mardi 5 novembre 2019

Fantôme d'amour

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site chacuncherchesonfilm.fr

"Fantasma d'amore" de Dino Risi. 1981. Italie. 1h36. Avec Romy Schneider, Marcello Mastroianni, Eva Maria Meineke, Wolfgang Preiss, Michael Kroecher.

Sortie salles France: 29 Avril 1981. Italie: 3 Avril 1981

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Dino Risi (Milan, 23 décembre 1916 - Rome, 7 juin 20081) est un réalisateur et scénariste italien.1952 : Vacanze col gangster. 1953 : Le Chemin de l'espérance. 1953 : Le Signe de Vénus. 1953 : L'Amour à la ville. 1955 : Pain, amour, ainsi soit-il. 1959 : L'Homme aux cent visages. 1959 : Le Veuf. 1960 : L'Inassouvie. 1961 : Une vie difficile. 1961 : A porte chiuse. 1962 : La Marche sur Rome. 1962 : Le Fanfaron. 1963 : Il successo de Mauro Morassi. 1963 : Il giovedì. 1963 : Les Monstres. 1967 : L'Homme à la Ferrari. 1968 : Le prophète. 1970 : La Femme du prêtre. 1971 : Au nom du peuple italien. 1971 : Moi, la femme. 1973 : Rapt à l'italienne. 1973 : Sexe fou. 1975 : Parfum de femme. 1976 : La Chambre de l'évêque. 1977 : Âmes perdues. 1977 : Dernier Amour. 1978 : Les Nouveaux Monstres. 1980 : Je suis photogénique. 1980 : Les Séducteurs. 1981 : Fantôme d'amour. 1982 : Les Derniers Monstres. 1984 : Le Bon Roi Dagobert. 1985 : Le Fou de guerre. 1986 : Il commissario Lo Gatto. 1987 : Teresa. 1996 : Giovani e belli. 1996 : Esercizi di stile, segment Myriam. 2002 : Le ragazze di Miss Italia (TV).


Superbe romance déchue traitée par le spécialiste de la comédie italienne Dino Risi, Fantôme d'Amour est illuminé du couple maudit Romy Schneider / Marcello Mastroianni. Car abordant l'irrationnel à partir d'un amour fou qu'un expert fiscal réanime par autosuggestion (et potentiellement grâce à l'étrange rencontre d'une sosie abordée dans un bus), Fantôme d'Amour demeure un conte cruel sur l'échec sentimental lorsque celui-ci prend subitement conscience être passé à côté de l'amour de sa vie. Ainsi, à travers un climat mélancolique où rêve et réalité fusionnent auprès d'une scénographie naturelle brumeuse, Dino Risi laisse exprimer ses amants infortunés sous l'impulsion de comédiens en acmé. Dans la mesure où Romy Schneider se dévoile corps et âme face caméra avec une candeur tantôt bouleversante. Entre une posture décatie (derniers instants de sa vie miséricorde) et une autre contrairement radieuse (afin de satisfaire ses retrouvailles avec son amant). De par l'intensité nuancée de son frêle regard chargé de fine tendresse, de mélancolie et de remord, Romy nous communique ses douleurs morales et ses sentiments fougueux avec une authenticité diaphane.


Tant et si bien que l'on croirait réellement apparaître à l'écran le fantôme de Romy en personne  arpentant le fil narratif avec une alchimie capiteuse. Tant auprès de ses rides burinées par l'âge d'un obscur passé que de sa beauté radieuse lors de moments d'accalmie intime. C'est dire la puissance de ces images romantiques souvent jalonnées d'onirisme blafard ! (aucun rayon de soleil à l'horizon). Quand bien même son partenaire Marcello Mastoianni se laisse envahir par la ferveur de son regard avec une ardeur sentimentale déboussolée. Ainsi donc, à travers les thèmes de l'amour éternel, du temps s'étiolant inexorablement et de la vie après la mort, Dino Risi nous conte la plus belle et cruelle des romances lorsqu'un couple autrefois féru de passion tente de renouer les liens dans une dimension parallèle. A moins que tout ceci n'était que le fruit de l'imagination torturée de Nino, aujourd'hui marié à une épouse quelconque, et qui, pour fuir son ennui et sa routine conjugale se remémore ses réminiscences d'un amour de jeunesse inextinguible. Et ce jusqu'à en perdre la raison pour mieux la retrouver. Tel est le double niveau de lecture de Fantômes d'Amour traitant de l'amour éternel à partir des souvenirs de cet amant éploré car s'efforçant une ultime fois de réanimer son amour perdu par simple persuasion.


Quelque part dans le temps
Tendrement envoûtant, triste et mélancolique sous l'impulsion d'une mélodie désenchantée de Riz Ortolani (Cannibal Holocaust, La Longue Nuit de l'Exorcisme, Zeder), Fantômes d'amour aborde la passion amoureuse sous le prisme d'un irrationnel (fructueux ?) afin de consentir au duo infortuné d'y renouer les liens une ultime fois pour l'éternité.  

*Bruno

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