mardi 12 novembre 2019

Folle à tuer

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Yves Boisset. 1975. France/Italie. 1h37. Avec Marlène Jobert, Tomás Milián, Thomas Waintrop, Michel Peyrelon, Michael Lonsdale, Jean Bouise, Victor Lanoux.

Sortie salles France: 20 Août 1975

FILMOGRAPHIE: Yves Boisset est un réalisateur français, né le 14 Mars 1939 à Paris. 1968: Coplan sauve sa peau. 1970: Cran d'arrêt. 1970: Un Condé. 1971: Le Saut de l'ange. 1972: l'Attentat. 1973: R.A.S. 1975: Folle à tuer. 1975: Dupont Lajoie. 1977: Un Taxi Mauve. 1977: Le Juge Fayard dit Le Shériff. 1978: La Clé sur la porte. 1980: Le Femme flic. 1981: Allons z'enfants. 1982: Espion, lève-toi. 1983: Le Prix du Danger. 1984: Canicule. 1986: Bleu comme l'Enfer. 1988: La Travestie. 1989: Radio Corbeau. 1991: La Tribu.


"Un homme qui déteste les enfants ne peut pas être un homme tout à fait mauvais". W.C. Fields. 

Rareté exhumée de l'oubli grâce à l'éditeur Studio Canal issue de la collection: Make My Day ! par Jean-Baptiste Thoret, Folle à tuer est un excellent polar réalisé par le franc-tireur Yves Boisset (Dupont Lajoie, R.A.S, Le Juge Fayard dit le shériff, le Prix du Danger, Canicule, Bleu comme l'Enfer). On ne peut donc que se réjouir de le découvrir pour la toute première fois dans une copie haute définition clinquante. Le pitch: Après avoir été soigné dans un centre psychiatrique, la gouvernante Julie Bellanger peut occuper un poste de gouvernante afin de surveiller le neveu d'un industriel tout juste orphelin après l'assassinat de sa mère. Mais victime d'un rapt auprès d'un mystérieux tueur, Julie et le petit Thomas vont tenter en désespoir de cause de s'évader malgré l'odieux chantage la désignant coupable aux yeux des forces de l'ordre. Thriller à suspense baignant dans le survival haletant lors de sa seconde partie, Folle à tuer ne nous laisse nulle répit en dépit de son action timorée (les fans de spectacle épileptique peuvent passer leur chemin) et d'un titre ironique fallacieux eu égard de la posture candide de la gouvernante incapable de céder à la violence (si on fait fi au départ de sa réponse punitive physiquement infligée à l'enfant) et pleinement lucide de ses actes réfléchis. Notamment auprès de son audacieuse habileté à s'extirper des situations létales parmi la complicité étonnamment affirmée du jeune Thomas.


Marlène Jobert occupant tout l'écran dans le corps fragile et sensuel d'une otage substituée en maman débonnaire afin de préserver la vie du bambin aussi impertinent qu'attachant lors de son évolution morale à la considérer avec davantage d'empathie. Quant au tueur étranger si équivoque et secret (écho à la tagline susnommée); le caméléon Thomas Millian se taille une carrure de crapule impassible dans sa détermination d'y supprimer otages et témoins gênants. Tant auprès des plus faibles et démunis, dans la mesure où femme et enfant n'auront droit à aucune clémence. Solidement mis en scène, notamment auprès de sa première partie à la fois intense, indécise et ombrageuse (sorte de huis-clos sarcastique de par les rapports de soumission que les assaillants tentent d'inculquer à leurs victimes), Yves Boisset ose même transgresser certains tabous lorsque la gouvernante et l'enfant sont à plusieurs reprises molestés ou humiliés (la séquences des spaghettis que Thomas est contraint de déglutir la bouche pleine) par leurs assaillants dénués de pitié Spoiler ! (notamment auprès d'un second-rôle sournois dont je tairais le nom ! fin du Spoil). Quant à l'expressive force de caractère de l'enfant incarné par Thomas Waintrop, sa surprenante complémentarité avec Marlène fait mouche à travers leur commun altruisme.  Notamment de par la confiance maternelle que Marlène Jobert lui suscite avec une douce sollicitude. A eux deux ils envahissent l'écran sans déborder si bien que l'on suit leurs incertaines vicissitudes  avec une inquiétude sous-jacente.


Film d'acteurs (jusqu'aux formidables seconds-rôles, à l'instar de Victor Lanoux en chauffeur rustre et libidineux et de Michael Lonsdale en entrepreneur snobinard) habilement dirigé par un cinéaste réfractaire au politiquement correct (certaines scènes de violence tranchée imputées comme punition à la femme ou à l'enfant feront grincer aujourd'hui les dents de quelques bien-pensants); Folle à tuer demeure un formidable thriller jouant avec les sentiments du spectateurs quant au sort finalement névralgique des otages (et antagonistes). A découvrir.   

*Bruno

Ci-joint l'avis de Thierry Alex Rogan :
Une sacré découverte !!

Grandiose !
Yves Boisset nous entraîne dans une histoire peu commune de kidnapping, machination et sur un rythme dont lui seul a le secret.
Un casting aux petits oignons, Jobert, Milian, Lanoux, Lonsdale et Bouise apporte le plus de ce Folle a tuer.
Boisset maîtrise son polar de main de maître, il arrive a filmé la violence sur l'enfant de manière choc, la rencontre entre Jobert et l'enfant est horrible, en 75 ce genre de scène soulevait moins de débat que de nos jours.
Folle a tuer aurait sans nul doute été dans mon top 10 en 1975.
Un film inoubliable...
⭐⭐⭐⭐

2 commentaires: