de Jim Muro. 1986. U.S.A. 1h41. Avec Mike Lackey, Bill Chepil, Marc Sferrazza, Jane Arakawa, Nicole Potter, Pat Ryan.
Sortie salles France: 24 Juin 1987
FILMOGRAPHIE: Jim Muro est un réalisateur et scénariste américain, né en 1966 à New-York.
1986: Street Trash
Spécialiste de la steadycam sur de grosses productions ricaines, Jim Muro réalisa au préalable un unique long-métrage alors qu'il n'était âgé que de 19 ans ! Reniant aujourd'hui son film depuis qu'il se serait reconverti dans une secte (d'autres sources évoquent notamment certaines pressions mafieuses qu'il aurait pu subir), Street Trash est un sommet de mauvais goût au gore festif, récompensé à juste titre du Prix Très Spécial à Avoriaz. Le scénario quasi inexistant demeurant un prétexte afin de dépeindre une galerie de personnages marginaux par l'entremise de clodos et de vétérans du vietnam vautrés dans la déchéance, la souillure et l'alcoolisme. Du fond de la cave de son échoppe, un commerçant retrouve une vieille caisse d'alcool frelaté et décide de le commercialiser auprès de sa petite clientèle. Cette boisson prénommée "Viper" se révèle un véritable poison mortel pour le consommateur avide d'émotions fortes ! Si bien qu'après l'avoir ingurgité, les corps des victimes se liquéfient ou explosent sous un déluge de chairs et de sang polychromes ! Au même moment, un flic sans vergogne enquête sur le meurtre d'une jeune femme retrouvée nue dans le quartier mal fréquenté des clochards. Gore, violent, insolent et iconoclaste, véritable pied de nez au politiquement correct, Street Trash est un sommet de dérision toujours plus déviant et malotru. Eludé du moindre héros redresseur de tort ou de protagonistes altruistes, Street Trash ne fait que mettre en exergue la faune de laissés-pour-compte co-habitant au sein d'une casse de voiture avec l'accord de son directeur ventripotent.
Avec sa réalisation inventive bourrée d'idées incongrues et d'effets de caméra vertigineux coordonnés par la steadycam, Jim Muro pallie la maigreur de son scénario par son esthétisme urbain en délabrement et une profusion d'effets gores décomplexés. Les masses corporelles des pauvres clodos infectés se liquéfiant ou explosant sous un déluge de couleurs criardes. A titre d'exemple emblématique, personne ne put omettre le trépas d'un clochard littéralement enseveli du fond de sa cuvette de WC après qu'il eut ingurgité le fameux "Viper". Le pauvre gars tentant en désespoir de cause de se raccrocher à la chasse d'eau. Pourvu d'effets spéciaux étonnamment soignés et spectaculaires, la plupart des mises à mort improbables se révèlent de belles prouesses techniques et ne cessent de véhiculer une réjouissance désinhibée. L'humour noir et l'esprit potache (telle cette improbable partie de foot avec un pénis !) étant les maîtres mots du réalisateur afin de nous compromettre à un spectacle d'improvisation voué à la transgression. Viol, meurtres, pillages et coups bas étant le lot quotidien d'une bande de clodos alcoolos incapables de vivre en communauté car toujours plus contraints de se trahir pour la quête du profit. Alors qu'au même moment, l'investigation d'un flic impassible aux méthodes expéditives est sur le point d'aboutir ! Si le rythme sporadique peut parfois prêter à une certaine défaillance, la manière dont Jim Muro nous immerge dans son univers de corruption ne manque pas de nous fasciner et maintient l'intérêt par son esprit anarchiste d'irrévérence et de provocation. Car outre les meurtres gratuits et les viols crapuleux, le vomi et la pisse sont également de la partie afin d'y discréditer l'ennemi rival.
Avec sa réalisation inventive bourrée d'idées incongrues et d'effets de caméra vertigineux coordonnés par la steadycam, Jim Muro pallie la maigreur de son scénario par son esthétisme urbain en délabrement et une profusion d'effets gores décomplexés. Les masses corporelles des pauvres clodos infectés se liquéfiant ou explosant sous un déluge de couleurs criardes. A titre d'exemple emblématique, personne ne put omettre le trépas d'un clochard littéralement enseveli du fond de sa cuvette de WC après qu'il eut ingurgité le fameux "Viper". Le pauvre gars tentant en désespoir de cause de se raccrocher à la chasse d'eau. Pourvu d'effets spéciaux étonnamment soignés et spectaculaires, la plupart des mises à mort improbables se révèlent de belles prouesses techniques et ne cessent de véhiculer une réjouissance désinhibée. L'humour noir et l'esprit potache (telle cette improbable partie de foot avec un pénis !) étant les maîtres mots du réalisateur afin de nous compromettre à un spectacle d'improvisation voué à la transgression. Viol, meurtres, pillages et coups bas étant le lot quotidien d'une bande de clodos alcoolos incapables de vivre en communauté car toujours plus contraints de se trahir pour la quête du profit. Alors qu'au même moment, l'investigation d'un flic impassible aux méthodes expéditives est sur le point d'aboutir ! Si le rythme sporadique peut parfois prêter à une certaine défaillance, la manière dont Jim Muro nous immerge dans son univers de corruption ne manque pas de nous fasciner et maintient l'intérêt par son esprit anarchiste d'irrévérence et de provocation. Car outre les meurtres gratuits et les viols crapuleux, le vomi et la pisse sont également de la partie afin d'y discréditer l'ennemi rival.
Affreux, sales et méchants
Potache, débridé, immoral et violemment trivial, Street Trash s'érige en authentique film culte et se révèle étonnamment moderne de par son esthétisme criard (très) proche d'une production Troma déployant à outrance des effets gores jamais vu au préalable ! Une expérience glauque filmée à l'arrache d'un semblant de documentaire mais canalisée d'une verve ironique proche du cartoon. Une expérience unique toujours aussi géniale et insensée.
Récompenses: Prix Très Spécial à Avoriaz, 1987
Prix "gore" au rex de Paris, 1987
Corbeau d'Argent au Festival du film fantastique de Bruxelles
*Bruno
21.02.24. 5èx. Vostfr
24.05.13