Sortie salles France: 29 Septembre 2004
FILMOGRAPHIE: Michael Kenneth Mann est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 5 Février 1943 à Chicago. 1979: Comme un Homme Libre, 1981: Le Solitaire, 1983: La Forteresse Noire, 1986: Le Sixième Sens, 1989: LA Takedown, 1992: Le Dernier des Mohicans, 1995: Heat, 1999: Révélations, 2001: Ali, 2004: Collatéral, 2006: Miami Vice, 2009: Public Enemies. 2015 : Hacker. (Blackhat). 2023 : Ferrari.
Un chauffeur de taxi pris en otage par un tueur à gage ayant la lourde tâche d'exécuter 5 personnes sur une liste spécifique. Contraint de le mener à différents lieux pour parfaire ses crimes, Max aura la gageure de transcender ses affres pour rester en vie. Sur le papier, cette intrigue classique présage un thriller à suspense potentiellement efficace selon le réalisateur promu. Mais sous la houlette de ce génie de Michael Mann, Collatéral palpite en diable à travers ses ambitions exhaustives (fond et forme à l'unisson) au gré de rebondissements aussi fortuits que détonants. Le réalisateur soignant autant son ambiance nocturne filmée en caméra numérique afin de rehausser l'hyper réalisme de sa scénographie urbaine "touristique" (même si cet aspect documentaire nous parait plutôt déstabilisant au départ) et ses scènes d'actions ébouriffantes (dont une anthologique dans une boite de nuit à faire pâlir de jalousie Terminator !), que le profil de notre duo impromptu apprenant à se connaître sous influence du Mal personnifié par Vincent. Tom Cruise endossant avec un naturel à la fois trouble, équivoque et magnétique ce tueur méthodique d'une vélocité et d'un sang froid sans égal. Probablement l'un des meilleurs rôles de l'acteur qui plus est renforcé d'un charisme argenté (cheveux et tailleur gris) aussi distingué qu'inquiétant. Il faut le voir abattre ses victimes dans une posture rigide iconique derrière son regard de lynx d'une précision épeurante.
Ainsi, à travers sa thématique de l'influence du Mal et de ses effets pervers pour celui qui le côtoie, les personnages remarquablement fouillés sont contraints de collaborer, amicalement et professionnellement parlant, pour pouvoir s'épauler et rester en vie. Max étant d'ailleurs contraint à un moment fatidique de l'intrigue de se substituer au tueur à gage afin de sauver sa peau auprès de mafieux à deux doigts de l'éliminer. Jamie Foxx demeurant terriblement expressif à travers son désarroi et ses appréhensions morbides puisque souvent témoin d'assister en direct aux assassinats de son mentor, et donc complice malgré lui d'y braver ensuite l'illégalité et la moralité en transgressant ses peurs derrière son désir de dépassement de soi. Son personnage assez quelconque se fondant au départ dans la peau d'un chauffeur de taxi vélléitaire car rêvassant d'un avenir exotique pour omettre sa condition d'esclave prolétaire auprès d'un patron abusif l'exploitant sans scrupule. C'est également une sorte d'étrange amitié qui se nouera entre lui et Vincent à travers leurs prises de dangers davantage houleuses et leurs confidences intimes à considérer leur existence selon une idéologie philosophique fataliste et pessimiste. Ce qui est enfin surprenant à travers cette virée sanglante émaillée d'incidents imprévisible émane de son final angoissant à jouer dans la cour du redoutable psycho-killer pour le bonheur des fans du genre. Et ce en dépit de poncifs vite rattrapés par la précision de la mise en scène de Mann toujours aussi tatillon à exploiter ses décors (ici exigus) dans un esthétisme tout à la fois fascinant et inquiétant et le côté palpable des victimes apeurées terrées dans l'ombre et le noir.
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