Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
"Wir sind die Nacht" de Dennis Gansel. 2010. Allemagne. 1h45. Avec Anna Fischer, Karoline Herfurth, Nina Hoss, Max Riemelt, Jennifer Ulrich.
Sortie en salles en France le 29 Décembre 2010.
FILMOGRAPHIE: Dennis Gansel est un réalisateur allemand né 1973.
2000: Das Phantom (télé-film), 2001: The Dawn, Madchen madchen, 2004: Napola, 2008: La Vague, 2010: Nous sommes la nuit.
Après le controversé La Vague qui permit d'illustrer la précarité de nos régimes politiques bafoués par une idéologie fasciste, le réalisateur allemand Dennis Gansel change complètement de registre pour y exploiter le vampirisme high-tech, tendance Twilight. Mais dans une facture plus insolente, saphique et brutale ! Le Pitch: Lena, marginale juvénile rebelle, se retrouve par inadvertance dans un club branché entretenu par un trio de goules dont la troublante Louise y endosse la matriarche. Sous le charme de cette invitée impromptue, Louise s'empresse de la mordre pour la vampiriser. Une nouvelle vie pour Lena s'apprivoise donc avec comme prix à payer, la quête du sang humain en guise d'éternelle jeunesse. Mais notre trio chevronné n'eut pu prévoir que leur nouvelle acolyte allait sérieusement remettre en cause leur immuable longévité. A travers une facture simpliste de série B ludique du samedi soir menée à rythme métronome, Nous Sommes la nuit n'a surement pas pour prétention de révolutionner le genre pour y laisser une empreinte pour le genre. Loin de là.
Si bien que cette équipée de jeunes effrontées vautrées dans la luxure et la défonce au sein de night-club branchés se savoure tel le plaisir coupable à la fois stylisé et vénéneux. Tant auprès de l'attachant quatuor de comédiennes germaniques au visage méconnu (tout du moins pour le spectateur français), de ses décors de luxe efficacement exploités que de sa trajectoire narrative désinhibée auprès de leurs virées nocturnes non exemptes d'exactions gorasses (à l'instar de son superbe prologue situé en haute altitude ou de la festivité gorasse au beau milieu d'une piscine !). Ainsi, cette illustration fantaisiste de l'univers branché de la nuit s'incarne également comme le reflet d'une jeunesse déboussolée s'épanouissant dans l'instant présent à travers leur requête d'excès en tous genres, et ce sans se soucier du lendemain inévitablement dépressif. Car ses vampires modernes tributaires de leur jouissance éphémère se décline en allégorie existentielle sur le malaise d'une génération solitaire réfutant la romance de par le simulacre de la coke, du sexe consommable et des ecstas. Mais grâce à la fragilité de leur nouvelle hôte Lena, subitement éprise d'idylle pour un jeune flic, son influence aboutira à la remise en question de nos libertines vampires quant aux cynisme de leurs états d'âme sans vergogne.
Traversé de séquences d'action trépidantes plutôt bien menées, la mise en scène clippesque et speedée de Denis Gansel ne nous laisse point de répit en dépit d'un manque flagrant d'originalité narrative. Pour autant, cette série B d'exploitation ne manque ni de charme, ni d'onirisme (les séquences crépusculaires et les suicides intermittents qui s'ensuivent) ni de sympathie auprès de ses marginales ivres d'insouciance et d'indépendance féministe. On peut d'ailleurs songer à quelques occasions au magnifique Near Dark pour ces images lascives d'une nature en clair obscur, ou aux Prédateurs pour le look distingué de nos hipsters se déhanchant au rythme d'une techno entêtante ! Une série B plutôt attachante donc, charnelle et parfois même émotive (notamment grâce à l'intensité du regard fébrile d'Anna Fischer en remise en question morale), aussi dispensable soit-elle.
*Bruno
15.01.20
02.05.11. 397 v
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