mardi 28 janvier 2025

Babygirl. Meilleure Actrice: Mostra de Venise 2024.

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site imdb.com

de Halina Reijn. 2024. U.S.A. 1h54. Avec Nicole Kidman, Harris Dickinson, Antonio Banderas, Sophie Wilde, Esther McGregor, Vaughan Reilly, Gaite Jansen.

Sortie salles France: 15 Janvier 2025 

FILMOGRAPHIEHalina Reijn est une actrice, productrice, écrivaine et réalisatrice néerlandaise née le 10 novembre 1975 à Amsterdam (Pays-Bas). 2019 : Instinct : Liaison interdite. 2021 : For The Birds (court-métrage). 2022 : Bodies, Bodies, Bodies. 2024 : Babygirl.

Beaucoup liront ici et là qu'il s'agit d'un thriller érotique contemporain, alors que selon moi il n'en n'est rien. 

Car sous ses apparats d'expériences érotiques SM magnifiquement suggérées du hors-champs sonore (alors qu'à d'autres moments la gêne et le malaise interfèrent sans prévenir pour la même raison auditive et pour les intensités corporelles si expressives) s'y dévoilent un superbe drame psychologique magnifié des prestances de Nicole Kidman et de Harris Dickinson se livrant à nu face caméra avec une expressivité sensorielle. 

C'est simple, on a l'impression d'être parmi eux, au coeur de leur corps en rut tant l'intensité de leur jeu fiévreux s'y transmet en nous grâce au réalisme documenté d'une caméra hyper circonspecte. 

Le climat intime TRES particulier de leurs sulfureuses relations réservant même des moments d'étrangeté dérangée aussi crues qu'ensorcelants sous l'impulsion musicale de chansons pops, de la techno et de la new-wave (parfois underground) que la génération 80 ne manquera pas de s'émouvoir dans leur réminiscence juvénile. La musique entêtante étant au service narratif auprès des actions décomplexées des personnages, jamais un effet de manche infructueux pour amuser l'ouïe.  

Ajoutez à cela la réalisation auteurisante hyper maîtrisée de la réalisatrice Halina Reijn auscultant tout le long de cette dérive lubrique un magnifique portrait de femme à la fois fourbe, orgueilleuse, froide et humainement autant affaiblie par sa condition sclérosée que sa solitude maritale. Une PDG émérite ivre de désir mais incapable d'y parfaire ses fantasmes SM faute d'un époux anachronique qu'Antonio Banderas compose avec une fragilité davantage démunie. 

D'où l'émotion poignante qui émane de ce trio sentimental apte à se confronter pour tenter peut-être d'y pardonner l'adultère. 

Particulièrement saillant et si expressif auprès de ses images mélancoliques, stylisées et capiteuses au sein d'une urbanisation  New-yorkaise ouatée de crépuscule, "Babygirl" dégage également une sensualité désespérée auprès cette sexagénaire huppée dépassée par ses pulsions masochistes qu'elle finit par assumer grâce à une jeunesse retrouvée. 

Précision toutefois, notamment faute de son climat hermétique si froid et déstabilisant, "Babygirl" divisera assurément le public non préparé, friand des sucreries faussement acides que caractérisent "50 nuances de Grey" et consorts.

*Bruno

Récompense: Mostra de Venise 2024 : Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour Nicole Kidman

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