Sortie salles France: 24 Avril 2002. U.S: 29 Mars 2002
FILMOGRAPHIE: David Fincher est un réalisateur et producteur américain, né le 28 Août 1962 à Denver (Colorado). 1992: Alien 3. 1995: Seven. 1997: The Game. 1999: Fight Club. 2002: Panic Room. 2007: Zodiac. 2008: L'Etrange histoire de Benjamin Button. 2010: The Social Network. 2011: Millénium. 2014: Gone Girl. 2020 : Mank. 2023 : The Killer
Méséstimé par la critique française de l'époque car après quelques recherches sur le net je fus agréablement surpris de constater les opinions contrairement favorables Outre-Atlantique, Panic Room est sans mauvais jeu de mot une référence du suspense Hitchcockien. Tant et si bien qu'à la revoyure je l'ai trouvé beaucoup plus stimulant, affolant, vertigineux de par l'incroyable maîtrise (technique / narrative) de Fincher à nous confectionner de façon stylisée (la caméra mobile se faufile dans n'importe quel recoin du refuge domestique) un suspense estomaquant eu égard de l'hyper efficacité de son concept imparti aux huis-clos claustro. Et ce sans compter sur l'aspect fascinatoire de l'immense appartement filmé sous tous les angles (j'insiste) comme si nous y étions. Effet immersif assuré donc, notamment auprès de ses divers étages que les protagonistes arpentent de façon à la fois tendue, déterminée, angoissée, pour ne pas dire à cran au fil d'un cheminement sur la corde raide. Meg Altman et sa fille Sarah étant contrainte de s'emprisonner dans leur chambre de survie ultra high-tech pour se protéger de 3 cambrioleurs ayant investi les lieux de leur nouvel appartement huppé. Livrées à elles-mêmes elles devont donc user de bravoure, beaucoup d'audaces et subterfuges pour déjouer les cambrioleurs de parvenir à leur fin. A savoir empôcher le magot de millions de dollars planqués malencontreusement dans la chambre de survie. Voilà pour le pitch simpliste narré avec une attention toute particulière lorsqu'il s'agit d'un maître en la matière, Mr David Fincher. Car véritablement inspiré par ce qu'il filme (on ne compte plus les plans séquences en 3D, l'attention accordée à la luminosité, le soin de la photo sépia) et amoureux de son actrice Jodie Foster, explosant l'écran à chaque cadre (là aussi ce fut une totale redécouverte pour sa force d'expression au diapason), celui-ci parvient à faire naitre angoisse, suspense et action sous l'impulsion d'un rythme alerte dénué de temps mort (ephémisme).
Autant dire que nous restions collé à notre siège car scrupuleusement attentif aux faits et gestes des cambrioleurs et surtout de Meg et Sarah s'évertuant à narguer leurs adversaires avec une intelligence finaude jubilatoire de par l'inversion des rôles impartis. Jodie Foster, infiniment habitée par son rôle de femme forte, dégageant un charisme forcené en héroïne burnée provocant les stratagèmes de défense avec un art consommé de la motivation cérébrale. Et sur ce point, si les situations pourraient peut-être parfois paraître un brin improbables, l'actrice dégage une telle énergie physique et viscérale, une telle persuasion limite primale qu'elle y transcende l'impossible de par sa foi inébranlable. Non, franchement elle reste très impressionnante, à se demander même s'il ne s'agit pas là d'un de ses meilleurs rôles. Quant à Kristen Stewart, elle aussi surprend du haut de ses 12 ans grâce à sa sobriété épurée de participer au cauchemar domestique avec une expressivité toujours impliquée en dépit de sa présence secondaire toutefois indispensable au cours de l'action anxiogène. Néanmoins, dans son désir de trop plaire ou d'en faire trop, David Fincher s'embarasse à mon goût d'un cliché éculé (Sarah est diabétique insulino-dépendante) pour renouveller l'action et la tension aux moments les plus précaires quant à leur enjeu de survie plus horrifiant. Pour autant, on marche toutefois à plein tube lors de ces revirements angoissants, notamment auprès de rebondissements plutôt retors car assez surprenants, pour ne pas dire paniquant (notamment cet incroyable intervention de 2 policiers face à une Jodie Foster bicéphale d'un flegme génialement équivoque). Enfin, outre les présences très convaincantes de Jared Leto en cambrioleur zélé trop sur de lui et Dwight Yoakam en psychopathe placide à la gachette facile, Forest Whitaker vole la vedette à ses compagnons de par son humanisme torturé afin de ne pas céder à la violence d'autrui. Ce qui nous vaudra par ailleurs quelques surprises quant à son évolution morale tant en perdition qu'en requête de rédemption pour tenir lieu de désespoir de cause.
Box Office France; 1 324 402 entrées
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