jeudi 16 janvier 2020

Midnight Run

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Martin Brest. 1988. U.S.A. 2h06. Avec Robert De Niro, Charles Grodin, Yaphet Kotto, John Ashton, Dennis Farina, Joe Pantoliano.

Sortie salles France: 28 Septembre 1988

FILMOGRAPHIE: Martin Brest est un réalisateur, producteur, acteur, monteur et scénariste américain, né le 8 Août 1951 dans le Bronx de New-York. 1972: Hot Dogs for Gaugin. 1977: Hot Tomorrows. 1979: Going in Style. 1984: Le Flic de Beverly Hills. 1988: Midnight Run. 1992: Le Temps d'un Week-end. 1998: Rencontre avec Joe Black. 2003: Amours Troubles.


On ne va pas y aller par quatre chemins, Midnight Run fait clairement parti des meilleurs Buddy Movies jamais réalisés, tout du moins un parangon d'une inépuisable fringance quant à sa disparité des genres d'une impressionnante fluidité. Car si Martin Brest fut reconnu avec l'énorme succès (mérité) du Flic de Beverly Hills, en prime de nous avoir révélé l'acteur Eddy Murphy, il se surpasse 4 ans plus tard avec cette comédie policière au succès contrairement modeste mais pour autant beaucoup plus fine, inventive et structurée à travers une intrigue charpentée décuplant quiproquos, gags et règlements de compte à rythme effréné. Car chassé croisé entre des membres du FBI, deux chasseurs de prime et une bande de mafieux à retrouver la trace du duc, un comptable ayant grugé 15 millions dollars au gangster Jimmy Serrano, Midnight Run exploite le road movie avec un art consommé de l'efficacité.


Tant auprès du duo impayable Robert De Niro (incroyablement à l'aise dans son rôle à contre-emploi !) / Charles Grondin, communément irrésistible en rivaux au grand coeur, que des rebondissements en pagaille que Martin Brest cultive sans une once de fioriture eu égard du brio du récit soigneusement écrit. Tant et si bien que l'on reste rivé au canapé à savourer les pérégrinations du chasseur de prime Jack Walsh flanqué de son otage loquace, ballotté tous azimuts entre les mains de ses ennemis pour un enjeu communément pécuniaire. Clairement moins tape à l'oeil que le génial Le Flic de Berverly Hills, Martin Brest mise donc ici pour un divertissement autrement posé, plus réaliste et mesuré, en prenant son temps à nous familiariser avec les prises de becs perpétuelles de nos héros aux caractères évidemment contradictoires. Car si Midnight Run parvient tant à nous séduire et à nous enjailler à travers sa conjugaison de comédie, de tendresse (la surprenante retrouvaille entre Walsh et sa fille aînée chez son ex épouse provoque une émotion lestement émouvante !) et de policier, il le doit  avant tout à la complémentarité humaniste de nos 2 têtes à claque en proie à un vibrant sens de l'amitié au fil de leurs rapports discordants. Chacun s'efforçant de dominer l'autre pour des enjeux de  liberté et de cupidité avec un sens de la duperie jubilatoire.


Comédie policière constamment inventive et fortuite, drôle ou cocasse (notamment auprès de la caricature de ses seconds-rôles empotés auquel j'aurai pu argumenter sans modération) à travers sa moisson de rebondissements et bravoures explosives, Midnight Run n'a point usurpé sa réputation de chef-d'oeuvre du Buddy Movie sous l'impulsion d'un duo téméraire apprenant à se connaître avec, au bout de leur initiation identitaire, le gain d'une dignité amicale. 

*Bruno
3èx

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