mercredi 24 juin 2020

La Petite soeur du Diable

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Suor Omicidi / Killer Nun" de Giulio Berruti. 1978. Italie. 1h29. Avec Joe Dallensendro, Anita Ekberg, Alida Valli.

Sortie salles Italie: 10 Mai 1979. France: ?.

FILMOGRAPHIE: Giulio Berruti est un réalisateur et scénariste Italien né le 28 Avril 1937. 1976: Noi siam come le lucciole. 1979: La Petite soeur du Diable.


Que voici un Nunsploitation bougrement attachant à travers son cocktail vitriolé de saphisme, de nécrophilie, de luxure et d'homicides parfois incongrues. A l'instar de ses aiguilles filmées en gros plan transperçants à divers endroits du visage une victime sclérosée ! D'ailleurs, l'Angleterre rigoriste s'avéra si offensée que le film figura dans la liste de leurs "Video Nasties" ! Mais au-delà de son concept d'exploitation dosant efficacement fesses et gores auprès d'un institut psychiatrique en rut; La Petite soeur du Diable s'avère beaucoup plus intéressant qu'il ne le laisse paraître de par son intrigue sinueuse insufflant un suspense perméable jusqu'à l'épilogue révélateur aussi fortuit que dérangeant. Le récit émaillé de situations tordues s'adonnant au thriller horrifique à travers son énigme d'y démasquer le véritable assassin. Quand bien même le cinéaste, seulement responsable de deux longs-métrages (quel dommage au vu de son savoir-faire horrifique !), nous eut averti d'un message liminaire afin de prétendre que son récit fut inspiré d'une histoire vraie. Etonnamment bien joué pour une prod indépendante aussi low-cost, tant auprès des rôles majeurs que secondaires (notamment cette figuration inquiétante de patients revanchards que n'aurait renié Francis Leroy à travers sa Nuit de la Mort), la Petite soeur du diable est également scandé du charisme démonial de la troublante Anita Ekberg sous l'impulsion de son regard azur à la fois perçant et souffreteux.


Dans la mesure où celle-ci parvient à nous susciter un soupçon d'empathie dans sa fonction miséreuse de nonne aussi névrosée que dépressive de par son accoutumance à la morphine depuis une opération du cerveau. En proie à la perte identitaire et à une solitude davantage contraignante, Soeur Gertrude finit donc par s'adonner à l'émancipation sexuelle. Tant auprès de la proposition saphique d'une nouvelle soeur juvénile que d'un quidam aguiché par ses formes plantureuses à base de jarretelles. Les séquences d'étreintes et de déshabillage (à forte poitrine) parvenant la plupart du temps à éluder la gratuité de par le portrait torturé de cette carmélite sexuellement refoulée mais aujourd'hui encline à mettre en exergue ses fantasmes en lieu et place de désarroi moral. Il faut dire que tout l'institut (patients / médecins) la soupçonnent d'un oeil médisant depuis une série de meurtres inexpliqués. Au-delà de cette surprenante ambiance malsaine au sein d'une hiérarchie religieuse où la plupart de la clientèle pâtie d'un désoeuvrement à la fois sexuel et sentimental, La Petite soeur du Diable fascine irrémédiablement de par son esthétisme nacré où le macabre se conjugue avec l'érotisme le plus scabreux ou effronté !


Une vraie perle horrifique typiquement latine à découvrir d'urgence pour les amateurs de curiosité déviante à la psychologie (étonnamment) étoffée si bien que La Petite soeur du Diable se libère sans rougir du produit (faussement) alimentaire. 

*Bruno

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