mercredi 4 mai 2011

Fort Bronx - New-York Connection / Night of the Juggler


de Robert Butler. 1980. U.S.A. 1h41. Avec James Brolin, Cliff Gorman, Linda Miller.

Sortie en France en Septembre 1980.

FILMOGRAPHIE: Robert Butler est un réalisateur et producteur américain né le 17 novembre 1927 à Los Angeles, Californie (États-Unis). 1974: The Ultimate Thrill . 1978: Hot Lead and Cold Feet . 1980: Fort Bronx, New-York Connection. 1981: Underground Aces . 1984: Up the Creek . 1997: Turbulence à 30 000 pieds. 2009: Where do the Balloons Go ?


                                    

Sortie dans l'indifférence générale à l'orée des années 80, Fort Bronx - New-York connection est un film d'action urbain mis en scène par un spécialiste de séries TV. A mi chemin entre la comédie (involontaire) et la série B d'exploitation pleine de vigueur, ce film Bis fait presque figure d'ovni dans son alliage de cocasserie, d'action échevelée et de péripéties toutes plus dantesques et débridées les unes que les autres. Le Pitch: Ancien flic devenu chauffeur de poids lourd, Sean Boyd est contraint de se lancer à la poursuite d'un mystérieux kidnappeur qui vient d'enlever sa fille Kathy sous ses propres yeux. Après une longue traque insoluble à travers les rues de Los Angeles, le père adresse une déposition à son ancien commissariat mais tombe sous les mains du sergent Barnes, un homme qu'il fit condamner pour corruption. S'ensuit une violente altercation entre les deux hommes mais Sean réussit in extremis à s'échapper des locaux pour tenter à nouveau de retrouver sa fille en désespoir de cause.

                                       

Après dix minutes d'exposition de nos protagonistes (le père de famille divorcé, sa fille docile chérissant celui-ci ainsi que le kidnappeur prêt à commettre son irréversible méfait), l'intrigue démarre sur les chapeaux de roue avec une incroyable course poursuite à pied et en véhicule entre Sean Boyd (constamment à la traîne mais imperturbable et déterminé) et son odieux ravisseur dans la jungle urbaine de New-York. Formidablement mis en scène avec une habile gestion  des évènements exposés à travers son incessant jeu de cache-cache de ruelles bondées de citadins, le réalisateur s'emploie à filmer avec une intense efficacité un florilège d'incidents impromptus compromis contre nos deux protagonistes intrépides. Après ce moment haletant riche en frénésie saugrenue, notre héros vindicatif  se retrouvera dans un commissariat afin d'y déposer sa plainte pour enlèvement.  

                                         

La narration échevelée de Fort Bronx, New-york connection (quel titre bisseux alléchant !) étant établie en fonction des rencontres fortuites que Sean traversera durant son cheminement à travers une urbanisation aliénée où s'y côtoient proxénètes, porto-ricains, travellos, prostituées, sdf crapuleux dans des décors glauques de peep-show (on remarquera au passage l'apparition clin d'oeil d'une célèbre actrice X dont j'ignore le nom) ou de terrains vagues insalubres et malfamés. L'intrigue 
parfaitement rythmée prend donc des allures de délire pittoresque dans ces incessantes rixes avec des personnages effrontés ou putanesques tel ce groupe de porto-ricains déterminé à faire la peau à notre héros blanc venu empiéter sur leur territoire. Sean, qui était élancé en pleine poursuite contre son oppresseur devra donc aussi se mesurer contre cette bande organisée de délinquants meurtriers prêts à le poignarder! Et le plus jubilatoire dans tout celà c'est qu'il foncera tête baissée contre ces énergumènes pour frapper sur tout ce qui bouge, au péril de sa vie. Le profil hébété de notre kidnappeur inculte n'est pas non plus dénué de fantaisie saugrenue dans sa tâche ardente d'avoir kidnapper une adolescente contre une importante rançon. Une entreprise à haut risque pour ce faux contestataire, peu adroit dans sa psychologie rudimentaire, décidant au moment opportun de partir à l'étranger parmi la présence bienvenue de son otage juvénile en guise de filiation improvisée.

                                     

Hormis un doublage français exécrable (tirant le film vers la série Z), Fort Bronx, New-York Connection est un chouette délire assumé d'action chevronnée et de revirements improbables, de manière à combler le spectateur investi dans une traque ne nous laissant rarement de répit. Dominé par un James brolin pugnace et quelques seconds couteaux épatants de charisme indocile (Dan Hedaya parfait en sergent irascible), cette furieuse série B illustre également en toile de fond une description réaliste d'une Amérique en état de marasme, écho à la folie environnante de cette furieuse équipée lâchée dans l'antre d'un dédale urbain.
                     
04.05.11.
Bruno



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