haïtien chargé d'occultisme et d'homicides sauvages. Et ce en compagnie de la sublime Anita Strindberg déambulant dans les ruelles ensoleillées au rythme d'une influence concupiscente. A l'instar d'une rutilante fantasmagorie faisant presque écho au Venin de la peur de Fulci. Un sympathique thriller transalpin donc, à défaut de nous laisser une trace indélébile, même si on y préserve un étrange goût âcre dans la bouche. 

*Bruno

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