Sortie salles France: 7 Décembre 1977
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Georges Lautner est un réalisateur et scénariste français, né le 24 Janvier 1926 à Nice, décédé le 22 Novembre 2013 à Paris. 1958: la Môme aux boutons. 1959: Marche ou crève. 1962: L'Oeil du monocle. 1963: Les Tontons flingueurs. 1963: Des Pissenlits par la racine. 1964: Le Monocle rit jaune. 1964: Les Barbouzes. 1966: Ne nous fâchons pas. 1967: Le Grande sauterelle. 1968: Le Pacha. 1969: Sur la route de Salina. 1970: Laisse aller, c'est une valse. 1971: Il était une fois un flic. 1972: Quelques messieurs trop tranquilles. 1973: La Valise. 1974: Les Seins de glace. 1975: Pas ce problème ! 1976: On aura tout vu. 1977: Mort d'un pourri. 1978: Ils sont fous ces sorciers. 1979: Flic ou voyou. 1980: Le Guignolo. 1981: Est-ce bien raisonnable ? 1981: Le Professionnel. 1984: Joyeuse Pâques. 1984: Le Cowboy. 1985: La cage aux folles 3. 1986: La vie dissolue de Gérard Floque. 1988: La Maison Assassinée. 1989: Présumé dangereux. 1991: Triplex. 1991: Room service. 1992: l'Inconnu dans la maison.
Excellent polar solidement réalisé par le spécialiste du genre Georges Lautner et produit par Alain Delon à une période moins glorieuse où il tentait de récupérer sa popularité, Mort d'un pourri dénonce une corruption politique de grande ampleur eu égard des rebondissements disséminés au compte-goutte et de sa morale pessimiste qu'Alain Delon en personne énonce avec une amertume désabusée lors de l'épilogue. Celui-ci endossant le personnage hétérodoxe du complice meurtrier afin d'y protéger un député véreux, ami de longue date, en guise de fidélité et de loyauté. Avec son casting florissant (outre Stéphane Audran, Mireille Darc, Maurice Ronet, Michel Aumont, Jean Bouise, Daniel Ceccaldi, on y croise même l'imperturbable Klaus Kinski et la troublante Ornella Muti) et sa réalisation studieuse prenant son temps à charpenter son récit davantage captivant (notamment au niveau des 45 dernières minutes plus tendues et nerveuses quant au sort indécis de Maréchal - Delon - délibéré à connaître l'identité de l'assassin au moment où celui-ci essuie de sévères règlements de compte), Mort d'un Pourri fleure bon le cinéma des Seventies sous l'impulsion d'une atmosphère urbaine à la fois élégiaque, blafarde, anti solaire donc.
On peut d'ailleurs largement prôner la superbe partition jazzy de Philippe Sarde accompagnant l'ambiance à la fois inquiétante, délétère, sinistrosée avec une émotion fragile presque dépressive. Tout cela étant mené sans fioriture afin d'y favoriser son réalisme urbain résolument expressif, à l'instar de plages d'intimité nocturnes ou de quelques séquences de poursuites automobiles supervisées par le spécialiste Rémy Julienne. Du vrai cinéma à l'ancienne donc comme on n'ose plus en faire de nos jours (notamment de par son rythme languissant nullement ennuyeux) mené par un Alain Delon étonnamment placide, calculateur, circonspect afin de mieux duper et provoquer ses adversaires constamment lancés à ses trousses. Une force tranquille et de sureté en somme parfois contrebalancée d'une expressivité narquoise sobrement nuancée.
P.S: la qualité HD restaurée est resplendissante.
*Bruno
Un excellent polar selon moi que je ne me lasse pas de revoir...une fois tous les 2 ans, c'est tendu, froid, sans issue...et c'est bien là que Xav dit : dormez en paix parisiens, tout est tranquille...une grande fiction qui rejoint à mon sens la réalité.
RépondreSupprimer