mercredi 22 janvier 2020

Resurrection. Prix Spécial du Jury, Avoriaz 81.

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site 

de Daniel Petrie. U.S.A. 1h43. Avec Ellen Burstyn, Sam Shepard, Richard Farnsworth, Roberts Blossom, Clifford David, Pamela Payton-Wright, Jeffrey DeMunn, Eva Le Gallienne, Lois Smith...

Sortie U.S.A: 26 Septembre 1980.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Daniel Petrie est un producteur, réalisateur et scénariste canadien, né le 26 novembre 1920 à Glace Bay (Canada), et décédé le 22 août 2004 à Los Angeles, en Californie (États-Unis). 1962: The Main Attraction. 1978: The Betsy. 1980: Resurrection. 1981: Le Policeman. 1988: Cocoon, le retour. 1997: The Assistant.


Couronné du Prix Spécial du Jury à Avoriaz un an après sa sortie, Résurrection est le prototype du film maudit oublié de tous alors qu'il s'agit d'une oeuvre lumineuse d'une profondeur humaine exaltante. Eu égard du jeu plein de fragilité d'Ellen Burstyn portant le film à bout de bras avec une intensité dramatique épineuse, et des seconds-rôles et figurants d'une vérité humaine plus vraie que nature. A ce titre, on peut autant vanter les mérites de la réalisation modeste de Daniel Petrie donnant chair à tous ces personnages avec un vérisme naturaliste. A l'instar de sa scénographie bucolique que n'aurait renié le tatillon Terrence Malik auprès de son souffle romanesque (en référence à la Balade Sauvage ou encore aux Moissons du ciel). Le pitch: Menant une existence paisible en compagnie de son époux, Edna voit sa vie ébranlée lorsqu'un accident de voiture les précipitent en bas d'une falaise (séquence choc très impressionnante de par son réalisme aussi abrupt qu'impromptu !). Miraculeusement réchappée de la mort au grand dam de son défunt mari, Edna possède depuis cette trouble expérience le don de guérison par le seul pouvoir de ses mains. Débordante de sagesse, d'amitié et d'amour auprès des souffreteux et des condamnés, elle se lance dans une mission de rémission en dépit de voix discordantes voyant en elle la nouvelle figure du "malin".


Drame intimiste transplanté dans le cadre d'un Fantastique placide, Résurrection honore le genre avec une dignité humaine imprégnée de chétive pudeur. Daniel Pétrie sublimant le portrait d'une guérisseuse aussi optimiste que raisonnée depuis son expérience d'avoir franchi le fameux tunnel incandescent d'où apparaissent nos chers disparus. On peut d'ailleurs prôner ses séquences crépusculaires d'un onirisme sensoriel si bien que Daniel Petrie parvient sans fard à nous communiquer ce côté si exaltant d'un au-delà rassurant, notamment auprès de l'accueil bienfaiteur de ces visages familiers. Mais sans se donner des allures de moralisateur catholique, celui-ci justifie les pouvoirs inexpliqués d'Edna au nom de l'Amour (avec un grand "A" !), non pas au nom d'un quelconque Dieu messianique. Quand bien même il ne se gêne pas d'y dénoncer le fanatisme, l'intolérance, voir même la folie meurtrière auprès de métayers rétrogrades ou intégristes aveuglés par l'incompréhension d'une cause surnaturelle et leur peur du trépas qu'il ne jure que par la volonté de Dieu. Ainsi, en structurant avec une scrupuleuse attention humaine le parcours moral d'Edna s'efforçant de prodiguer l'amour et la renaissance autour d'elle en dépit d'un paternel psycho-rigide et d'un amant davantage épeuré, Daniel Petrie nous conte le plus bouleversant des poèmes existentiels en y suggérant que la vie après la mort est probablement possible de par l'unique puissance d'un amour rédempteur.


Poignant et bouleversant (sa conclusion élégiaque risque de faire couler les larmes auprès des plus sensibles), beau, candide et intense à la fois, à l'instar des séances très impressionnantes de guérison perpétrées autour d'une foule contemplative, Resurrection traite de la vie après la mort parmi l'humilité candide d'Ellen Burstyn transie d'expressivité vertueuse à travers sa fonction plus maternelle que démiurge. Une référence du genre inextinguible, aussi méconnue qu'infortunée, gardant intact son pouvoir émotionnel philanthrope. 

*Bruno
3èx
22.01.20
28.03.11. 261 v

2 commentaires:

  1. Je n'ai aucun souvenir de ce film. Pourtant à l'époque, j'en ai vu des films primés à Avoriaz. Ta chronique donne envie de le voir mais il ne va pas être facile à trouver en France.

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  2. Effectivement il reste introuvable, sauf sur le site zone-telechargement V2 dans une version 720 P , VF.

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