samedi 25 janvier 2025

Terrifier 2 et 3

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Damien Leone. 2024. U.S.A. 2h05. Avec David Howard Thornton, Lauren LaVera, Elliot Fullam, 
Samantha Scaffidi, Margaret Anne Florence, Bryce Johnson.

Sortie salles France: 9 Octobre 2024 (Int - 18 ans).

FILMOGRAPHIE: Damien Leone est un réalisateur, scénariste, producteur et artiste d'effets spéciaux américain né le 29 janvier 1982 à Staten Island, New York. 2005 Love (court métrage). 2008: The 9th Circle (court métrage). 2011: Terrifier (court métrage). 2013: All Hallows' Eve. 2015: Frankenstein vs. The Mummy. 2016 Terrifier. 2022 Terrifier 2. 2024: Terrifier 3. 


Je m'attendais à un étron Z digne d'Uncut Movies allemands ultra amats. 
Me suis retrouvé avec un formidable B movie, honorable représentant des classiques horrifiques des Eighties (Brain Dead, Re-animator, Evil Dead 1 et 2 en tête). Comme le prouvent par ailleurs les caméos de Savini et Clint Howard (Messe Noire). Mais on peut aussi rajouter Amityville, Black Christmas, Vendredi 13, Halloween (4), la FissureMausoleum (le final avec ses forces démoniaques aux yeux fluos) et la saga Freddy auquel Damien Leone, transi d'amour pour le sang à l'ancienne (aucun CGI à l'horizon), se réfère avec un art consommé de la générosité et du travail bien fait (à l'instar de sa photo de Noël saturée, scope à l'appui). 

Ben oui, quel régal d'assister à un spectacle grand-guignol où tout est conçu à l'artisanal ! Si bien que l'on croit à ce que l'on voit, aussi perfectibles et dégueulbifs soient ses bravoures sanguines, c'est l'esprit cartoonesque qui prédomine pour mieux nous réjouir de son délire en roue libre de fête foraine. 

Or, si je craignais également que Terrifier 3 n'est qu'un simple étalage de gore qui tache pour y remplir tout l'écran cradingue; Damien Leone prend franchement son temps à planter son univers, ses personnages en les laissant vivre et respirer avec une attachante naïveté symptomatique des B movies dénués de prétention que l'on connait par coeur. Et donc, leur charisme a beau paraître standard, ils n'en demeurent que plus familiers pour nous faire croire à leur vicissitudes tragi-cocasses.  

Je redoutais également sa (trop) longue durée de 2h05. Il n'en n'est rien, on ne s'ennuie pas, ou alors si peu (ventre mou d'une quinzaine de minutes à mi-parcours) si bien que l'on poursuit le récit avec un sourire de gosse nullement blasé.

Quant à son interdiction aux - de 18 ans, elle me parait sans doute justifiée puisque l'on y massacre des bambins à la hache ou à la dynamite (même si le hors-champs sonore y est requis, la résultante faisant autant d'étincelles caustiques). Et que les scènes gores aussi cracras que brutales misent toutefois sur le fun d'exactions sardoniques génialement décomplexées. 

Et ça déménage à mort auprès de séquences anthologiques aussi couillues qu'émétiques (le massacre à la tronçonneuse dans la salle de bain, la tuerie dans le bar, le prologue halluciné, pour ne pas dire inmontrable, l'atroce épreuve des rats dans la gorge, la final interminable auquel s'y déchainent les forces de l'enfer).

Mais si Terrifier 3 demeure aussi jouissif et jubilatoire que fascinant et toutefois dérangeant, il le doit beaucoup au duo de méchants démoniaques que forment Art le clown et son adjointe Victoria dans sa morphologie génialement cadavérique. L'un misant sur la pantomime avec une bonhomie sournoise, l'autre tablant sur l'oral à déverser son fiel sur les victimes juvéniles, l'ouïe et les mirettes scotchés à leurs smartphones et réseaux sociaux. 

Deux serial killer d'outre-tombe ne faisant qu'un pour y parfaire une orgie de tripes et viscères au sein d'une tranquille bourgade ricaine dans l'air du temps. Deux vilains p'tits canards provoquant même parfois l'effroi, ou l'inquiétude auprès de son climat insécure que Damien Leone ne manque pas de fignoler dans une fascinante aura macabre quelque peu stylisée (voir même inventive pour la 1ère et dernière demi-heure formant un cadre atypique). 

Et si l'ancienne génération n'est point parvenue à adhérer au délire, c'est peut-être qu'ils sont aujourd'hui trop vieux pour ces conneries. 

P.S: Je n'ai jamais vu les 2 premiers opus (24.01.25).

*Bruno


Une fois n'est pas coutume, Damien Leone persévère d'opus en opus. 
Si bien que ce 2è épisode est en cran en dessous du 3è. 

Et puis quand on a vu le 3, l'absence de Victoria s'y fait inévitablement cruellement ressentir. 
Pour autant, avec toujours ce goût immodéré pour un gore festoyant d'une brutalité improbable, Terrifier 2 se décline en train fantôme déjanté (au figuré comme au propre !) toujours aussi bizarroïde, putassier, dégueulbif, singulier. 

Et si sa durée disproportionnée (2h18 quand même hein) peut parfois prêter à de petits signes d'essoufflement, l'ultime demi-heure demeure (presque) aussi explosive que le final dantesque du 3è opus avec cette touche de Fantasy encore plus prononcée vers l'action épique. 

En tout état de cause, et en ciblant les amateurs éclairés incorrigibles, Terrifier 2 vaut le détour tant il transpire (sans modération aucune) la sympathie, la générosité, la sincérité à élever le sous-genre gorasse vers des cimes aussi audacieuses que saugrenues. Et ce sans se complexer du non-sens de certaines situations nawaks faisant perdre nos repères avec une trouble fascination (l'accouchement final). 

Et puis on est vraiment jouasses de retrouver nos héros du 3è opus (le frère et la soeur aînée accompagnés de leur mégère insupportable !) toujours aussi impliqués à se redresser les manches pour combattre Art le clown (tant à l'épée qu'à mains nues) et tenter de le dissoudre.  

Quant au score électro qui irrigue toute l'intrigue, il est beaucoup plus stylé et entrainant que celui du 3è opus, si bien que l'on jurerait que la pellicule granuleuse provient des années 80. 

*Bruno
25.01.25.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire