Sortie salles France: 15 Novembre 2023. U.S: 4 Juillet 2023
FILMOGRAPHIE: Alejandro Monteverde est né le 13 juillet 1977 au Mexique. Il est réalisateur et scénariste. Sound of Freedom (2023), Little Boy (2015) et Bella (2006). Il est marié avec Ali Landry Monteverde depuis le 8 avril 2006. Lui et Ali Landry Monteverde ont trois enfants.
"Le témoignage de Tim sur l'opération colombienne a conduit le congrès des Etats-Unis a adopter une législation renforçant la coopération internationale dans les affaires de trafic d'enfants. La traite des êtres humains est une activité qui rapporte 150 milliards de dollars par an. Les Etats-Unis figurent parmi les principales destinations pour la traite des êtres humains et son aussi parmi les plus gros consommateurs de relation sexuelles avec des enfants. Il y a plus d'êtres humains pris au piège de l'esclavage aujourd'hui qu'à n'importe quel autre moment de l'histoire, y compris lorsque l'esclavage était légal. Des millions de ces esclaves sont des enfants."
Tiré d'une histoire vraie pour relater la traite d'enfants réduits à l'esclavage sexuel en Colombie, Sound of Freedom est un uppercut émotionnel comme on pouvait s'y en douter avec un sujet aussi grave que sulfureux. Car taillé comme un thriller à suspense dans le cadre du drame psychologique que l'on observe avec une attention infiniment impliquée lorsqu'il s'agit de tenter de sauver la vie de nombreux enfants que Tim Ballard tente d'extraire de leurs bourreaux avec l'appui d'un ancien membre du Cartel, Sound of Freedom est d'autant plus grave, méritant, passionnant qu'il est conté sans complaisance aucune dans son refus de voyeurisme ou de violence graphique. Pour autant, et c'est bien là où l'oeuvre salutaire a tout mon respect afin d'élever la thématique avec dignité et intelligence, son intensité dramatique en intermittence éprouvante nous bouleverse aux larmes par le reflet psychologique de ses enfants à la fois malmenés et torturés par des pervers pédophiles scrupuleusement organisés. Outre la dextérité de sa réalisation ténue portant un regard studieux sur ses personnages redresseurs de tort s'efforçant de soulever des montagnes lorsqu'il s'agit de se confronter aux réseaux pédophiles, sa distribution dénuée de fard rend d'autant plus crédible la dangerosité de son climat d'insécurité malsaine à la lueur d'espoir indécise.
A l'instar de son final périlleux, mission de dernier ressort de tous les dangers afin de retrouver en vie la petite Rocio pour l'extraire de sa geôle. On peut donc oh combien saluer la présence humaine de Jim Caviezel en ancien agent du gouvernement insufflant une mine à la fois grave, souvent impassible, désabusée presque, et contractée dans son ambition personnelle à perpétrer un nouveau coup d'éclat pour l'enjeu d'une innocence infantile d'autant plus difficile à localiser. Dommage que cet acteur se fasse si rare au cinéma tant il dégage à mon sens un charisme authentique (aujourd'hui strié) n'appartenant qu'à lui dans sa sobre posture d'investigateur héroïque à la fois placide, discret, dans la réserve, pour parvenir à ses fins et faire tomber ces bourreaux paraphiles. Définitivement un grand comédien. Les autres seconds-rôles ne sont pas en reste pour l'appuyer dans ses actions couillues, à l'instar de Bill Camp fort en caractère dans le corps d'un ancien criminel motivé de rédemption eu égard de sa nouvelle mission personnelle de se consacrer uniquement au sort des enfants esclaves. Enfin, dommage que la douceur de miel Mira Sorvino ne soit pas plus présente à l'écran tant elle se fait si rare en épouse aimante respectueuse, confiante envers les motivations morales de son époux résolument investi dans sa fonction professionnelle davantage autonome. Quant aux enfants sentencieux communément épatants de vérité démunie, fragile auprès de leur perte de repères, s'ils bouleversent bien entendu aux larmes par leur expressivité timorée, apeurée, égarée, ils sont admirablement dirigés pour s'extraire d'une émotion programmée ou encore d'un patho déplacé.
Soutenu d'une superbe partition chorale faisant écho à la nature précieuse car si innocente de ses enfants brutalement arrachés à leurs parents, Sound of Freedom ne peut laisser personne indifférent dans sa démarche intègre de dénoncer le fléau de la pédophilie davantage croissant, plus encore que le trafic d'armes ou de cocaïne. Indubitablement éprouvant car dur et cruel de témoigner de notre impuissance face à la condition intolérable de ses enfants réduits à la consommation sexuelle, Sound of Freedom frappe au coeur de plein fouet par la pudeur de son émotion contenue laissant parfois libre court aux larmes de la délivrance. Un grand film d'utilité publique tout aussi effrayant que bouleversant qui laisse des séquelles dans l'encéphale de par la noblesse de cette entreprise cinématographique vouée corps et âmes à la cause infantile.
*Bruno
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