samedi 19 janvier 2013

DJANGO UNCHAINED

                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site prettymuchamazing.com

de Quentin Tarantino. 2012. U.S.A. 2h45. Avec Jamies Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio, Kerry Washington, Samuel L. Jackson, Walton Goggins, Dennis Christopher, James Remar, Laura Cayouette, Don Johnson, Tom Wopat, Quentin Tarantino.

Sortie salles France: 16 Janvier 2013. U.S: 25 Décembre 2012

FILMOGRAPHIE: Quentin (Jérome)Tarantino est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 27 Mars 1963 à Knoxville dans le Tennessee.
1992: Réservoir Dogs. 1994: Pulp Fiction. 1995: Groom Service (segment: The Man from Hollywood). 1997: Jacky Brown. 2003: Kill Bill 1. 2004: Kill Bill 2. 2007: Boulevard de la Mort. 2009: Inglorious Basterds. 2012: Django Unchained.


Après ses 2 derniers films controversés (Boulevard de la Mort / Inglorious Basterds) qui avaient dépité une bonne partie du public, Tarantino s'entreprend cette fois-ci à rendre hommage au western en s'inspirant vaguement du chef-d'oeuvre de Corbucci, Django. En effet, il n'est aucunement question de l'élaboration d'un remake ou d'un plagiat (même si les deux héros partagent comme point commun une rancoeur vindicative en ascension), mais plutôt d'un habile démarquage du western spaghetti. Puisqu'en l'occurrence, Tarantino souhaite mettre en exergue comme argument social le traitement infligé aux esclaves noirs du Sud des Etats-Unis avant la guerre de sécession. D'une durée excessive (mais justifiée !) de plus de 2h45, Django Unchained suit le périple en 1858 d'un chasseur de prime allemand et d'un esclave noir libéré de ses chaines par ce dernier, tous deux compromis à se faire passer pour des acheteurs d'esclaves chez un riche propriétaire. Un subterfuge prémédité afin de libérer la fiancée de Django, exploitée depuis plusieurs années comme femme de ménage par un vieux nègre corrompu, l'acolyte du sadique Clavin J. Candie.


Avec sa traditionnelle virtuosité technique, sa verve inimitable pour les répliques acerbes et son humour noir féroce, Quentin Tarantino semble mieux attentionné à façonner un scénario structuré en prenant soin de peaufiner l'étude caractérielle de ses personnages cyniques. La première heure privilégie un ton léger et pittoresque (le traquenard émis à la confrérie encapuchonnée !), non exempt d'éclairs de violence sarcastique parmi les tâches du Dr King Schültz (Christoph Waltz dans un rôle pondéré à contre-emploi !). Un médecin reconverti en chasseur de prime loyal puisque dévoué à exaucer la vengeance de Django (Jamie Fox, tout en révolte contenue pour sa rancoeur latente). Ensemble, ils vont tenter de retrouver une esclave africaine au sein d'une Amérique raciste réfutant la liberté du peuple noir. La suite des évènements beaucoup plus dense dans l'enjeu imparti à la traite des nègres va prendre une tournure plus grave dès que nos deux compères vont devoir établir une transaction avec l'ignoble Clavin J. Candie (magnifiquement tempéré par l'élégance hautaine d'un Di Caprio vicelard). Ce marchandage financier pour la mise d'un combattant noir va leur permettre d'établir la nouvelle rencontre du sbire sclérosé de Candie, Stephen (Samuel L. Jackson abjecte de putasserie dans la peau d'un vieillard sénile). C'est justement dans sa propriété rurale que la fiancée de Django y demeure parmi l'allégeance d'autres esclaves destinés à labourer le coton. Émaillé d'affrontements psychologiques mesquins et perfides entre chacun des rivaux, d'action cinglante impromptue pour les impacts de balles assénés aux victimes, décuplant de manière singulière l'abondance de jets de sang sur les chairs explosées, Quentin Tarantino n'oublie pas d'exprimer sa plaidoirie anti-raciste en fustigeant le comportement crapuleux de propriétaires blancs dénués d'une moindre vergogne. Certaines tortures ou lynchages infligés aux noirs indisciplinés (l'esclave dévoré vivant par les chiens, la lutte à mort des combattants, la sentence du fouet, Broomhilda séquestrée dans la boite brûlante sous un soleil écrasant !) se révèlent d'une âpreté rigoureuse afin de réveiller la conscience du spectateur, compromis à la xénophobie d'une époque primitive.


Avec Django Enchained, Tarantino continue de déclarer sa flamme à l'amour du cinéma de genre avec toujours autant de verve caustique, d'inventivité audacieuse et d'insolence roublarde. Superbement campé par une armada de comédiens notables (mention spéciale à Samuel L. Jackson, dans un rôle insidieux innommable !) et scandé par une BO entraînante, ce western stimulant n'oublie pas pour autant de rappeler la condition inhumaine infligée à la communauté noire, longtemps martyrisée par une Amérique xénophobe au début du 16è siècle. Enfin, en guise de clin d'oeil, on notera l'apparition du vétéran Franco Nero dans un court passage tout en dérision ! N'en déplaise à ses détracteurs de toujours, Tarantino est revenu plus revigoré et persuasif que jamais !

19.01.13
Bruno Matéï

4 commentaires:

  1. j'ai adoré le film et ta critique Bruno.
    ;)

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  2. ça m'fait bien plaisir Fred, merci beaucoup ! ^^

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  3. Merci de cet article, je ne suis pas chaud pour aller voir ce dernier Django, on verra, en attendant je recommande à tous de regarder le Django de 1966 avec Franco Nero, et tant mieux si Tarantino lui a rendu hommage en l'accueillant en 2012 dans son film !

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  4. Attention Patrick, ça n'est en rien un hommage au chef-d'oeuvre de corbucci !

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