vendredi 22 juillet 2022

Les Nuits de Dracula / Nachts, wenn Dracula erwacht

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Jess Franco. 1970. Allemagne de l'Ouest, Espagne, Italie,  Liechtenstein, Royaume-Uni. 1h38. Avec Christopher Lee, Herbert Lom, Klaus Kinski, Maria Rohm, Fred Williams, Soledad Miranda 

Sortie salles France: 16 Juin 1971. Espagne: 15 Mars 1971

FILMOGRAPHIE: Jess Franco (Jesus Franco Manera) est un réalisateur espagnol, né le 12 Mai 1930 à Madrid, décédé le 2 Avril 2013. 1962: L'Horrible Dr orlof.  1962: Le Sadique Baron Von Klaus. 1964: Les Maîtresses du Dr Jekyll. 1966: Le Diabolique Dr Zimmer. 1969: L'Amour dans les prisons des femmes. 1969: Justine ou les infortunes de la vertu. 1970: Les Nuits de Dracula. 1970: Le Trône de Feu. 1971: Vampyros Lesbos. 1972: Les Expériences Erotiques de Frankenstein. 1972: Dracula prisonnier de Frankenstein. 1972: La Fille de Dracula. 1973: Quartier des Femmes. 1973: Christina chez les Morts-Vivants. 1974: La Comtesse Noire. 1974: Eugénie de Sade. 1976: Jack l'Eventreur. 1980: Terreur Cannibale. 1980: Mondo Cannibale. 1981: Sadomania. 1981: Le Lac des Morts-Vivants (co-réal). 1982: L'Abîme des Morts-Vivants. 1982: La Chute de la maison Usher. 1988: Les Prédateurs de la Nuit. 2002: Killer Barbys.

Encore une bizarrerie horrifique estampillée Jess Franco qui se fixe comme ambition de s'attaquer au Dracula de Bram Stoker avec en têtes d'affiches les illustres Christopher Lee (affublé d'une moustache !), Herbert Lom, Klaus Kinski. Truffé de maladresses et d'incohérences (les apparitions risibles de la chauve-souris, les réactions nonsensiques de certains protagonistes, les rochers projetés sur les gitans, Spoil ! pour quelle raison Kinski est défenestré puis finalement vivant pour trépasser un peu plus tard ? fin du Spoil), d'un jeu d'acteurs parfois/souvent hésitant, contracté ou surjoué, Les Nuits de Dracula est pour autant pallié de qualités esthétiques et idées narratives incongrues (les animaux empaillés soudainement doués de vie distillant un drôle de climat insécure !) empêchant le spectateur de sombrer dans la torpeur. Tout du moins chez les amateurs de Bis friands de curiosité à la fois ratée et attachante sous l'impulsion d'une atmosphère gentiment envoûtante. Tant auprès des brumes lactées, des architectures et objets poussiéreux ou encore des monuments historiques que nos protagonistes arpentent ou se réfugient dans une posture à la fois inquiète et déconcertée. 

Jess Franco parvenant fréquemment à soigner ses décors naturels et domestiques par le biais d'un climat gothique natif de sa nationalité ibérique. Je retiens surtout (et en forme de coup de coeur d'ailleurs) la chambre de Lucie d'une beauté azurée à la fois baroque et onirique (notamment au niveau des fenêtres en forme de losange), sans compter ses magnifiques éclairages nocturnes distillant une étrange poésie crépusculaire modestement macabre. Quant au montage elliptique bâclé et au score musical un peu, beaucoup trop itératif (tout du moins dans la VF avec en prime des inserts musicaux à Fabio Frizzi tirés de l'Au-delà !) qui imprègne tout le récit, là encore les amateurs bisseux pourraient probablement éprouver une certaine affection (nostalgique) à travers ses maladresses désuètes d'une époque révolue. Franco façonnant une série B indépendante proprement dégingandée où y émane un climat ombrageux à la fois charmant, séduisant (les actrices aux yeux noirs globuleux étant d'autre part ravissantes dans leur enveloppe à la fois vénéneuse et charnelle) et quelque peu saugrenu dans sa mise en forme aimablement bricolée. A découvrir ou à revoir donc auprès d'un public averti, même si l'indulgence serait probablement conseillée.   

P.S: à voir impérativement en HD à contrario de son abominable Dvd.

*Bruno 
4èx

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