jeudi 14 novembre 2019

Chinatown. Oscar du Meilleur Scénario.

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Amazon.com

de Roman Polanski. 1974. U.S.A. 2h11. Avec Jack Nicholson, Faye Dunaway, John Huston, Perry Lopez, Roman Polanski, John Hillerman, Darrell Zwerling, Diane Ladd.

Sortie salles France: 18 Décembre 1974. U.S: 20 Juin 1974

FILMOGRAPHIERoman Polanski, né Rajmund Roman Thierry Polański est un réalisateur, producteur et scénariste franco-polonais, également comédien, ainsi que metteur en scène de théâtre et d'opéra, né le 18 août 1933 dans le 12e arrondissement de Paris.  1962 : Le Couteau dans l'eau. 1965 : Répulsion. 1966 : Cul-de-sac. 1967 : Le Bal des vampires. 1968 : Rosemary’s Baby. 1971 : Macbeth. 1972 : Weekend of a Champion, coréalisé avec Frank Simon. 1972 : Quoi ? 1974: Chinatown. 1976 : Le Locataire. 1979 : Tess. 1986 : Pirates. 1988 : Frantic. 1992 : Lunes de fiel. 1994 : La Jeune Fille et la Mort. 1999 : La Neuvième Porte. 2002 : Le Pianiste. 2005 : Oliver Twist. 2010 : The Ghost Writer. 2011 : Carnage. 2013 : La Vénus à la fourrure. 2017 : D'après une histoire vraie. 2019: J'accuse.


Grand moment de cinéma mené de main de maître par Roman Polanski rendant ici hommage au film noir sous l'impulsion du duo incandescent Jack Nicholson / Faye Dunaway, Chinatown renoue avec le cinéma glamour des années 30 de manière aussi bien épurée qu'escarpée. Tant auprès de sa mise en scène perfectionniste (on peut d'ailleurs parler de "modèle" tant Polanski maîtrise le cadre sans vaciller), de sa charpente narrative (culminant vers une cinglante conclusion d'une radicalité dramatique traumatisante) que du jeu intuitif des acteurs éclaboussant l'écran de leur sobriété contrastée. Ainsi, à travers un suspense passionnant irrigué de corruption écolo autour d'un enjeu de pouvoir disproportionné (la construction d'un barrage hydraulique), Chinatown demeure une déclaration d'amour au film noir que Nicholson et Dunaway transcendent dans leur rapport feutré chargé de secrets. Dans la mesure où le détective Gittes se voit contraint de retrouver le (ou la) coupable de la mort de l'ingénieur en chef, Hollis Mulwray, qu'il se motive à résoudre après avoir été dupé par la requête d'un faux témoin. Quand bien même au fil de son épineuse investigation semée de rencontres inhospitalières, il n'aura de cesse de côtoyer menace et chantage avant d'y déjouer un secret inavouable auprès de la culpabilité éhonté d'une famille galvaudée d'amour interdit.


Ainsi, en opposant une motivation pécuniaire entre industriels véreux parmi Spoil ! la déviance sexuelle d'un riche homme d'affaire fin du Spoil (que Polanski suggère à travers l'intensité de mots timidement confessés en désespoir de cause), Chinatown adopte une ampleur davantage insoupçonnée sous l'impulsion de personnages interlopes tentant à tout prix d'étouffer l'esclandre. Photo sépia veloutée sous un rayon solaire aride (Los Angeles est en sécheresse à l'orée des années 30), direction d'acteurs hors-pair parmi des seconds-rôles saillants à travers leur fonction délétère dénuée de scrupule, partition musicale tantôt ombrageuse, tantôt langoureuse (signée Jerry Goldsmith svp !), Chinatown épouse autant une forme hypnotique qu'un fond substantiel à travers l'implication de rivalités couardes emmêlées dans une spirale de déconvenues, traîtrises et déveine. Et ce même si les forces de caractère contradictoires imparties à l'élégance magnétique de Nicholson et à la vénéneuse Faye Dunaway (bon Dieu cette prude présence emplie de contrariétés inavouables !) y sont pour beaucoup dans l'attrait envoûtant que suscite cette tragédie politico-familiale. Bref, Chinatown est un chef-d'oeuvre épuré, un vrai, que Polanski ose même transgresser jusqu'au bout de son propos, quitte à sévèrement contracter l'humeur du spectateur en guise d'adieu ! Le genre de proposition artistique que l'on ne rencontre qu'une seule fois par an sur la toile, approximativement parlant.


*Bruno
2èx

Récompenses:
New York Film Critics Circle Awards 1974 : meilleur acteur pour Jack Nicholson (également récompensé pour La Dernière Corvée)
Oscars 1975 : meilleur scénario original pour Robert Towne
Golden Globes 1975 : meilleur réalisateur pour Roman Polanski, meilleur film dramatique, meilleur acteur dans un film dramatique pour Jack Nicholson, meilleur scénario pour Robert Towne
BAFTA Awards 1975 : meilleur acteur pour Jack Nicholson (également récompensé pour La Dernière Corvée), meilleur réalisateur pour Roman Polanski, meilleur scénario pour Robert Towne (également récompensé pour La Dernière Corvée)
Bodil 1975 : meilleur film non-européen
Prix Sant Jordi 1975 : meilleur film étranger
Prix Edgar-Allan-Poe 1975 : meilleur film
Writers Guild of America Awards 1975 : meilleur scénario dramatique original pour Robert Towne
Kansas City Film Critics Circle Awards 1975 : meilleur acteur pour Jack Nicholson, meilleur acteur dans un second rôle pour John Huston
Fotogramas de Plata 1975 : meilleur acteur étranger pour Jack Nicholson (également récompensé pour Cinq pièces faciles)
National Society of Film Critics Awards 1975 : meilleur acteur pour Jack Nicholson (également récompensé pour La Dernière Corvée)
1991 : entrée au National Film Registry
2000 : entrée au Hall of Fame de la Producers Guild of America



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