jeudi 12 juillet 2018

PRIVATE PARTS

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site lupanarsvisions.blogspot.com

de Paul Bartel. 1972. U.S.A. 1h27. Avec Ayn Ruymen, Lucille Benson, John Ventantonio, Laurie Main, Stanley Livingston, Charles Woolf.

Sortie salles U.S: Septembre 1972.

FILMOGRAPHIE: Paul Bartel est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain né le 6 août 1938 à Brooklyn, New York, et décédé le 13 mai 2000 à New York (États-Unis). 1968: The Secret Cinema (court-métrage). 1969: Naughty Nurse (court métrage). 1972: Private Parts. 1975: La Course à la mort de l'an 2000. 1976: Cannonball ! 1982 : Eating Raoul. 1984: Not for Publication. 1985: Lust in the Dust. 1986 : Les Bons tuyaux. 1989 : Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills. 1993: Shelf Life.


Bien connu des amateurs de ciné Bis si je me réfère aux fameux Seigneurs de la Route, Cannonball  et Eating Raoul, Paul Bartel fut également signataire de Private Parts, une première réalisation malencontreusement inédite sur notre territoire. Ovni inclassable dans son alliage de suspense, thriller horrifique et comédie caustique, Private Parts mélange efficacement les genres autour des va-et-vient de marginaux à la fois attachants et extravagants. Paul Bartel, plutôt inspiré à cultiver en interne du récit un climat d'inquiétude sous-jacent, nous retraçant l'initiation lubrique d'une jeune fille de 19 ans réfugiée dans l'hôtel de sa tante au lendemain d'une dispute avec sa colocataire. Chapardeuse, fureteuse et voyeuse autour des agissements interlopes d'une foule de locataires marginaux, Cheryl se laisse séduire par un photographe introverti plutôt sensible au charme de donzelles dénudées. Toujours plus attirée par l'interdit et dangereusement naïve en dépit des avertissements de sa tante, elle scrute chaque chambre de l'hôtel avec l'ardent désir de jouer avec le feu.


Grâce au charisme saillant des comédiens incarnant un jeu extraverti limite parodique (notamment l'illustre Lucille Benson en tante bipolaire !), Private Parts se savoure tel un bonbon acidulé sous l'impulsion d'une héroïne impudente avide de curiosité et de découvertes en tous genres. Ayn Ruymen irradiant l'écran de son physique poupon avec une fraîche spontanéité, notamment lorsqu'elle arpente, entre appréhension et excitation, chaque chambre de l'hôtel. Outre ses séquences burlesques assez inventives et déjantées (le sort du rat), l'intrigue davantage ombrageuse est entrebâillée d'étonnantes séquences chocs qu'on ne voit jamais venir. A l'instar du 1er meurtre étonnamment gore et surtout de l'incroyable expérience onirique tentant de donner vie à une poupée gonflable ! (je n'en dirai pas plus pour préserver l'effet de surprise esthétique !). Bref, tout un programme donc que Paul Bartel fignole avec un souci formel maîtrisé (la topographie "sépia" de l'hôtel est constamment envoûtante par son atmosphère gothique d'où plane l'ombre de Norman Bates !); quand bien même lors de sa dernière partie il ne manque pas de nous fasciner auprès du profil torturé du photographe en proie à une solitude névrotique. John Ventantonio s'avérant tout à fait convaincant dans sa posture ambiguë de voyeur à double personnalité si bien que Paul Bartel ne manque pas d'idées débridées pour parfaire sa résolution macabre lors d'un final en trompe-l'oeil inscrit dans le sarcasme.


Excellente (pochette) surprise que cette série B impertinente oscillant les genres avec une étonnante communion, Private Parts séduit et amuse sans racolage. De par sa galerie de personnages fantasques et l'efficacité de sa dérision horrifique constamment captivante. 

* Gaïus

Remerciement à Lupanars Airlines ^^

mercredi 11 juillet 2018

FOLIE MEURTRIERE

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Mio caro assassino/My dear killer" de Tonino Valerii. 1972. Italie. 1h36. Avec George Hilton, Salvo Randone, William Berger, Patty Shepard, Marilù Tolo, Manuel Zarzo.

Sortie salles Italie: 3 Février 1972.

FILMOGRAPHIE: Tonino Valerii est un réalisateur et scénariste italien né le 20 mai 1934 à Montorio al Vomano, décédé le 13 octobre 2016 à Rome. 1966 : Per il gusto di uccidere. 1968 : Le Dernier Jour de la colère. 1969 : Texas. 1970 : Une jeune fille nommée Julien. 1972 : Folie meurtrière. 1972 : La Horde des salopards. 1973 : Mon nom est Personne. 1975 : Vai gorilla. 1977 : Sahara Cross. 1985 : Senza Scrupoli. 1986 : La Sporca insegna del coraggio. 1987 : Sicilian Connection. 1997 : Una vacanza all'inferno. 1997 : Un bel dì vedremo.


Giallo de haute tenue tourné en 72 par l'auteur du Dernier jour de la colère et de Mon nom est personne, Folie Meurtrière captive sans temps mort de par son intrigue littéralement sordide délivrant au compte goutte les tenants et aboutissants d'une ancienne affaire criminelle confrontant une foule de présumés coupables communément interlopes. Si bien que le spectateur quelque peu dissipé au déroulement de l'enquête pourrait parfois s'y perdre, de par sa complexité un brin confuse que l'inspecteur nous détaille avec un bagout volubile selon mon jugement de valeur. Car suite à la décapitation d'un détective d'assurance par une excavatrice, l'inspecteur Luca Peretti parvient à faire remonter à la surface une histoire de rapt infantile ayant mal tournée quelques années plus tôt. Le père et sa fille ayant été retrouvés en état de putréfaction dans un bunker 2 mois après leur disparition.


Mais par la cause d'un indice capital pouvant dévoiler l'identité de l'assassin, ce dernier se résout à éliminer chaque témoin gênant avant que l'inspecteur Peretti ne délie les ficelles d'une machination cupide. Nanti d'une force tranquille et de sûreté en inspecteur retors féru de vérité, George Hilton porte le film sur ses épaules si bien que son omniprésence à l'écran fait mouche dans sa détermination à reconstituer un puzzle crapuleux d'où plane en arrière plan la pédophilie. On s'étonnera d'ailleurs lors d'une brève séquence l'apparition dérangeante d'une fillette entièrement nue face écran. Outre l'acuité de l'intrigue malsaine fertile en rebondissements et entrecoupée de moments d'angoisse atmosphérique (notamment parmi l'habile exploitation de décors rustiques), Folie Meurtrière est saturée d'une violence parfois incisive. A l'instar de l'impressionnante exaction à la scie circulaire ou du tabassage d'un vieillard par un objet sculptural. On peut également relever non sans une certaine ironie macabre une efficace séquence de décapitation à la pelle mécanique en scène d'ouverture.


Un cran au dessus de ses homologues La Queue du Scorpion, Qui l'a vue mourir et le Tueur à l'Orchidée (pour citer 3 brillants succédanés tournés la même période), Folie Meurtrière est à redécouvrir d'urgence tant Tonino Valerii  parvient avec une efficacité métronomique à déranger et fasciner sous couvert d'un rapt innommable faisant resurgir la mémoire d'une fillette prodige. Avec la contribution musicale du maestro Ennio Morricone

* Gaïus
2èx

mardi 10 juillet 2018

LE SECRET DES MARROWBONE. Prix Goya du meilleur nouveau réalisateur, 2018.

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site zickma.fr

"El secreto de Marrowbone" de Sergio G. Sánchez. 2017. Espagne. 1h50. Avec George MacKay,
Anya Taylor-Joy, Charlie Heaton, Mia Goth, Matthew Stagg.

Sortie salles France: 7 Mars 2018. Espagne: 27 Octobre 2017.

FILMOGRAPHIESergio G. Sánchez est un réalisateur et scénariste espagnol né en 1973 à Oviedo, Asturias. 2018: Le secret des Marrowbone. 2008: Las manos del pianista (Téléfilm).


"Il ne règne aucun mot d'esprit pour sentencier une réelle maltraitance. Même après condamnation pour maltraitance la dette n'est jamais payée."
Dans la lignée des Autres, l'Echine du Diable, Fragile, le Labyrinthe de Pan, Insensibles et  l'Orphelinat, le cinéma ibérique nous offre à nouveau une perle de hantise avec le Secret des Marrowbone injustement reparti bredouille à Gérardmer en dépit de critiques fort enthousiastes. Pour autant, auréolé dans son pays natal du Prix goya du meilleur nouveau réalisateur, Sergio G. Sanchez n'a pas volé son trophée si bien qu'en tant que cinéaste néophyte, ce dernier particulièrement talentueux dans l'art de conter un récit charpenté voue un véritable amour pour le genre. Et ce tout en transplantant intelligemment le drame psychologique à la fois intense et bouleversant dans le cadre codifié du cinéma d'horreur. D'une fulgurance formelle quasi onirique au sein d'une nature champêtre où plane le conte de fée, Le secret des Marrowbone ravit les yeux et le coeur lorsque trois frères et une soeur se résignent à respecter le pacte de rester communément solidaires et ne former plus qu'un depuis la mort précipitée de leur mère. Mais traumatisés par un lourd passé, ces derniers doivent faire face à d'étranges phénomènes inexpliqués potentiellement liés à la disparition de leur père abusif.


Baignant dans un climat de mystère lattent que Sergio G. Sanchez maîtrise avec autant d'attention que de subtilité afin de ne pas précipiter le récit dans les clichés et effets-chocs racoleurs, le Secret des Marrowbone distille d'autant mieux une certaine plénitude en nous familiarisant avec nos protagonistes si désarmés car livrés à eux mêmes. De par la tendre cohésion familiale entamée entre ces 4 orphelins s'efforçant de taire la disparition de leur mère aux citadins, faute de leur jeune âge (ils sont tous âgés de - de 21 ans) et afin de préserver leur nouvelle propriété isolée du village local. Qui plus est, parmi l'arrivée aléatoire d'Allie, ravissante jeune bibliothécaire, Jack, le frère aîné, s'éprend rapidement d'affection pour elle en dépit de la jalousie de son frère Gamelle et d'un jeune notaire. Bref, le récit semé d'interrogations et d'indices en suspens parvient promptement à séduire et à inquiéter de par la profonde humanité des personnages juvéniles pris à parti avec des évènements irrationnels que Sergio Sanchez suggère plus qu'il ne montre. Et ce jusqu'à ce que l'intrigue davantage sombre et perfide ne bifurque dans son dernier acte vers un retournement de situation à la dramaturgie escarpée. Ce nouveau niveau de lecture adoptant dès lors une tournure tragique littéralement bouleversante en abordant avec une sensibilité prude les douloureux thèmes de la maltraitance, de l'innocence scarifiée et du traumatisme.


Les Enfants du Silence
Impeccablement convaincant auprès de son casting juvénile résolument investi dans leur fonction aussi bien soumise qu'héroïque, Le secret des Marrowbone tire-parti de son intensité émotionnelle grâce à sa dimension humaine inévitablement fragile évoluant au fil d'une intrigue criminelle en proie au surnaturel. Conte cruel sur la perte de l'être cher, histoire d'amour pure afin d'accéder à la sérénité, Sergio Sanchez joue subtilement avec les codes du film d'épouvante pour mieux nous ébranler. Entre appréhension et désagrément. 

* Gaïus

Clin d'oeil à toi ami Seb ^^

lundi 9 juillet 2018

BLUE HOLOCAUST

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

"Buio omega/Beyond the Darkness/Folie Sanglante" de Joe D'Amato. 1979. Italie. 1h34. Avec Kieran Canter, Cinzia Monreale, Franca Stoppi, Sam Modesto, Anna Cardini, Lucio D'Elia, Mario Pezzin.

Sortie Salles France: 30 Juin 1982 (Int - 18 ans). Italie: 15 Novembre 1979.

FILMOGRAPHIE SELECTIVEJoe d'Amato (né Aristide Massaccesi le 15 décembre 1936 à Rome, mort le 23 janvier 1999) est un réalisateur et scénariste italien. 1977 : Emanuelle in America, 1977 : Viol sous les tropiques, 1979: Buio Omega (Blue Holocaust), 1980:Anthropophagous, La Nuit Erotique des morts-vivants, Porno Holocaust, 1981: Horrible, 1982: 2020, Texas Gladiator, Caligula, la véritable histoire, Ator l'invincible, 1983: Le Gladiateur du futur.


Un an avant son scandaleux AnthropophagousJoe d'Amato nous avait déjà bien secoué avec Blue Holocaust que beaucoup considèrent à raison comme sa pièce maîtresse. Tourné en quatre semaines avec un budget dérisoire, il s'agit d'un remake (au vitriol) du film Il Terzio occhio (Third Eye) de Mino Guerrini avec Franco Nero en tête d'affiche. Le jour où Francesco apprend la mort de sa fiancée, celui-ci plonge dans une détresse inconsolable à point d'en exhumer son cadavre pour le ramener chez lui. Vivant reclus dans une vaste demeure parmi sa gouvernante, celui-ci sombre peu à peu dans une folie meurtrière après avoir accosté d'innocentes jeunes filles. En 1979, pour la première fois de sa carrière, l'inénarrable Joe D'Amato se lance dans l'entreprise d'un pur film d'horreur repoussant les limites du montrable à travers une macabre romance en déliquescence morale. Grâce à son ambiance poisseuse indéfectible renforcée d'une photo blafarde, Blue Holocaust  constitue un sommet d'horreur crapoteuse pour la relation immorale entretenue entre une domestique et son propriétaire.


Car à travers une trame sulfureuse traitant des thèmes de la nécrophilie, de la perversité et à échelle moindre du cannibalisme, Joe d'Amato en extrait un conte malsain d'une folie scabreuse. De par ses excès gores vomitifs très hard, son ambiance macabre saturée du thème hypnotique des Goblin et les profils licencieux réservés aux principaux protagonistes, Blue Holocaust oscille fascination et répulsion. Francesco et sa majordome Iris étant dépeints comme un duo dysfonctionnel dépravé puisque dénué de morale, voire aussi de raison. Pour cause, durant sa dérive meurtrière, on ne saisit pas vraiment pour quel véritable motif Francesco est subitement atteint de folie sadique ! S'autorisant à multiplier les maîtresses afin de mieux opérer ses fantasmes nécrophiles et subitement erratique (il arrache les ongles d'une auto-stop avec une haine aussi improbable que nonsensique !), il parvient pour autant à nous titiller une certaine empathie auprès de sa douleur mélancolique. Quand bien même Iris, manipulatrice sans vergogne car amoureuse de lui, usera de convoitise dans sa complicité meurtrière et ses intimidations afin de s'approprier son coeur.


Cette complicité transgressive entre eux fascine irrémédiablement de par son climat obsédant d'où émane l'effluve mortuaire (un peu à la manière cynique du maladif Baiser Macabre de Lamberto Bava si bien que D'Amato reprend d'ailleurs la même conclusion sardonique de manière subtilement rationnelle !). Scandé du score particulièrement atmosphérique des Goblin et relativement efficient à travers sa narration viciée, D'Amato, très inspiré par l'imagerie dégueulbif (zooms à l'appui), nous entraîne dans leur dérive obscène pour l'enjeu d'un amour éperdu. L'ambiance morbide tributaire de ses excès gores intolérables (l'éviscération de la défunte provoque la nausée avant que son coeur ne soit grugé à pleines dents par son amant !), le décor peu rassurant du pavillon rural orné de pièces froides ou lugubres et l'omniprésence du cadavre confiné dans la chambre insufflant une aura de souffre sensiblement capiteuse. Et si les seconds-rôles s'avèrent stériles comme souvent chez  D'Amato, on peut heureusement se réconforter auprès de Franca Stoppi incarnant avec un charisme démonial une gouvernante possessive tour à tour jalouse, perverse, voire même hystérique au fil de sa déchéance criminelle. Peu expressive dans son vocabulaire concis mais sidérante d'austérité dans sa morphologie famélique, l'actrice se fond dans le corps d'une mégère avec beaucoup de magnétisme patibulaire ! Quand à Kieran Canter, son physique bellâtre de veuf aux yeux verts accablé par le chagrin diffuse un saisissant contraste auprès de ses saillies immorales et perverses lorsqu'il se contraint de se débarrasser des témoins gênants.


En dépit de dialogues prémâchés et de la psychologie expéditive des personnages, Blue Holocaust  prône les mérites d'une horreur déviante avec un réalisme perturbant. L'audace putassière accordée aux dérives gores (l'éviscération susnommée, le cannibalisme de Francesco, le bain de soude sur l'auto-stoppeuse sont viscéralement écoeurants !) et l'ambiance de romantisme mortifère tournant autour des amants endeuillés laissent en mémoire une étreinte inusitée de par son aura purulente décomplexée. 

* Gaïus
26.03.12
09.07.18. 5èx

Définition de Buio Omega (anecdote reprise sur le site devildead): La lettre "Omega" (relevée sur le véhicule des pompes funèbres) symbolise la fin, d'après la parole de Dieu "Je suis l'Alpha et l'Omega", je suis le début et la fin de toutes choses. "Buio" signifiant les ténèbres...

vendredi 6 juillet 2018

LE TUEUR A L'ORCHIDEE

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site imdb.com

"Sette orchidee macchiate di rosso" d'Umberto Lenzi. 1972. Italie. 1h32. Avec Rossella Falk, Antonio Sabàto, Uschi Glas, Pier Paolo Capponi, Petra Schürmann, Marisa Mell, Gabriella Giorgelli.

Sortie salles Italie: 24 Février 1972 (Int - 18 ans).

FILMOGRAPHIE: Umberto Lenzi est un réalisateur et scénariste italien, né le 6 Aout 1931 à Massa Marittima, dans la province de Grosseto en Toscane (Italie). 1962: Le Triomphe de Robin des Bois, 1963: Maciste contre Zorro, Sandokan, le Tigre de Bornéo, 1964: Les Pirates de Malaisie, 1966: Kriminal, 1967: Les Chiens Verts du Désert, 1968: Gringo joue et gagne, 1969: La Légion des Damnés, Si douces, si perverses, 1970: Paranoia, 1972: Le Tueur à l'orchidée, 1972: Au pays de l'Exorcisme, 1973: La Guerre des Gangs, 1974: Spasmo, La Rançon de la Peur, 1975: Bracelets de Sang, 1976: Brigade Spéciale, Opération Casseurs, La Mort en Sursis, 1977: Le Cynique, l'infâme et le violent, 1978: Echec au gang, 1980: La Secte des Cannibales, l'Avion de l'Apocalypse, 1981: Cannibal Ferox, 1983: Iron Master, la guerre du fer, 1988: Nightmare Beach, la Maison du Cauchemar, 1991: Démons 3, 1996: Sarayevo inferno di fuoco.


Orchidée (nom féminin): Fleur coupée de cette plante (notamment d'origine exotique), généralement recherchée pour sa valeur ornementale, l'originalité de ses formes, l'éclat ou la finesse de ses coloris, parfois jugée trop extravagante, voire maléfique.

En pleine vogue du Giallo à l'orée des Seventies, Umberto Lenzi nous offre sa version des faits avec le Tueur à l'Orchidée même s'il eut déjà oeuvré 2 ans plus tôt dans le thriller parmi le décevant Si douces, si perverses et le sympathique Päranoïa. D'ailleurs, selon mon jugement de valeur, sa trajectoire narrative dédiée quasiment à l'enquête policière de longue haleine occulte un peu les codes giallesques à proprement parler. Et ce même si le tueur ganté affublé d'une gabardine noire accomplit ses exactions meurtrières avec une cruauté aussi bien gore que baroque (à l'instar des pots de peintures se déversant lentement sur le corps d'une victime). D'ailleurs sur ce point, le premier quart d'heure riche en homicides ravira les amateurs de par son rythme effréné et le réalisme assez malsain qui y émane.


On peut aussi relever vers la dernière demi-heure une séquence choc assez gorasse que le tueur perpétue à la chignole, si bien que Lenzi filme son acte extrême parmi la complaisance des gros zooms. Pour en revenir à l'enquête policière que mènent un détective privé et l'une des 7 victimes (s'étant fait passer pour morte avec la complicité de la police), Le Tueur à l'Orchidée ne nous laisse aucun répit dans son panel d'indices à résoudre (la fameuse demi-lune argentée laissée sur les corps des victimes, les 7 orchidées déposés sur la tombe), rebondissements, faux coupables et séquences angoissantes en interne des huis-clos domestiques. Et si la réalisation avait gagnée à être un peu mieux maîtrisée, sa partition plus idoine et sa photo plus épurée, la sobriété des acteurs (accompagnés de quelques italiennes plantureuses pour autant timorées) et surtout son suspense émoulu pallient sans prétention ces scories.


Tour à tour passionnant, inquiétant et sensiblement capiteux à travers son ambiance horrifique typiquement latine, le Tueur à l'orchidée ne déçoit nullement auprès de son investigation policière impeccablement ficelée par un détective retors en proie à la vengeance d'un misogyne protestant. Un excellent succédané donc toujours aussi étonnamment magnétique et jouissif. 

* Gaïus

jeudi 5 juillet 2018

LA FUREUR DE VAINCRE

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinema.jeuxactu.com

"Fist of Fury" de Lo Wei. 1972. Hong-Kong. 1h46. Avec Bruce Lee, Nora Miao, James Tien, Maria Yi

Sortie salles France: 2 Août 1973. Hong-Kong: 22 Mars 1972. U.S: 7 novembre 1972

FILMOGRAPHIE: Lo Wei (né le 12 décembre 1918, province de Jiangsu, Chine – décédé le 20 janvier 1996, Hong Kong) est un réalisateur et un acteur hongkongais. 1953 : Mr. Handsome. 1970 : Brothers Five. 1971 : The Big Boss. 1971 : The Invincible Eight. 1971 : Vengeance of a Snowgirl. 1972 : La Fureur de vaincre. 1976 : L'Impitoyable. 1976 : La Nouvelle Fureur de vaincre. 1976 : The Killer Meteors. 1977 : Snake and Crane: The Arts of Shaolin. 1977 : Le Vengeur. 1978 : Magnificent Bodyguards. 1978 : L'Irrésistible. 1979 : Le Poing de la vengeance. 1983 : Le Cri de la hyène.


"La meilleure façon de se venger d'un ennemi c'est de ne pas lui ressembler"
Sorti à Hong-Kong la même année que la Fureur du Dragon (à quelques mois d'intervalle), La Fureur de Vaincre fit à nouveau exploser le box-office français avec 3 016 105 entrées. Réalisé par Lo Wei, signataire de Big Boss sorti un an au préalable, la Fureur de Vaincre dépeint la rivalité entre 2 écoles d'arts-martiaux, les (gentils) chinois contre les (méchants) japonais depuis la mort mystérieuse du grand maître chinois surnommé Huo. De retour au pays, Chen Zhen digère difficilement le deuil de son mentor au moment de se confronter à l'intimidation d'élèves japonais potentiellement responsables de la disparition de ce dernier. Ivre de vengeance, il plonge rapidement dans une folie meurtrière au point d'entraîner dans sa déchéance des représailles préjudiciables. 


Film d'action plutôt nerveux dans son lot de combats de kung-fu hétéroclites (notamment auprès de l'attirail d'armes blanches et du fameux Nunchaku que Bruce Lee manie avec une agilité indétrônable) et assez dense auprès du profil peu recommandable d'un justicier incapable de réprimer sa haine contre le racisme et l'injustice, La Fureur de Vaincre est sublimé par la présence du petit dragon littéralement habité en ange exterminateur ! Bruce Lee se livrant corps et âme face caméra avec une férocité primitive d'une intensité vertigineuse ! Certains affrontements homériques surfant parfois même avec le surnaturel (si j'ose dire), de par son regard magnétique stoïque, sa posture à la fois rigide et comprimée et surtout sa vélocité corporelle contrastée de muscles d'airain ! On peut d'ailleurs surligner en guise de point d'orgue les 2 ultimes affrontements d'une intensité à couper le souffle puisque faisant office d'anthologie chorégraphique (notamment par le biais du ralenti expérimental et des bruitages outrés !) avant de se surprendre de son épilogue sacrificiel dénonçant en filigrane, et à travers les conséquences de la vengeance, la corruption judiciaire et policière. 


Le droit de tuer
En dépit d'un jeu d'acteurs parfois outré et d'une réalisation pas toujours habile (notamment auprès de faux raccords ou d'une vaine séquence polissonne), la Fureur de vaincre demeure un furieux spectacle d'arts-martiaux à redécouvrir avant tout pour le talent imputrescible de Bruce Lee portant le film sur ses (petites) épaules saillantes. 

* Gaius Baltar
2èx

mercredi 4 juillet 2018

READER PLAYER ONE

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Steven Spielberg. 2018. U.S.A. 2h20. Avec Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, T. J. Miller, Simon Pegg, Mark Rylance, Lena Waithe.

Sortie salles France: 28 Mars 2018. U.S: 29 Mars 2018

FILMOGRAPHIE: Steven Allan Spielberg, Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur est un réalisateur, producteur, scénariste, producteur exécutif, producteur délégué et créateur américain, né le 18 décembre 1946 à Cincinnati (Ohio, États-Unis). 1971: Duel , 1974: Sugarland Express, 1975: Les Dents de la mer, 1977: Rencontres du troisième type, 1979: 1941, 1981: les Aventuriers de l'Arche Perdue, 1982: E.T. l'extra-terrestre , 1983: La Quatrième Dimension (2è épisode),1984: Indiana Jones et le Temple maudit, 1985: La Couleur pourpre, 1987: Empire du soleil, 1989: Indiana Jones et la Dernière Croisade, Always, 1991: Hook, 1993: Jurassic Park, La Liste de Schindler, 1997: Le Monde Perdu, Amistad,1998: Il faut sauver le soldat Ryan Saving Private Ryan, 2001: A.I., 2002: Minority Report, Arrête-moi si tu peux, 2004:Le Terminal , 2005: La Guerre des Mondes, 2006: Munich, 2008: Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal,2011: Les Aventures de Tintin, cheval de guerre. 2012: Lincoln. 2015: Le Pont des Espions. 2016 : Le Bon Gros Géant. 2017 : Pentagon Papers. 2018 : Ready Player One. 2020 : Indiana Jones 5.

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Sans remettre en cause sa qualité technique étourdissante et ses ambitions narratives indiscutables (très visionnaires), j'en suis malade de ne pas avoir accroché en dépit de son monstrueux 1er quart d'heure ultra jouissif (j'étais comme un gosse face écran !).
En tout état de cause, je comprends aisément les fans de réalité virtuelle.

* Bruno

Box Office- France: 2 268 439 entrées

Ci-joint la chronique de Jean-Marc Micciche
https://jeanmarcmicciche.blogspot.com/2018/04/ready-player-one-why-cant-we-go.html

mardi 3 juillet 2018

LA PLANETE DES MONSTRES / LE FILS DE GODZILLA

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site lemondedeskaijus.free.fr

"Kaijûtô no kessen: Gojira no musuko" de Jun Fukuda. 1967. Japon. 1h26. Avec Tadao Takashima, Akira Kubo, Beverly Maeda.

Sortie salles France: 1er Mars 1978. Japon: 16 Décembre 1967

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Jun Fukuda (福田 純, Fukuda Jun?) est un réalisateur et scénariste japonais, né le 17 février 1923 à Manshu (Corée), décédé le 3 décembre 2000 à Setagaya (Japon). 1959: Osorubeki hiasobi. 1960 : Denso Ningen. 1961 : Hoero datsugokushu. 1961 : Nasake muyo no wana. 1961 : Nakito gozansu. 1962 : Ankokugai no kiba. 1963 : Nippon jitsuwa jidai. 1963 : Hawai no wakadaishō. 1963 : Norainu sakusen. 1964 : Trap of Suicide Kilometer. 1964 : Chi to daiyamondo. 1966 : Godzilla, Ebirah et Mothra : Duel dans les mers du sud. 1967 : Le Fils de Godzilla. 1968 : Hyappatsu hyakuchu: Ogon on me. 1969 : Nyu jirando no wakadaishō. 1969 : Konto Gojugo-go: Uchu daibōken. 1970 : Yaju toshi. 1970 : Kigeki sore ga otoko no ikiru michi. 1971 : Nishi no betenshi, higashi no sagishi. 1971 : 3000 kiro no wana. 1972 : Godzilla vs Gigan. 1973 : Godzilla vs Megalon. 1974 : Godzilla contre Mecanik Monster. 1974 : Kigeki damashi no jingi. 1974 : Esupai. 1977 : La Guerre de l'espace.


Film de Kaiju ayant bercé les adolescents des années 80 lors de son exploitation Vhs (sous l'effigie de l'inoubliable éditeur VIP !), la Planète des Monstres entame l'aventure fantastique sous un angle familial si bien que la plupart des séquences homériques prêtent parfois/souvent à l'hilarité de par son innocente dérision. Notamment si je me réfère aux rapports paternels entre Godzilla et son fils lors de son apprentissage à la maturité que Junk Fukuda filme avec une tendresse pittoresque, aussi précaires soient ses trucages archaïques. Pour preuve, la séquence où Godzilla tente de lui apprendre pour la première fois à cracher du feu nucléaire fait office d'anthologie déjantée ! Et donc, assister aux combats extravagants de ses monstres géants en costume de latex relève de la singularité si bien que le spectateur observe émerveillé ses combats improbables en renouant promptement avec son âme d'enfant. Et la magie du cinéma de fonctionner à plein tube puisque l'on croit sans peine à la mobilité de ces derniers déambulant dans la forêt, Junk Fukuda insérant parfois habilement au sein du même cadre les êtres humains de taille subitement réduite !


Nombre de séquences potentiellement grotesques étant transfigurés par le sens du dépaysement  féerique auquel l'auteur porte pour ces monstres, particulièrement auprès du duo héroïque Godzilla et son fils empoté, faute de son âge néophyte. La dernière séquence se clôturant d'ailleurs sur une assez émouvante étreinte lorsque le duo confiné sur l'île se résout à se protéger de la neige manipulée par les climatologues. Le pitch nous ayant préalablement relaté l'expédition d'une poignée de météorologues implantés sur une île afin de trouver une solution à la famine. Pour cela, ils décidèrent de modifier le climat tropical à l'aide d'un procédé radioactif ayant comme conséquences de modifier le métabolisme de monstres atteints de gigantisme (trois mantes ainsi qu'une araignée). Et donc, afin de rendre l'aventure aussi spectaculaire que cocasse, Junk Fukuda fait se confronter homme contre monstres et monstres contre monstres à rythme métronome. Les règlements de compte débridés dégageant une réelle poésie candide (notamment parmi l'intervention d'une sauvageonne solitaire plutôt sensibles aux sorts de Godzilla et de son rejeton) si bien que le spectateur se laisse aimablement embarquer dans ses jeux de guerre fantaisistes avec un esprit bonnard souvent irrésistible. Junk Fukuda faisant fi de toute prétention avec comme souci premier de séduire en toute humilité un grand public sensible à l'imagerie féerique.

Remerciement à Lupanars Visions

* Bruno
2èx

lundi 2 juillet 2018

LA MALEDICTION DE LA VEUVE NOIRE

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site horrorpedia.com

"Curse of the Black Widow" de Dan Curtis. 1977. U.S.A. 1h40. Avec Anthony Franciosa, Donna Mills, Patty Duke, June Lockhart, June Allyson, Max Gail.

Diffusé en France le 31 Août 1983. U.S: 16 Septembre 1977

FILMOGRAPHIE: Dan Curtis est un producteur, scénariste et réalisateur américain, né le 12 Août 1927 à Bridgeport, Connecticut (Etats-Unis), décédé le 27 mars 2006 à Brentwood (Californie).
1966: Dark Shadows (série TV). 1970: La Fiancée du Vampire. 1971: Night of dark shadows. 1973: Dracula. 1973: The Night Strangler (télé-film). 1975: La Poupée de la Terreur. 1976: Trauma. 1977: Dead of Night. 1977: La Malédiction de la veuve noire (télé-film). 1992: Intruders (télé-film). 1996: La Poupée de la terreur 2 (télé-film).


Classique télévisuel des années 80 si j'ose dire, La Malédiction de la veuve noire marqua toute une génération de spectateurs lors de sa diffusion en prime-time le Mercredi 31 Août 1983. Ces derniers ayant été captivés par l'enquête frissonnante que mènent un détective privé et sa secrétaire afin d'appréhender une mystérieuse tueuse surnommée Valérie Stéphane. Dan Curtis, maître en la matière, aussi discret que malencontreusement peu reconnu (à l'instar de son authentique chef-d'oeuvre Trauma), parvient à transcender l'improbable grâce à son savoir-faire infaillible si bien que son pitch de prime abord capillotracté est rapidement balayé par l'efficacité de sa réalisation, sa structure narrative (distillant un suspense permanent) et le jeu spontané des comédiens résolument investis dans leur perplexité à se confronter à une légende indienne qui aurait le pouvoir de métamorphoser une femme en arachnide certaines nuits de pleine lune.


La cool attitude de Tony Franciosa en détective avenant épaulé de l'irrésistible Roz Kelly en secrétaire à la fois déjantée et finaude formant un duo extrêmement attachant, de par leurs réparties pleines d'humour et leur tendre relation amicale si bien qu'on leur soupçonnerait un semblant de romance naissante. Ainsi, si la Malédiction de la Veuve noire s'avère aussi ludique et étonnamment passionnant, il le doit notamment à son ambiance d'angoisse particulièrement réussie lors des séquences nocturnes en y faisant intervenir le thème de la schizophrénie. Et ce par le biais de la tueuse souvent filmée en arrière plan pour entretenir le mystère sur son apparence lascive (principalement lors de sa 1ère partie), quand bien même Dan Curtis renchérit d'intensité lors d'un dénouement révélateur fertile en péripéties. Deux, trois séquences chocs font également leur effet de fascination/répulsion si bien que l'une d'elles s'avère par ailleurs assez violente pour un télé-film de cette époque. Un meurtre plutôt brutal ayant sans doute renforcé sa popularité auprès des ados effrayés. Et si certains trucages cheap (pour autant soignés !) feront aujourd'hui un peu sourire, la manière leste dont Dan Curtis perdure appréhension/fascination auprès des apparitions dantesques de l'araignée (notamment lorsqu'on aperçoit de l'écume à la bouche à travers le gros plan de son visage) pallie ce menu défaut.


Télé-film d'excellente facture dans son alliage insolite d'intrigue policière et d'épouvante séculaire (notamment en jouant sur l'apparence inquiétante d'une riche demeure remplie de secrets), La Malédiction de la Veuve noire n'a rien perdu de son attrait ludique et de son vénéneux pouvoir de fascination sous l'impulsion d'un casting solide (notamment Vic Morrow en lieutenant insidieux) se prêtant au jeu du "ouh, fais moi peur" avec une aisance indécrottable. A revoir absolument, surtout auprès de la génération 80 ! 

* Bruno
2èx

vendredi 29 juin 2018

L'INVASION DES PIRANHAS

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site ecranlarge.com

"Killer Fish" de Antonio Margheriti. 1979. Italie/Angleterre/Brésil/U.S.A. 1h41. Avec Lee Majors, Karen Black, Margaux Hemingway, Marisa Berenson, James Franciscus, Franck Pesce.

Sortie salles France: 23 Mai 1984. U.S: 7 Décembre 1979

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi. 1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.


Surfant sur les récents succès des Dents de la mer et de Piranhas, le vétéran Antonio Margheriti nous offre sa version low-cost du "poisson tueur" avec l'Invasion des Piranhas sorti chez nous 5 ans après son exploitation US. Une co-production éclectique partagée entre l'Italie, l'Angleterre, le Brésil et les Etats-Unis autour de têtes d'affiche bien connues des amateurs de Bis (Lee Majors, Karen Black, Margaux Hemingway, Marisa Berenson, James Franciscus sont à la fête dans des rôles à la fois perfides et involontairement empotés). Mention spéciale à ce dernier savoureusement cabotin en leader cupide à la fois couard et égotiste. A partir d'un pitch sommaire (une bande de maraudeurs se disputent une poignée de diamants après un hold-up réussi, quand bien même l'un d'eux (James Franciscus himself !) aura décidé de les planquer au fond d'un lac infesté de Piranhas afin d'y piéger les traîtres),  Antonio Margheriti nous propose une ludique aventure horrifique au sein du cadre tropical du Brésil. Ce dernier exploitant sa végétation idyllique à travers une série de cartes postales solaires que nos vacanciers caricaturent entre batifolages arrosés et séances photos sexy.


Si la première partie sensiblement policière (ça démarre d'ailleurs en fanfare avec des explosions terroristes tous azimuts dans des lieux industriels et pétroliers !) et pittoresque (notamment à travers l'intervention extravagante d'un photographe pataud inévitablement tête à claque !) ne présage rien de croustillant quant à la voracité des piranhas fonçant sur leurs victimes cupides (notamment lorsque la 1ère agression pâtie d'un montage elliptique résolument maladroit), le second acte s'avère plus attractif si bien qu'à la suite d'une tornade, notre groupe indocile devra s'efforcer de regagner la rive depuis l'accrochage de leur bateau. Dans la mesure où chacun d'eux usent de stratagèmes héroïques pour s'extirper d'une mort certaine (parmi l'aide de 2 secouristes ballots), l'aventure linéaire adopte une tournure autrement cauchemardesque et un chouilla intense lorsque Marghereti multiplie les offensives sanglantes à l'aide d'un montage plus percutant et avisé qu'au préalable. Pour autant, si l'Invasion des Piranhas s'avère aussi plaisant à travers son contexte de survival maritime, aussi timorées soient ses scènes gores et limités ses décors, il le doit notamment aux situations parfois grotesques que nos touristes infréquentables (pour ne pas dire victimes idiotes) engendrent maladroitement avec un sérieux inébranlable. Notamment cette ridicule tentative d'évasion sur un bateau pneumatique que 2/3 piranhas se délecteront évidemment à percer de leurs dents acérées. Ajouter aussi quelques incohérences ici et là (Kate séjournant brièvement dans un asile pour tenter de récupérer le magot !), une chanson estivale ringarde (pour un peu on se croirait même dans Les Bronzés), des dialogues impayables comme de coutume chez le nanar transalpin et vous obtenez un divertissement festif d'une charmante dérision que les inconditionnels auraient tort de se priver.

* Bruno
3èx

jeudi 28 juin 2018

IN DARKNESS

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb

de Anthony Byrne. 2018. U.S.A. 1h41. Avec Natalie Dormer, Emily Ratajkowski, Ed Skrein, Joely Richardson, Neil Maskell, James Cosmo, Jan Bijvoet.

Diffusé sur Netflix le 22 Juin 2018. Sortie salles U.S: 25 Mai 2018

FILMOGRAPHIE: Anthony Byrne est un réalisateur né le 9 Septembre 1975 à Dublin, Ireland. 2018: In Darkness. 2007: How About You... 2005: Short Order.


Synopsis: Depuis le suicide suspicieux de sa voisine, une jeune aveugle est persécutée par un mystérieux tueur d'après la disparition d'une clef USB. 

Un bon thriller politique efficacement troussé et correctement interprété avec son lot de péripéties, rebondissements et révélations disséminées au compte-goutte pour maintenir l'intérêt jusqu'au règlement de compte final. De par le stylisme de sa sublime photo cadrée en format scope, on appréciera à travers cet esthétisme léché la surprenante agression urbaine entièrement filmée du point de vue d'ombres chinoises. Bonnard donc, carré et jamais disgracieux.

Clin d'oeil à Frédéric Serbource, Ruufeet Nelly et Gérald Giacomini ^^

* Bruno

mercredi 27 juin 2018

JUSQU'A LA GARDE. Lion d'Argent de la meilleure mise en scène, Mostra de Venise, 2017.

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Custody" de Xavier Legrand. 2017. France. 1h33. Avec Léa Drucker, Denis Ménochet, Thomas Gioria, Mathilde Auneveux, Mathieu Saïkaly.

Sortie salles France: 7 Février 2018

FILMOGRAPHIEXavier Legrand est un acteur, scénariste et réalisateur français.
2017: Jusqu'à la garde.


Film choc s'il en est, de par son climat tendu en crescendo et l'ultra vérisme de sa mise en scène documentée, Jusqu'à la garde laisse en état second sitôt le générique écoulé, alors que rien ne présageait la descente aux enfers morale qui va suivre si je me fie aux 20 premières minutes inévitablement prévisibles (les palabres juridiques entre parents et avocats au sein du bureau de la juge). Prenant pour thème le divorce autour de l'épineux problème de la garde d'enfants que se dispute le couple par avocat interposé, Xavier Legrand, cinéaste en herbe hyper doué, détourne intelligemment les clichés du genre grâce à la maîtrise de sa réalisation autonome auscultant les états d'âmes et désagréments des personnages avec une puissance émotionnelle toujours plus grave et éprouvante. Et se sans céder aux grosses ficelles de la complaisance, du pathos ou du racolage s'il eut été réalisé par un cinéaste opportuniste cédant au schéma narratif tracé d'avance. Xavier Legrand radiographiant plusieurs fragments de la banalité quotidienne avec un souci de vérité à la fois trouble et viscéral, notamment faute de l'ambiguïté des parents de prime abord taiseux et réservés.


Tant et si bien que nous nous immergeons à corps perdu dans la psyché tourmentée du trio conjugal à travers le témoignage impuissant de l'ado ballotté par ses parents pour une question de pouvoir et d'équité. D'ailleurs, à travers le point d'orgue extrêmement tendu et résolument terrifiant, la charge émotionnelle vécue au préalable par le spectateur atteint donc son apogée lors de ce revirement impitoyable si bien que nos nerfs mis à rude épreuve lâcheront la pression passé l'épilogue mutique. Et si le récit psychologiquement sinueux, car davantage instable, grave et ombrageux s'avère aussi expressif, il le doit autant au jeu névralgique du triangle maudit que forment Léa Drucker, Denis Ménochet ainsi que le jeune Thomas Gioria constamment poignant lors de ses expressions anxiogènes où s'y profile la terreur morale (faute de persécution, d'intimidation et de chantage). Et donc sous couvert de violence conjugale dressant peu à peu le portrait pathétique d'un personnage possessif, erratique, orgueilleux et égoïste, incapable de se soumettre à la défaite sentimentale, Xavier Legrand empreinte en filigrane la trajectoire du thriller domestique avec une puissance dramatique résolument traumatisante. Si bien que le spectateur aussi démuni et apeuré que ses protagonistes observe le drame qui se dessine avec une appréhension quasi insoutenable.


Fait divers à fleur de peau.
Drame conjugal où s'y profile un suspense sournois aussi effilé qu'une lame de rasoir, Jusqu'à la garde traite sans fard des conséquences dramatiques des enfants pris en otage par la fracture du divorce avec un souci de vérité humaine aussi bien ardu que bouleversant. Tant auprès des victimes harcelées, comprimées par l'angoisse et la dépression, que du côté de l'oppresseur punitif incapable de canaliser son irascibilité après avoir failli à son rôle d'époux responsable. Une leçon de mise en scène. 

* Bruno

Box-Office France: 373 768 entrées

Récompenses:
Mostra de Venise 2017 : Lion d'argent de la meilleure mise en scène
Mostra de Venise 2017 : Lion du futur, prix "Luigi de Laurentiis" du meilleur premier film7
Festival International du Film de San Sebastiàn 2017 : Prix du Public du Meilleur Film Européen8
Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz 2017 : Prix du Jury
Festival International du Film de Macao (en) 2017 : Prix du Meilleur Réalisateur9
Festival Premiers Plans d'Angers 2018 : Prix du Public

mardi 26 juin 2018

LE VIEIL HOMME ET L'ENFANT. Ours d'argent à Berlin, 1967.

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Claude Berri. 1966. France. 1h30. Avec Michel Simon, Luce Fabiole, Alain Cohen, Charles Denner, Zorica Lozic,  Jacqueline Rouillard, Denise Péron, Paul Préboist.

Sortie salles France: 11 Mars 1967

FILMOGRAPHIE: Claude Langmann, dit Claude Berri, est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur français, né le 1er juillet 1934, décédé le 12 janvier 2009. 1964: Les Baisers (segment « Baiser de 16 ans »). La Chance et l'amour (segment « La Chance du guerrier »). 1966: Le Vieil homme et l'enfant. 1968 Mazel Tov ou le Mariage. 1969: Le Pistonné . 1970: Le Cinéma de papa. 1972: Sex-shop. 1975: Le Mâle du siècle. 1976: La Première fois. 1977: Un moment d'égarement. 1980: Je vous aime. 1981: Le Maître d'école. 1983: Tchao Pantin. 1986: Jean de Florette. Manon des sources. 1990: Uranus. 1993: Germinal. 1996: Lucie Aubrac. 1999: La débandade. 2001: Une femme de ménage.
2004: L'Un reste, l'autre part. 2006: Ensemble, c'est tout. 2009: Trésor.


Gros succès à sa sortie (2 728 049 entrées), Le Vieil Homme et l'Enfant dépeint la vibrante amitié entre un enfant et un couple de grands-parents que ceux-ci endossent derrière une famille d'accueil vers la fin de la seconde guerre. Comédie dramatique d'une tendresse immodérée pour la période insouciante de l'enfance que Claude Berri retransmet avec un troublant vérisme (notamment auprès du jeu spontané d'un casting aux p'tits oignons jusqu'aux moindres petits rôles - les cabots Paul Préboist / Roger Carel en tête ! -); Le Vieil homme et l'Enfant fait office de documentaire élégiaque en dépit de la gravité de son sujet abordant en sous texte le racisme et le fascisme nazi. Le grand-père un peu bourru détestant les francs-maçons, les bolcheviques et surtout les juifs avec une foi péremptoire. Et donc à travers son initiation amicale avec l'enfant (contraint de lui masquer sa véritable identité) et la prémices du déclin de l'occupation allemande; pépé s'humanisera peu à peu en extériorisant le petit garçon qui sommeillait en lui. Ainsi, la séquence auquel il batifole à courser le gamin à travers les pièces de la maison est tout à fait révélatrice en dépit de ses railleries stupides causées sur la communauté juive.


Ce qui nous vaut une succession quasi ininterrompue de scènes attendrissantes, espiègles, comiques (Claude persuadé que pépé est soudainement juif !), douces amères que le duo cultive avec une fraîcheur galvanisante. Outre la présence râblée du monstre sacré Michel Simon en papi bicéphale, le jeune Alain Cohen lui dispute la vedette avec des yeux d'innocence parfois poignants eu égard de sa fragilité, de son instinct de curiosité, de son éveil aux sentiments (sa vibration amoureuse auprès d'une écolière) et de son désir d'apprivoiser le microcosme rural auquel il évolue. Si bien que le grand-père prévenant, féru d'amour pour sa région provinciale, sa terre et ses proches le lui retransmet avec une poignante simplicité. A l'instar de sa relation indéfectible avec son fidèle chien jouasse (il lui offre à manger à la cuillère dans une assiette et le fait dormir au bout de son lit !) ou encore de son végétarisme intransigeant auprès d'une épouse cuisinant régulièrement le lapin à la moutarde. Hymne à la nature et à la simplicité des sentiments à travers une complicité chaleureuse, le Vieil homme et l'Enfant nous remémore notre propre enfance avec une vérité humaine inévitablement bouleversante. Le spectateur se remémorant ses propres souvenirs de vacances scolaires lorsqu'il séjournait chez ses grands-parents pétris de sollicitude filiale. Et ce tout en y dénonçant l'antisémitisme (à travers le bagout disgracieux du grand père conservateur) au sein d'une page sombre de notre histoire d'un réalisme documenté (notamment à travers de graves répliques, telles la condition humiliante des femmes tondues, que Michel Simon exprime avec aigreur sentencieuse).


Un tendre recueil de nos souvenirs d'enfance.
Magnifique récit d'amitié à travers l'altérité générationnelle, leçon d'amour et de tendresse vis à vis d'une enfance candide (et dieu sait si au départ Claude cumule les 400 coups chez le foyer parental !), Le Vieil homme et l'Enfant ravive nos propres souvenirs infantiles avec une puissance formelle sensorielle (noir et blanc contrasté à l'appui). Tout en y soulignant en background (et de manière également tacite) la rédemption de la tolérance lorsqu'un antisémite parvient discrètement à se remettre en question grâce à l'interrogation inoffensive du confident. Un moment de cinéma inévitablement inoubliable. 

* Bruno

lundi 25 juin 2018

MONSIEUR JOE. Oscar des meilleurs effets visuels pour Willis O'Brien, 1949.

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Mighty Joe Young" de Ernest B. Schoedsack. 1949. 1h34. Avec Terry Moore, Ben Johnson, Robert Armstrong, Mr. Joseph Young, Frank McHugh, Douglas Fowley.

Sortie salles France: 13 Janvier 1950. U.S: 27 Juillet 1949

FILMOGRAPHIE: Ernest Beaumont Schoedsack est un réalisateur, directeur de photo, producteur, monteur, acteur et scénariste américain, né le 8 Juin 1893 à Council Bluffs (Iowa), décédé le 23 Décembre 1979 dans le Comté de Los Angeles. 1925: Grass: a nation's battle for life.1927: Chang. 1929: Les 4 plumes blanches. 1931: Rango. 1932: Les Chasses du comte Zaroff. 1933: King Kong. 1933: The Monkey's Paw. 1933: Blind Adventure. 1933: Le Fils de Kong. 1934: Long Lost Father. 1935: Les Derniers jours de Pompéï. 1937: Trouble in Morocco. 1937: Outlaws of the Orient. 1940: Dr Cyclop. 1949: Monsieur Joe. 1952: The is Cinerama.


Si on peut déplorer quelques petites incohérences ou invraisemblances pour autant pardonnables (la naïveté à laquelle l'héroïne se laisse trop rapidement convaincre d'exercer pour Hollywood en compagnie de Joe, le trio aviné face à la geôle de Joe pour le brimer sans y être interpellé, la personnalité versatile car inopinément magnanime du directeur de show lorsque Joe est condamné à mort par la police), Monsieur Joe est un sympathique spectacle surfant sur le modèle de King-kong avec un esprit beaucoup plus familial. Eu égard de l'attitude aussi bien irascible qu'amiteuse de Joe en badin ou héro de fortune (ses exploits pour sauver quelques vies humaines des flammes de l'orphelinat) et de sa conclusion rassérénée faisant office d'aimable clin d'oeil auprès du public infantile. Et donc en dépit d'un schéma narratif tout à fait prévisible (car pillé à son homologue King-kong), Monsieur Joe parvient à distraire grâce à sa légèreté de ton, aux incroyables FX conçus par Willis O'Brien et Ray Harryhausen (notamment lorsque Joe est filmé en compagnie de personnages réels dans un unique plan) et à son action homérique efficacement impressionnante (principalement l'insurrection dans la salle de spectacle).

* Bruno
2èx

vendredi 22 juin 2018

LA QUEUE DU SCORPION

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"La coda dello scorpione" de Sergio Martino. 1971. Italie/Espagne. 1h31. Avec George Hilton, Anita Strindberg, Alberto de Mendoza, Ida Galli, Janine Reynaud, Luigi Pistilli, Tom Felleghy.

Sortie salles France: 4 Octobre 1973. Italie: 16 Août 1971

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Sergio Martino est un réalisateur, producteur et scénariste italien né le 19 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1970: l'Amérique à nu. Arizona se déchaine. 1971: l'Etrange vice de Mme Wardh. La Queue du Scorpion. l'Alliance Invisible. 1973: Mademoiselle Cuisses longues. 1973: Torso. 1975: Le Parfum du Diable. 1977: Mannaja, l'homme à la hache. 1978: La Montagne du Dieu Cannibale. 1979: Le Continent des Hommes poissons. Le Grand Alligator. 1982: Crimes au cimetière étrusque. 1983: 2019, Après la Chute de New-York. 1986: Atomic Cyborg. 1989: Casablanca Express. 1990: Mal d'Africa. Sulle tracce del condor.


Influencé par la célèbre trilogie animalière d'Argento, Sergio Martino réalise en 1971 La Queue du Scorpion avec un savoir-faire particulièrement efficace de par son intrigue sinueuse irrésistiblement machiavélique. A la suite de la mort de son époux lors d'un mystérieux crash d'avion, Lisa hérite de la somme d'1 million de dollars. Au moment de s'exiler à Tokyo en compagnie d'un de ses amants, cette dernière est persécutée par un mystérieux tueur. Voilà brièvement condensé le pitch afin d'occulter tout indice d'une intrigue viciée mettant en valeur une poignée de personnages à la fois effrontés, sans vergogne et volages puisque avides d'empocher le magot avant qu'un de leur concurrent ne les devancent. Dès le 1er acte savamment inquiétant et couillu, Sergio Martino nous ébranle sans crier gare avec un homicide d'une sauvagerie acérée clignant de l'oeil à Hitchcock  (Spoil puisque nous venions de nous familiariser avec l'héroïne depuis 25 minutes ! fin du Spoil). Le tueur n'accordant aucune pitié à sa victime si bien que nous craignons ensuite ses futures exactions avec une appréhension métronomique.


C'est dire si le cinéaste maîtrise cette faculté de distiller un suspense oppressant à chacune des ses sombres apparitions, notamment parmi le détail fétichiste de ses gants noirs comme de coutume dans la tradition giallesque. Qui plus est, à travers un défilé d'actrices sublimes sévèrement mises à mal par l'assassin (on y croise les yeux bleux d'Ida Galli, de Janine Reynaud et surtout d'Anita Strindberg absolument électrisante en reporter sexy !), Martino filme leur fragilité démunie avec un érotisme soft. Tant auprès de quelques ébats amoureux que des étreintes criminelles qu'elles se partagent violemment avec le tueur rivalisant de cruauté pour parfaire ses sévices. Sur ce point, on est également frappé par la verdeur des meurtres superbement filmés avec stylisme tranché initialement imposé par Argento, notamment grâce au dynamisme du montage épaulé d'agressifs gros plans. Quand bien même le score entêtant de Bruno Nicolai enrobe l'intrigue afin d'exacerber le mystère diffus autour des va-et-vient de personnages interlopes présumés coupables. Martino parvenant aisément à captiver et nous interroger sur les éventuelles complicités cupides avec comme indice subsidiaire la broche d'une queue de scorpion. Ce dernier entretenant le suspense de la véritable identité du meurtrier jusqu'au dernier quart-d'heure volontairement tacite (avec l'accord amiable du cinéaste) se déroulant dans un décor maritime idyllique. Et de nous offrir en guise de point d'orgue rebondissements, poursuites et angoisse éprouvante quant au sort précaire de l'ultime victime complètement isolée de soutien externe.


Passionnant, sexy et raffiné autour d'une solide intrigue ramifiée, la Queue du Scorpion redouble d'efficacité à communier suspense et horreur même s'il doit tout au maestro fondateur Dario Argento. Un des fleurons du genre irrésistiblement grisant et jubilatoire si bien qu'aujourd'hui encore on reste happé par sa troublante modernité. 

* Bruno
3èx