jeudi 28 novembre 2019

Panics / Bad dreams

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Andrew Fleming. 1988. U.S.A. 1h24. Avec Jennifer Rubin, Bruce Abbott, Richard Lynch

Sortie salles France: 6 Juillet 1988

FILMOGRAPHIE: Andrew Fleming est un réalisateur et scénariste américain né (selon certaines sources le 14 mars 1963) le 30 décembre 1965. 1988 : Bad Dreams. 1994 : Deux garçons, une fille, trois possibilités. 1996 : Dangereuse Alliance. 1999 : Dick : Les Coulisses de la présidence. 2000 : Grosse Pointe (série TV). 2002 : Paranormal Girl (TV). 2003 : Espion mais pas trop ! 2005 : Head Cases (série TV). 2007 : Nancy Drew. 2008 : Hamlet 2


"Saignée Spirituelle".
Que voilà un excellent B movie horrifique, pur produit de la sacro-sainte époque des vidéoclubs, que la génération 80 pouvait louer de préférence un samedi soir, entre amis (éméchés, c’est selon). Et pour une première réalisation, Andrew Fleming s’extirpe honorablement de la routine, concoctant un divertissement pur jus, bâti sur l’efficacité brute d’une moisson de scènes chocs, particulièrement percutantes et sanguinolentes. À ce niveau, Panics ne déçoit jamais — entre maquillages gorasses soignés, montage acéré, et rythme échevelé baignant dans une ambiance délicieusement malsaine, le film déroule sa partition trouble avec une précision presque clinique. On peut notamment compter sur l’incroyable présence de Richard Lynch (et son fameux visage de rapace calciné) pour instiller une tension sourde, tapie dans les recoins moites du cadre, semant visions d’effroi et menace rampante.

Du moins… c’est ce que le réalisateur tente de nous faire gober pendant une large portion de l’intrigue. Cynthia, seule survivante d’un suicide collectif orchestré treize ans plus tôt par son gourou, sort du coma. Internée dans un centre médico-psychologique, elle tente de recoller les morceaux d’un passé brisé, tandis que le spectre de son persécuteur revient la hanter — aussi insidieux que dominateur, dans des visions hallucinées où la réalité se fissure. Autour d’elle, les autres jeunes patients, tourmentés eux aussi, tombent un à un dans un cycle de suicides inexpliqués. Fleming, visiblement influencé par la saga de Freddy Krueger, s’amuse à brouiller les pistes entre rêve et cauchemar, entre l’appel du néant et la rédemption frelatée. Un nouveau croquemitaine s’immisce, poussant ces âmes fragiles à céder au vide dans un vertige pseudo-mystique.

Et bien que son dénouement — un brin capillotracté  — puisse arracher un sourire, on reste indulgent devant l’audace d’un concept aussi baroque que singulier (une charge en filigrane contre les antidépresseurs aux effets pervers et addictifs).


"Panique sous sédatif".
Porté par l’interprétation touchante de Jennifer Rubin (déjà entrevue dans Freddy 3 : Les Griffes du Cauchemar), qui soutient le film sur ses épaules lascives avec un désarroi névrotique palpable, Panics s’impose comme un petit train fantôme perturbant, dirigé par un Richard Lynch au charisme vénéneux, subtilement manipulateur. À revoir absolument, malgré ses invraisemblances (comme cette hallucinante douche de sang ou l’épilogue révélateur), largement compensées par une dérision bien sentie (le flic obstiné, merveilleusement grotesque), et un savoir-faire technique souvent payant.

*Bruno
4èx

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