vendredi 6 octobre 2023

Terreur sur la Ville / The Town That Dreaded Sundown

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Charles B. Pierce. 1976. U.S.A. 1h30. Avec Ben Johnson, Andrew Prine, Dawn Wells, Bud Davis, Mike Hackworth, Christine Ellsworth 

Sortie salles France: ?. U.S: 24 Décembre 1976

FILMOGRAPHIE: Charles B. Pierce est né le 16 juin 1938 dans l'Indiana, États-Unis. Il était réalisateur et scénariste. Chasing the Wind (1998). Renfroe's Christmas (1997). Hawken's Breed (1988). Boggy Creek II: And the Legend Continues (1983). Sacred Ground (1983). The Evictors (1979). Thorvald le Viking (1978). Duel à cheyenne pass (1977). Terreur sur la ville (1976). The Winds of Autumn (1976). Le faucon blanc (1975). Bootleggers (1974). The Legend of Boggy Creek (1972). 

On ne peut qu’être stupéfait lorsqu’on redécouvre aujourd’hui cette pépite oubliée des seventies, retraçant avec un vérisme presque documentaire – symptomatique de l’époque où elle fut conçue – le parcours meurtrier du « Phantom Killer », tueur fantomatique ayant terrorisé une petite bourgade du Texas dans les années 40. Il sévissait la nuit (superbes éclairages, parfois oniriques, magnifiés d'une photo scope lourdement saturée) auprès de couples désarmés, surpris dans leur voiture ou traqués jusque dans leur propre domicile.

Inspiré d’une histoire vraie, comme le rappelle la voix du narrateur tout au long d’une intrigue érigée en enquête policière, Terreur sur la ville détonne par sa froideur malsaine et ses séquences chocs, toutes terrifiantes à leur manière. On pourrait même dire que l’horreur s’y installe crescendo, au fil d’une tension de plus en plus insoutenable, le tueur imposant une force tranquille, une assurance glaciale née de son impunité totale.

La douleur des victimes - impuissantes, mutuellement à l’agonie - se fait sentir dans chaque plan. On partage leur désarroi moral, leur suffocation, comme dans l’inoubliable séquence du trombone. Quant au « Phantom » lui-même, affublé d’un sac à patates pour masquer son identité, il hante l’écran d’une présence animale : Bud Davis, acteur méconnu, incarne avec naturel ce regard vide, injecté de vice, de déraison, de pur sadisme.

Au-delà de son ancrage historique fidèlement retranscrit, le film séduit par la sobriété d’un casting solide, soutenu par une partition classique dont la tonalité rétro installe un climat d’inquiétude sourde, presque spectrale, au cœur d’une Amérique champêtre. Ce psycho-killer méthodique, rigoureusement narré et structuré, préfigure déjà les exploits de Michael Myers dans Halloween et de Jason Voorhees dans Vendredi 13 (Steve Miner s’en inspira d’ailleurs pour le costume de son tueur). Le film instaure un sentiment d’insécurité croissant, nourri par un suspense sans concession, jusqu’à une conclusion terriblement pessimiste : le Phantom Killer ne fut jamais appréhendé.

Les policiers de Texarkana poursuivirent en vain leurs recherches jusqu’à la fin de leur vie, tandis que les survivants, eux, ne se remirent jamais du traumatisme.

À découvrir avec intérêt, de préférence dans sa version originale, dont le réalisme âpre - pour l’époque - confère à ce cauchemar texan de 1946 la texture singulière d’un reportage hanté.

— le cinéphile du cœur noir

Ci-joint la chronique de sa séquelle: STRANGE VOMIT DOLLS: THE TOWN THAT DREADED SUNDOWN (brunomatei.blogspot.com)

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