de Claude Sautet. 1995. France/Italie/Allemagne. 1h46. Avec Michel Serrault, Emmanuelle Béart, Jean-Hugues Anglade, Claire Nadeau, Michael Lonsdale, Françoise Brion, Michèle Laroque.
Sortie salles France: 18 Octobre 1995
FILMOGRAPHIE: Claude Sautet, né le 23 février 1924 à Montrouge (Seine) et mort le 22 juillet 2000 dans le 14e arrondissement de Paris, est un scénariste et réalisateur français. 1951 : Nous n'irons plus au bois (court-métrage). 1955 : Bonjour sourire (non crédité comme scénariste). 1960 : Classe tous risques. 1965 : L'Arme à gauche. 1970 : Les Choses de la vie. 1971 : Max et les Ferrailleurs. 1972 : César et Rosalie. 1974 : Vincent, François, Paul... et les autres. 1976 : Mado. 1978 : Une histoire simple. 1980 : Un mauvais fils. 1983 : Garçon ! 1988 : Quelques jours avec moi. 1991 : Un cœur en hiver. 1995 : Nelly et Monsieur Arnaud.
Une exclusivité publiée par Docteur_Jivago le 20 octobre 2015
C'est ce point-là qui va surtout l'intéresser, à savoir une histoire impossible, avec d'abord des premiers pas chaleureux où l'amitié et les confidences seront présents, jusqu'à ce que la jalousie s'attaque à Mr. Arnaud. Toujours d'une incroyable justesse, Sautet en dresse deux portraits tendres, évitant la caricature ou les jugements mal venus mais toujours d'un réalisme fort, ce qui se ressent aussi dans les dialogues et l'évolution des rapports. Comme toujours, Sautet évoque la vie et ses dilemmes, mais aussi la cruauté comme la solitude et surtout l'amour, qu'il soit impossible, non partagé ou encore faussé. Il met aussi en avant les pulsions humaines, à l'amour que l'on ne maitrise pas forcément et qui peut laisser de bien douloureuses cicatrices. Il plane sur le long du film un soupçon de mélancolie et de temps qui passe qui se ressent pleinement grâce à la mise en scène immersive de Sautet, nous faisant partager l'intimité des protagonistes, que ce soit dans un bar ou un appartement. Il se montre à nouveau d'une grande sobriété derrière la caméra, trouvant toujours les bons plans pour mieux nous inclure au coeur du récit. Devant la caméra, Michel Serrault est remarquable, tout comme l'osmose qu'il forme avec la belle Emmanuelle Béart, tandis que les seconds rôles (Claire Nadeau, Jean-Hugues Anglade etc) sont impeccables.
Testament réussi pour Claude Sautet qui, à défaut de mettre en scène l'une de ses oeuvres les plus mémorables, trouve toujours la justesse et l'intelligence pour nous immerger au coeur de la vie de ses personnages, où se mêleront non-dits, amour, amitié, solitude et malheur. Le cinéaste de l'humain et de la vie s'éteindra quelques années plus tard et peut reposer en paix, bénéficiant de l'une des plus remarquables filmographies qu'il m'ait été donné de voir avec de nombreux films qui m'auront très fortement marqué.
7/10. Dr Jivago (sens critique)
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