jeudi 11 juin 2020

The Lodge

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Veronika Franz et Severin Fiala. 2019. U.S.A/Angleterre. 1h48. Avec Riley Keough, Lola Reid, Jaeden Martell, Lia McHugh, Richard Armitage.

Sortie uniquement en Dvd en France: 16 Avril 2020. Salles U.S: 7 Février 2020 

FILMOGRAPHIE: Severin Fiala est un réalisateur, scénariste, acteur producteur autrichien. Veronika Franz est une réalisatrice et scénariste autrichienne. 2014: Goodnight Mommy. 2019: The Lodge.


Remarqué par leur premier long Goodnight Mommy (primé dans divers festivals), le duo Fiala /  Franz récidive à exploiter l'horreur psychologique au mépris d'un grand-guignol racoleur comme on a trop coutume d'en consommer sur nos écrans. Il s'agit donc louablement d'une horreur 1er degré à travers son ambiance d'étrangeté feutrée confiné dans le huis-clos réfrigérant d'un chalet patibulaire semblable à l'hôtel overlook de Shining d'une manière éthérée. Quand bien même sa formidable bande-son dissonante, son thème délicat du deuil (mâtiné de surnaturel) ainsi que les plans serrés sur les regards équivoques nous évoqueront le phénomène Hérédité d'Ari Aster. Les cinéastes parvenant à instaurer avec maîtrise (tout du moins durant la 1ère heure) à un malaise diffus en ne cessant de distiller doute et interrogation auprès des protagonistes interlopes. Dans la mesure où nous ne savions jamais sur quel pied danser à suspecter l'éventuelle hostilité des enfants en berne ou de leur belle-mère fragilement perturbée à la suite de son expérience traumatisante au sein d'une secte. Au-delà de certaines ficelles un tantinet tirées par les cheveux (l'époux cédant un peu trop facilement à accepter l'emménagement de sa compagne parmi ses enfants), The Lodge séduit et captive sans démonstration de force opportuniste si bien qu'il mise principalement sur la psychologie torturée de ses personnages vulnérables.


Et ce en y faisant notamment intervenir de manière assez retorse le surnaturel afin de brouiller les pistes d'une intrigue somme toute psychologique afin de mieux instiller le malaise. Mais là où le bas blesse découle des 40 dernières minutes tournant un tantinet en rond lorsque la belle-mère et les enfants sont en proie à l'incompréhension la plus nébuleuse eu égard des évènements obscurs qui intentent à leur tranquillité. Tant auprès d'éventuelles hallucinations (collectives ?) que de la découverte macabre d'un corps dans la neige. Faute d'un rythme languissant un brin poussif désamorçant son suspense ciselé, The Lodge se perd donc en cours de route avant de nous ébranler avec un épilogue littéralement glaçant car dénué de concession (attention à la gueule de bois !). Et à ce niveau on peut saluer l'audace des auteurs à aller jusqu'au bout de leur propos quitte à y rebuter le spectateur friand de happy-end rédempteur. Qui plus est, les comédiens communément exposés à des forces d'expression démunies, contrariées et délétères nous transmettent sans fard leur malaise moral face à une (cruelle) descente au enfers où la religion s'y traduit de manière perfide.


A découvrir donc de par ses excellentes intentions souvent fructueuses, même si perfectibles (sa dernière partie), au point peut-être d'y privilégier leur 1er essai Goodnight Mommy.

*Bruno

Ci-joint la chronique de leur 1er métrage: http://brunomatei.blogspot.com/2015/07/goodnight-mommy-prix-du-jury-syfy-prix.html

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