de Stevan Mera. 2010. U.S.A. 1h46. Avec Michael Biehn, Alexandra Daddario, Brett Rickaby, Nolan Gerard Funk, Spencer List, John Savage.
Inédit en salles en France.
FILMOGRAPHIE: 2003: Malevolence. 2007: Brutal Massacre: A Comedy. 2010: Bereavement. 2018: Malevolence 3: killer. 2024: The Ruse.
Si je m'attendais à une telle surprise venant de la part d'un divertissement horrifique mainstream passé inaperçu à l'époque (2010) car d'autant plus inédit chez nous en salles en dépit de ses 4 prix Outre-Atlantique (Meilleur Réalisateur et Meilleur Film au Long Island International Film Expo, Meilleur Film et Meilleure Photographie au New York City Horror Film Festival).
Si bien que derrière sa facture hollywoodienne, son rutilant cinemascope (la photo onirique est à tomber) et ses têtes d'affiche connues (Michael Biehn, John Savage, Alexandra Daddario), "Bereavement" prend à rebrousse poil le Tortur'porn dans son parti-pris tranché d'y bousculer les codes en nous sortant de notre zone de confort. Car il vaut mieux être averti de son contenu nihiliste quand on s'adresse au public standard adepte des frissons ludiques si bien que cet excellent psycho-killer n'a nulle ambition de vous tranquiliser en bonne et due forme. L'intérêt majeur, outre son suspense latent assez bien distillé et ses acteurs familiers au jeu tranquille, émanant de ses effets de surprises criminels permettant à l'intrigue d'y relancer l'action vers une direction résolument opaque.
Car en acceptant son traditionnel canevas du tortur'porn à suspense sous tension, le réalisateur Stevan Mena injecte un réalisme mortifère à la fois brutal, sanglant et putassier (si étonnamment dérangeant dans sa facture hollywoodienne) qu'on y éprouve la gêne et le malaise en espérant l'issue de secours qui viendra tout remettre en ordre.
Mais si sa violence graphique a de quoi provoquer les haut le coeur, elle le doit autant à l'audace du réalisateur d'y exploiter à l'écran le jeu d'acteurs d'enfants candides molestés à travers leur témoignage d'impuissance morale. Et à ce niveau d'intensité psychologique difficilement tolérable, "Bereavement" marque à nouveau des points pour susciter une terreur âpre sans jamais se laisser dériver vers la déviation du droit chemin moral (préparez vous au choc final).
"La douleur c'est le vide".
Autant donc avertir que "Bereavement" est d'une noirceur insondable derrière sa forme quasi onirique d'une contrée champêtre faussement sereine qu'un serial-killer et son disciple juvénile auront décidé d'altérer depuis leur commune absence de douleur corporelle, pathologiquement parlant. Un survival antipathique où le pessimisme prédomine à travers son discours sur les conflits parentaux, voir la démission, et la misanthropie.
*Bruno
Vost
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