jeudi 2 janvier 2020

Hello Marylou : Prom Night 2

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Bruce Pittman. 1987. Canada. 1h40. Avec Michael Ironside, Wendy Lyon, Justin Louis, Lisa Schrage, Richard Monette, Terri Hawkes, Brock Simpson, Beverley Hendry, Beth Gondek, Wendell Smith...

Date de sorte France: 11 Mai 1987 (Festival de Cannes).   U.S.A: 16 Octobre 1987.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Bruce Pittman est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur né en 1950 à Toronto (Canada). 1981: The Olden Days coat, 1982: I know a secret, 1984: The Painted Door, 1985: La Marque de Cain, 1986: Confidential, 1987: Hello Marylou, 1993: Street Law, 2000: No alibi, 2003: Alien Tracker.


Quelle formidable surprise que de redécouvrir cette suite fallacieuse au modeste Prom Night (suivi d'autres opus aussi poussifs que standards), tant et si bien qu'Hello Marylou a beau piller ses influences auprès de Freddy Krueger et de Carrie, il demeure constamment efficient et beaucoup plus plaisant à travers sa pléthore de séquences-chocs étonnamment glauques et malsaines. D'ailleurs, à la revoyure, il est étonnant de constater que le réalisateur méconnu Bruce Pittman parvient même à supplanter la saga Freddy (si, si, j'ose l'avouer !) en terme de climat maléfique à la fois poisseux et méphitique. Tant auprès de la cruauté des meurtres incisifs, des visions putrescentes du corps de Marylou lors du final festif que des hallucinations morbides que les victimes encaissent en ne sachant plus distinguer le cauchemar de la réalité. Follement inventives, dérangeantes et malsaines (le cheval de bois et sa langue bien pendue !), les séquences-chocs se succèdent à vive allure par le biais d'un réalisme macabre détonnant. Et ce sous l'impulsion d'FX artisanaux la plupart du temps convaincants même si tantôt perfectibles. Quoiqu'il en soit, de par sa formalité à la fois baroque, vertigineuse et poétique, on croit à ce que l'on voit sans se poser de questions rationnelles, quand bien même l'étrange Wendy Lyon se fond dans le corps de Vicky Carpenter avec un naturel à la fois trouble et insolent dans sa condition de victime possédée perdant peu à peu pied avec sa réalité.


Tant au niveau scolaire (ses crises de catalepsie, ses effronteries et ses provocations sexuelles) que familiale (à l'instar de l'incroyable embrassade sur la bouche avec son père au moment où sa mère pénètre dans la chambre à l'improviste !). Ainsi, à travers les thèmes éculés de la possession, de la vendetta et de l'hallucination (parfois collective), Hello Marylou relate au gré d'un rythme métronomique la terrible résurrection d'une reine de bal de promotion délibérée aujourd'hui à se venger de ses anciens partenaires après avoir été brûlée vive 30 ans plus tôt par son ami d'époque. Mais c'est à travers l'esprit docile de la douce Vicky issue d'une famille à la fois religieuse et conservatrice qu'elle décide de prendre sa revanche, notamment en y brimant et massacrant les jeunes lycéennes un poil trop aguicheuses. Derrière une apparence autrement sensuelle et scintillante, on peut également compter sur le tempérament si sarcastique de Lisa Schrage pour endosser la reine punitive à l'aide d'un charisme charnel particulièrement envoûtant (regard azur à l'appui). Le final explosif valant à nouveau son pesant de séquences-chocs héritières des bravoures anthologiques de l'inoubliable Carrie de De Palma, en y adoptant notamment ce même refus du happy-end.


Sous couvert d'une satire corrosive contre la religion conservatrice et le liberticisme sexuel (Mary lou et Vicky souhaitent prendre leur revanche avec une cynique provocation de luxure), Hello Marylou transfigure le B movie du samedi soir avec une inventivité en roue libre. Car il a beau se réduire à l'ersatz mainstream, il n'en demeure pas moins une pochette surprise terriblement attachante, ludique, efficace, cauchemardesque, dérangeante. A revoir fissa ! 

P.S: à noter enfin la présence oh combien réjouissante de Michael Ironside en amant criminel insidieux !

*Bruno
02.01.20. 4èx 
06.04.11. 200 v

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