jeudi 21 novembre 2019

Barbarella

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmaffinity.com

"Barbarella: Queen of the Galaxy" de Roger Vadim. 1968. France/Italie. 1h38. Avec Jane Fonda, John Phillip Law, Anita Pallenberg, Milo O'Shea, Marcel Marceau, Claude Dauphin, Serge Marquand, David Hemmings, Ugo Tognazzi, Véronique Vendell.

Sortie salles France: 25 Octobre 1968. U.S: 10 Octobre 1968

FILMOGRAPHIERoger Vadim est un réalisateur, scénariste, comédien, romancier et poète français, né le 26 Janvier 1928 à Paris, décédé le 11 Février 2000. 1956: Et Dieu créa la femme. 1957: Sait-on jamais... 1958: Les Bijoutiers du clair de lune. 1959: Les Liaisons Dangereuses 1960. 1960: Et mourir de plaisir. 1961: La Bride sur le cou. 1962: Les 7 Pêchers capitaux. 1962: Le Repos du Guerrier. 1963: Le Vice et la Vertu. 1963: Château en Suède. 1964: Le Ronde. 1966: La Curée. 1968: Histoires Extraordinaires (sketch: Metzengerstein). 1968: Barbarella. 1971: Si tu crois Fillette. 1972: Hellé. (la Femme en grec). 1973: Don Juan 73. 1974: La Jeune fille assassinée. 1976: Une Femme Fidèle. 1980: Jeux Erotiques de Nuit. 1982: The Hot Touch. 1983: Surprise Party.


"Elle n'est pas de ce monde !"
Production improbable compromise entre Dino De Laurentiis et Roger Vadim (célèbre réalisateur de Et Dieu créa la Femme), Barbarella est une aberration filmique tirée de la célèbre bande-dessinée homonyme de Jean-Claude Forest. Co-produit entre la France et l'Italie, ce space opera criard et festoyant de par ses décors hallucinés, son érotisme gentiment lubrique et ces Fx ringards, s'alloue d'un casting hétéroclite aussi improbable que son compère Flash Gordon. Si bien que l'on y croise Marcel Marceau, Claude Dauphin, David Hemmings, Ugo Tognazzi et surtout la célèbre pin-up Jane Fonda transperçant l'écran à chaque plan de sa charnalité sexy. C'est d'ailleurs principalement grâce à sa présence sensuelle de blonde iconique au haut pouvoir de sex-appeal que le film de Vadim fait office de curiosité saugrenue, suscitant notamment un charme rétro souvent irrésistible. Le pitchEn l'an 40 000, Barbarella est enrôlée par le président de la Terre pour retrouver Durand Durand, un nucléariste en possession d'une arme destructrice, le Positron. Sur la planète Lithion, la guerrière des étoiles rencontrera une civilisation amorphe au sein d'une population asservie par les agissements totalitaires de la reine noire et de Durand Durand. Ainsi donc, à travers sa combinaison de comédie potache, d'érotisme soft et de science-fiction dégingandée, Roger Vadim nous concocte un divertissement débridé où le scénario risible et l'extravagance lourdingue des personnages accouchent d'un nanar foutraque, à consommer avec prudence selon l'humeur du jour pour les plus exigeants. Vous voilà donc prévenu !


Ainsi, de par sa narration agréablement simpliste et surtout l'attrait pittoresque de certaines inventions surgies de nulle part (le dispositif masochiste de la machine à mourir de plaisir ou les effets corporels de la pilule de l'amour, les envolées aériennes de l'ange Pygar, la rencontre avec une tribu d'enfants sardoniques, les poupées aux dents acérées) Barbarella se décline en spectacle frétillant pour peu que l'on soit indulgent à sa topographie narrative déstructurée. L'intérêt du spectacle psychédélique résidant dans les rencontres impromptues que notre charmante héroïne établira afin de retrouver la trace de Durand Durand. Car fréquemment molestée par ses rivaux de tous bords (une reine noire, un savant masochiste, des oiseaux agressifs et même les poupées patibulaires susnommées - il fallait oser ! -) ou sujette aux avances sexuelles (corporelles ou virtuelles), Barbarella est à la merci de ses ennemis avant de se confronter à ses alliées (les insurgés contestataires). Qui plus est, jalonné d'éparses batailles spatiales préfigurant celles de la série TV San Ku Kaï (si j'ose dire), l'aventure sidérale dépayse en diable sous l'impulsion d'une partition musicale tantôt dissonante, tantôt pop. Tout un programme décalé donc, quand bien même la flamboyance de ses décors de carton pâte, l'omniprésence de la divine Jane Fonda (parfaitement à l'aise en vaillante amazone arborant une tenue distincte tous les quart d'heure !) et le ton débridé de certaines situations déconcertantes transfigurent une série B kitch génialement ringarde que Roger Vadim nous imprime sans complexe.


Ridicule auprès des pince sans rire, follement pittoresque (même si parfois involontaire) auprès des fans de space opera surgis d'un esprit nonsensique, Barbarella demeure une production hybride à situer entre le nanar décomplexé et la série B généreusement foldingue. A (re)découvrir au second degré donc, à condition d'y être préparé, selon votre humeur journalière.   

*Bruno
21.11.19. 3èx
10.12.12. 93 v

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