lundi 20 janvier 2020

Cut Throats Nine

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site wipfilms.net

"Condenados a vivir" de Joaquín Luis Romero Marchent. 1972. Espagne. 1h30. Avec Robert Hundar, Emma Cohen, Alberto Dalbés, Antonio Iranzo

Sortie salles U.S: 5 Octobre 1973. Espagne: 10 Juillet 1972

FILMOGRAPHIEJoaquín Luis Romero Marchent est un réalisateur et scénariste espagnol, né le 26 Août 1921 à Madrid, décédé le 16 Août 2012. 1984: Las fantasías de Cuny. 1980 Despido improcedente. 1975: El clan de los Nazarenos. 1973 El juego del adulterio. 1972 Condenados a vivir (as Joaquin Romero Marchent). 1968 Pas de pardon, je tue. 1966 Gringo jette ton fusil. 1966 Cent mille dollars pour Lassiter. 1965 Sept heures de feu. 1964 Sept du Texas. 1964 Les trois implacables. 1963 Trois cavaliers noirs. 1962 L'ombre de Zorro. 1962 Zorro le vengeur. 1958 El hombre del paraguas blanco. 1957 Fulano y Mengano. 1957 El hombre que viajaba despacito. 1956 La justicia del Coyote. 1955 El coyote. 1954 Soeur Angelica. 1953 Juzgado permanente.


Réputé pour être le western le plus extrême du cinéma, Cut Throats Nine demeure une intéressante curiosité pour qui apprécie les bisseries ibériques aussi bien insalubres que mal élevées. Car en conjuguant le western (paella) avec l'horreur crapoteuse (gros plans sur les chairs entaillées façon Fulci), Cut Thorats Nine dégage un charme vénéneux probant auprès de son sentiment de déréliction qu'une poignée de bagnards nous communique à l'aide de leur charisme patibulaire. L'intrigue se focalisant essentiellement sur leur épreuve de survie qu'un sergent s'efforce de diriger en compagnie de sa soeur en pleine nature enneigée. Ses derniers ayant été libérés de leur chaîne à la suite d'un braquage. Ainsi, à travers son climat montagneux réfrigérant, Cut Throats Nine dépayse avec un certain réalisme fétide sous l'impulsion d'une poignée d'antagonistes tous plus couards et cyniques les uns les autres. Car il faut bien avouer qu'ici le spectateur a bien du mal à s'identifier aux personnages mesquins, à moins d'éprouver une certaine empathie pour la jeune fille timorée que le sergent trimbale avec une certaine ambiguïté.


Mais nous n'en saurons pas plus quant à leurs rapports familiaux parfois tendus, quand bien même le réalisateur s'attache en intermittence à nous décrire le passé morbide de chacun d'eux à l'aide de flash-back concis communément filmés au ralentis. Quant à son extrême violence tant décriée lors de sa sortie, elle s'avère surtout bien sanglante, notamment lorsque Joaquín Luis Romero Marchent ne s'embarrasse d'aucun complexe pour la filmer avec complaisance comme seuls les italiens osaient s'y adonner lors des décennies 70/80. Certaines séquences couillues (les tripes à l'air de certaines victimes) provoquant un réel dégoût viscéral quant à leur réalisme cracra. Bien que sans surprise, dénué d'intensité et réalisé sans génie particulier (une plus-value quant à l'attrait de son charme désuet); Cut Throats Nine parvient pour autant modestement à nous immerger dans ce périple macabre semé de rencontres impromptues auprès d'étrangers aussi primitifs. Quand bien même on appréciera également en guise de cerise sur le gâteau nécrosé son final nihiliste dénué de clarté et de rédemption.


Tableau peu reluisant de la nature humaine victime de son ego et de sa cupidité, Cut Throats Nine est à découvrir pour qui apprécie les raretés hybrides aussi marginales qu'hétérodoxes. 

*Bruno

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