mardi 19 février 2019

L'Internat

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Boarding School" de Boaz Yakin. 2018. U.S.A. 1h52. Avec Luke Prael, Sterling Jerins, Will Patton, Samantha Mathis, David Aaron Baker, Michael Wikes, Barbara Kingsley.

Sortie Dvd France: 18 Février 2019. Salles U.S: 31 Août 2018

FILMOGRAPHIEBoaz Yakin est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 20 juin 1966 à New York. 1994 : Fresh. 1998 : Sonia Horowitz, l'insoumise. 2000: Le Plus Beau des combats. 2003: Filles de bonne famille. 2008: Death in Love. 2012: Safe. 2015: Max. 2018: L'Internat.


Honteusement inédit en salles chez nous si j'ose dire, même si je peux toutefois comprendre la frilosité des distributeurs face à une oeuvre indépendante aussi diaphane que perverse, L'Internat est une pépite horrifique comme on en produit si peu dans le cinéma mainstream. Sujet à de terrifiants cauchemars nocturnes depuis la mort de sa grand-mère, et découvert un soir par son beau-père dans une tenue féminine, Jacob est aussitôt envoyé dans un internat. Peu rassuré à l'idée d'apprivoiser sa nouvelle école, il tente néanmoins de se réconforter auprès de ses nouveaux camarades ayant comme point commun des troubles pathologiques. Mais au fil des cours dictés par un enseignant psycho-rigide, Jacob et sa nouvelle amie Christine suspectent l'effigie de l'internat au moment même d'y opérer une surprenante découverte identitaire. Formellement sublime (je pèse mes mots !) si bien que l'ombre d'Argento et de Bava se télescopent à travers un stylisme baroque, l'Internat enivre les mirettes dans un gothisme gracile à damner un saint ! Tant et si bien que l'on serait tenté à moult reprises de cliquer sur la touche "retour rapide" afin de mieux en savourer ses cadres les plus flamboyants (le jeu harmonieux des lumières est juste mémorable au point d'y faire pâlir de jalousie les maestro susnommés !). Mais au-delà de sa fulgurance picturale d'une beauté aussi ténue que ténébreuse, l'Internat déroute notre façon d'aborder le genre lorsque le réalisateur prend malin plaisir à jouer avec les codes pour mieux égarer nos repères.


Car efficacement intriguant, ombrageux, psychanalytique et inquiétant à la fois, la narration volontairement démanchée dégage un irrésistible pouvoir de fascination. Dans la mesure où le spectateur scrupuleux d'y dénicher le moindre indice suit cette trame avec un intérêt mêlé de curiosité, d'incompréhension et d'appréhension. Le réalisateur se réservant notamment de distiller lors de son premier acte la moindre effusion de sang en privilégiant le suspense latent intensifié de la caractérisation équivoque des jeunes internes. Particulièrement l'introverti Jacob souffrant d'un complexe identitaire (interprétation habitée de Luke Prael dans sa pâleur magnétique) mais peu à peu timidement épris d'amitié avec l'étrange et provocatrice Christine littéralement décomplexée dans son franc-parler (Sterling Jerins s'avérant étonnamment spontanée à travers la maturité de ses sentiments !). A partir du moment ou ceux-ci se livrent à un vénéneux jeu de séduction tantôt morbide en jouant les investigateurs insolents, L'Internat adopte une tournure autrement délétère que le spectateur ne peut anticiper à travers sa narration sinueuse émaillée de visions cauchemardesques (l'ombre du nazisme planant sur les épaules de Jacob à travers le fantôme de sa grand-mère traumatisée par la Shoa). Et donc autour des thèmes de la différence, de l'identité et surtout de l'eugénisme, Boaz Yakin finit par nous broder en second acte un délire giallesque complètement vrillé en y opposant brutalement l'innocence des enfants (d'une étonnante capacité de réflexion pour nos 2 héros mentionnés plus haut) avec le monde beaucoup plus sournois et perfide des adultes impérieux.


Nanti d'un climat d'étrangeté et de mystère toujours plus palpable avant de céder à l'explosion de violences criminelles, l'Internat aborde le cinéma d'horreur sous le pilier d'un épineux drame psychologique du point de vue initiatique d'un ado complexé confronté à la perversité humaine. Tant auprès d'une trouble innocence galvaudée que du côté du nazisme ayant laissé comme héritage l'eugénisme le plus immoral. Onirique dans ses allures de conte où même la féerie s'y instille par moments (les fameux collages d'étoiles de Phil sur le mur), intense, dur et trouble, principalement auprès de son schéma narratif reptilien que l'on peut potentiellement considérer parfois décousu, l'Internat resplendit d'originalité couillue sous la lumière une formalité baroque infiniment ensorcelante. Autant avouer que les fans d'Argento et de Bava y seront étonnamment comblés à travers sa gangue inusité d'horreur adulte ! 

*Bruno

vendredi 15 février 2019

Motel

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Vacancy" de Nimród Antal. 2007. 1h25. Avec Luke Wilson, Kate Beckinsale, Frank Whaley, Ethan Embry, Scott G. Anderson.

Sortie salles France: 1er Août 2007. U.S: 20 Avril 2007

FILMOGRAPHIE: Nimród Antal est un réalisateur hongro-américain né le 30 novembre 1973 à Los Angeles. 2003: Kontroll. 2007: Motel. 2009: Blindés. 2010: Predators. 2013: Through the Never. 2017: The Whiskey Bandit.


B movie idoine du samedi soir en bonne et due forme, Motel scande le suspense horrifique avec un art consommé de l'efficacité optimale. Si bien que pour un peu, on pourrait presque parler de petit modèle du genre tant le réalisateur s'y entend pour façonner une angoisse en crescendo à travers des situations de stress impeccablement charpentées ! Le pitch d'une grande simplicité nous dépeint donc la longue nuit de survie d'un jeune couple en discorde conjugale au sein de leur chambre d'un motel à la fois miteux et clairsemé. Jeu du chat et de la souris entre des meurtriers (spécialistes du "snuff movie") et leurs victimes en quête désemparée d'une main secourable, Motel exploite les clichés du genre avec une récurrente habileté. Notamment en y détournant quelques codes sous l'impulsion d'un humour noir caustique (les interventions fortuites du camionneur et du shérif se partageant l'ambiguïté identitaire avec tacite dérision). Baignant dans une splendide photo sépia éclairée de teintes chaudes, le film parvient d'entrée de jeu à nous immerger dans son huis-clos patibulaire et à nous attacher au couple sans défense sévèrement mis à mal avec l'angoisse du trépas. Les sbires criminels affublés de masques prenant malin plaisir à les ébranler lors d'un concours de tapage nocturne dissonant. A savoir provoquer émoi et désorientation auprès du couple en martelant les portes de leur chambre.


La bande-son à la fois limpide et stridente exacerbant à merveille ce sentiment oppressant de danger palpable pressenti derrière chaque porte et cloison. Ainsi donc, afin notamment d'y renouveler l'action dans des endroits plus exiguës, Nimród Antal exploite à moult reprises un mini tunnel que héros et criminels arpenteront lors de courses poursuites inévitablement suffocantes. Or, si Motel parvient aisément à nous immerger à travers son action affolante, il le doit notamment à la posture insidieuse des criminels infiniment pervers. Comme le souligne la découverte des films Vhs putassiers visionnés grâce au couple à travers leur TV 4/3. Brièvement, et donc en évitant la complaisance, Nimród Antal parvient à diluer malaise et haut le coeur à travers ses meurtres crapuleux perpétrés avec un goût prononcé pour le sadisme (souvent hors-champs). Ainsi donc, leur unique motivation sera de terroriser leurs victimes sous l'oeil du camescope et de caméras de surveillance, et ce avant de les trucider lâchement à l'arme blanche. En dépit du charisme terrifiant des meurtriers masqués soumis à leur leader intraitable (Frank Whaley se fond iconiquement dans la peau du diabolique tenancier avec ses larges lunettes obséquieuses), Motel ne serait pas aussi immersif sans l'empathie éprouvée pour le duo Luke WilsonKate Beckinsale (un ravissement pour les yeux !) tout à fait crédible en victimes à la fois éplorées et apeurées multipliant pour autant les risques les plus burnés si on excuse leur absence de discernement à alpaguer aussitôt une arme blanche pour s'y défendre.


En dépit d'un final légèrement convenu et moins convaincant lors de l'ultime confrontation entre le tueur et son ultime proie (quoique là encore le réal y détourne efficacement un cliché éculé), et d'un happy-end de rigueur, Motel s'avère une pépite de suspense hitchcockien. En y incluant notamment en seconde partie une action horrifique haletante couramment impressionnante. Une excellente surprise donc d'autant plus formellement stylisée si bien que rien n'est laissé au hasard au sein du cadre flamboyant de ce Motel de la mort. 

*Bruno
2èx

jeudi 14 février 2019

Dark Touch. Narcisse du Meilleur Film, Neuchâtel 2013.

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Marina De Van. 2013. Irlande/France/Suède. 1h30. Avec Padraic Delaney, Robert Donnelly, Charlotte Flyvholm, Ella Hayes, Mark Huberman.

Sortie salles France: 19 Mars 2014 (Int - 12 ans avec avertissement)

FILMOGRAPHIEMarina De Van est une réalisatrice, scénariste et écrivaine et actrice française, née le 13 Février 1971. 2002: Dans ma peau. 2009: Ne te retourne pas. 2012: Le Petit Poucet (télé-film). 2013: Dark Touch.


D'origine française, Marina De Van eut déjà prouvé avec ses deux premiers longs-métrages son goût prononcé pour les ambiances interlopes chargées de malaise diffus, et les introspections de personnages équivoques en quête identitaire. Avec Dark Touch, elle renouvelle sa faculté à communier angoisse et tourment en distillant un climat anxiogène constamment dérangeant sous l'allégeance d'une enfant douée de télékinésie. Après la mort inexpliquée de ses parents, Niahm, 11 ans, est hébergée chez de proches amis. Son comportement étrange inquiète sa nouvelle famille ainsi que leurs rejetons. Dans une demeure familiale adjacente, un nouveau massacre est perpétré ! La police commence à suspecter l'orpheline préalablement présente sur la scène du crime !  Evoquant aussi bien Carrie de De Palma que les Révoltés de l'an 2000 de SerradorDark Touch aborde sans concession les thèmes de la télékinésie et de l'enfant diabolique afin d'y établir un manifeste contre la maltraitance infantile. Visuellement raffiné, l'esthétisme de sa photo crépusculaire agrémentée d'éclairages laiteux nous plongent dans une ambiance d'étrangeté terriblement pessimiste. Ainsi donc, avec une trouble efficacité, Marina De Van renouvelle les clichés de l'horreur surnaturelle en préconisant avant tout une atmosphère ombrageuse à la fois ouateuse et capiteuse autour d'une énigme en suspens.


Les évènements accidentels et meurtriers se succédant de manière alarmiste par la cause de parents aussi incompétents qu'irascibles. Dominé par la jeune révélation Missy Keating (son 1er rôle à l'écran !), Dark Touch est littéralement envoûté par la pâleur de son regard candide auquel ses pouvoirs télékinésiques extériorisent une angoisse colérique incontrôlée. Du moins lors des premières manifestations si bien qu'ensuite Spoil ! délibérée à se venger de façon assumée fin du Spoil. L'aura occulte qu'elle parvient à insuffler, sa détresse meurtrie qu'elle nous retransmet avec une névralgie désespérée nous provoquent un désarroi à l'aura méphitique. Qui plus est, sans édulcorer sa trajectoire vindicative, Marina De Van va au contraire persister dans le nihilisme pour nous laisser dériver vers un abyme ténébreux sans échappatoire possible. Ainsi, si le film déstabilise autant en provoquant l'émoi, c'est auprès de la fragilité meurtrie de l'enfant martyr fustigé par la sauvagerie des adultes. Parmi la présence délétère (si sensitive) de Niahm, la réalisatrice nous décrit donc sa paranoïa progressive à y percevoir leur intolérable agressivité. Qu'ils soient sciemment tortionnaires ou tout simplement colériques, la moindre violence exprimée par le monde des adultes est ressentie chez Niahm comme un viol corporel. Et donc en traitant notamment du thème de la démission parentale auquel les géniteurs n'ont plus coutume de s'impliquer dans la pédagogie, Marina De Van met en exergue le rapport davantage conflictuel entre eux et l'enfant exprimant indépendamment leur opinion lors d'un contradictoire libre-arbitre.


Les Innocents
Sous prétexte d'une horreur surnaturelle résolument "dark", Marina De Van y transcende de sa  personnalité engagée un drame psychologique aigu de par son climat de malaise oppressant et la dureté du thème dénonçant avec brutalité insolente la maltraitance infantile. La présence à la fois inquiétante et iconique des enfants meurtriers exacerbant un sentiment d'oppression étouffante auprès du spectateur témoin malgré lui d'une vendetta purificatrice pour la cause infantile. Grave,  douloureux et dépressif sous le pilier du cauchemar éveillé, difficile d'en sortir indemne. 

*Bruno
14.02.19.
03.10.13. (114 v)

Récompenses: Festival international du film fantastique de Neuchâtel 2013 : Prix H.R. Giger (Narcisse du meilleur film).
Mention Spéciale du Jury à Strasbourg, 2013

mardi 12 février 2019

Creed II

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Steven Caple Jr. 2018. U.S.A. 2h10. Avec Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Dolph Lundgren, Florian Munteanu, Tessa Thompson, Phylicia Rashād, Brigitte Nielsen

Sortie salles France: 9 Janvier 2019. U.S: 21 Novembre 2018.

FILMOGRAPHIE: Steven Caple Jr. est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 16 février 1988 (30 ans) à Cleveland. 2016: The Land. 2018: Creed 2.


Alors que je redoutais une redite poussive en dépit de ces têtes d'affiche tirant sur la corde nostalgique d'un temps révolu, quel fut mon immense stupeur de me retrouver face à une oeuvre infiniment fragile et sensible, principalement à travers son délicat thème de l'honneur familial. A savoir, les parents férus de réussite auprès de leur progéniture alors que ces derniers se démènent vaillamment à ne pas les décevoir. Car outre la beauté et la vigueur des combats sobrement réalisés avec un souci de réalisme que ne connurent Rocky 2, 3 et 4, car prioritairement spectaculaires dans leur parti-pris ludique, Creed II traite des rapports familiaux avec une pudeur souvent bouleversante. Tant auprès des conflits de trop longue haleine que traversent ici deux générations (ceux de Rocky avec son propre fils et ceux de Drago Jr auprès de sa mère que Brigitte Nielsen incarne avec une assez juste retenue) que de la novice paternité de Creed délibéré à cristalliser son cocon marital au moment de tenter de renaître sur le ring en combattant mâchoire serrée Viktor Drago.


Ainsi, on a beau connaître d'avance son schéma narratif archi prévisible (sorte de déclinaison plus mature de Rocky 2 et 4), Creed II parvient aisément à exister par lui même se dégageant ainsi de l'ombre du remake trivial. Et ce grâce à l'intégrité du cinéaste néophyte probablement épaulé de la doctrine infiniment chaleureuse de Sylvester Stallone (sa présence naturellement "sclérosée" m'a tiré des larmes à moult reprises de par l'intensité de son regard brumeux !) tant on retrouve dans cet opus inévitablement mélancolique toutes les composantes émotionnelles qui ont assis la notoriété de la saga RockySteven Caple Jr. prenant son temps à travers sa réalisation léchée à observer l'évolution  quotidienne de ses personnages rongés par la défaite et le désagrément sous l'impulsion d'une intensité dramatique aux antipodes des bons sentiments. Car émaillé de séquences magnifiques à travers l'intimité de Creed (en remise en question identitaire, notamment auprès de sa nouvelle fonction paternelle) et de Rocky (le coeur sur la main lorsqu'il se recueille sur les tombes de Paulie et d'Adrienne avant de coacher avec sa philosophie payante le jeune Creed assoiffé de désir de vaincre (non pas pour l'enjeu d'y venger son père mais pour son propre intérêt à regagner sa dignité de par la force de l'endurance), Creed II renouvelle l'épreuve de la boxe avec un digne souci du détail moral.


"Si on ne fait pas ce qu'on aime, on existe pas"
Oasis d'amour, de tendresse et d'émotions fortes (quel combat final éprouvant dans sa dramaturgie fébrile !) où chaque personnage livre leur coeur et leur âme face écran avec une implication sans fard (notamment auprès des méchants comme le souligne inopinément Viktor Drago subitement rongé de honte face au départ précipité de sa mère dans la tribune !), Creed II fait office de miracle inespéré. Où comme le suggère si bien la tagline de l'affiche française: "quand l'élève dépasse le maître". Dans la mesure où à mon sens subjectif cette suite transcende son perfectible modèle. Car si peu de séquelles ont approché le niveau des films qui les ont inspiré, Creed II renverse la donne pour y transcender son maître avec une intelligence beaucoup plus maîtrisée. Une oeuvre magnifique donc réussissant l'exploit d'y remodeler la passion des sentiments à travers les valeurs de l'honneur, de la bravoure, de l'amitié et de la famille en dépit d'un cheminement rebattu que les critiques snobinards n'auront pas manqué de discréditer si je me réfère aux plus médisants. 

*Bruno

lundi 11 février 2019

Frissons

                                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site films.cultes.free.fr

Shivers / Parasite Murders / They Came from Within de David Cronenberg. 1975. Canada. 1h28. Avec Paul Hampton, Joe Silver, Lynn Lowry, Allan Kolman, Susan Petrie, Barbara Steele, Ronald Mlodzik, Barry Baldaro, Camil Ducharme, Hanka Posnanska, Wally Martin.

Sortie salles France: 4 Août 1976. U.S: 6 Juillet 1976. Canada: 10 Octobre 1975

FILMOGRAPHIEDavid Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada). 1969 : Stereo, 1970 : Crimes of the Future, 1975 : Frissons, 1977 : Rage,1979 : Fast Company, 1979 : Chromosome 3, 1981 : Scanners, 1982 : Videodrome, 1983 : Dead Zone, 1986 : La Mouche, 1988 : Faux-semblants,1991 : Le Festin nu, 1993 : M. Butterfly, 1996 : Crash, 1999 : eXistenZ, 2002 : Spider, 2005 : A History of Violence, 2007 : Les Promesses de l'ombre, 2011 : A Dangerous Method. 2012: Cosmopolis.


La maladie, c'est l'amour partagé de deux corps étrangers 
David Cronenberg

L'homme est un animal qui pense trop. Un animal qui a perdu le contact avec son corps et ses instincts. L'être humain est au fond un animal qui s'englue dans ses pensées, une créature vraiment trop rationnelle perdue dans son intellect au détriment de son corps et de son instinct. L'homme est trop cérébral et pas assez viscéral. Pour y remédier, créons un parasite. C'est à dire un combiné entre un dérivé d'aphrodisiaque et une maladie vénérienne qui pourrait transformer le monde en une magnifique et démentielle orgie. Une belle et insouciante orgie !
Extraits de Frissons


Premier succès commercial de David Cronenberg et premier long-métrage professionnel pour sa troisième réalisation, Frissons demeure une expérience jusqu'au-boutiste, un cauchemar lubrique s'infiltrant dans le corps et l'intellect de manière résolument viscérale ! Au coeur d'un immeuble, leurs propriétaires sont tour à tour contaminés par un étrange parasite ayant la faculté de les rendre nymphomanes. Un médecin assiste impuissant à l'épidémie endémique. Attention, film choc à ne pas mettre devant tous les yeux ! Si bien que ceux n'ayant jamais eu l'aubaine de le découvrir, Frissons  constitue un électro-choc "orgasmique" dont il est difficile de sortir indemne. Car à partir d'un canevas incongru (pour substituer un rein, un professeur créé un parasite en combinant un dérivé d'aphrodisiaque et une maladie vénérienne afin de transfigurer le monde en une magnifique orgie !), Frissons nous achemine à une descente aux enfers suffocante au sein d'un huis-clos exigu.


Si bien que les exactions maladives commises dans les chambres, sous-sol et corridors de l'immeuble  nous provoque un sentiment de claustration prégnant de par son atmosphère aussi irrespirable que licencieuse ! Ainsi donc, avec des moyens très réduits et des comédiens non professionnels (en dépit de la présence annexe de Barbara Steele), le néophyte David Cronenberg parvient à nous ébranler avec provocation en compilant une succession d'images cauchemardesques d'une redoutable intensité graphique. Qui plus est, la photo sépia amplifie le réalisme nauséeux émanant de ces incroyables effets gores supervisés par Joe Blasco, quand bien même la scénographie "formica" de l'immeuble estampillée seventie distille une étrange atmosphère de malaise indicible lorsque l'on y conjugue sexe et gore sous l'impulsion d'un score musical mélancolique ! Dans la mesure où son thème majeur évoque notre rapport à la fois intrinsèque et équivoque face au besoin sexuel. Alors que sous l'autorité d'un metteur en scène facétieux, son argument clairement impudent et couillu aurait pu virer à la pantalonnade semi-parodique. Mais grâce à l'intervention clinique du maître de l'horreur organique, ce cauchemar séminal interpelle, dérange, tétanise les mirettes de par son flot de situations horrifiques parfois scabreuses (les 2 bambins à moitié nu promenés en laisse tels des animaux de compagnie, la gamine embrassant de force un quinquagénaire ou encore le papy en étreinte avec sa propre petite fille !) si bien que de nos jours (conservateurs !) il serait assurément censuré, ou pire, banni de nos salles.


Et si l'ensemble paraît plutôt itératif, voir sans surprise et que l'interprétation manque d'aplomb, la réalisation modeste de Cronenberg s'avère suffisamment assidue, contemplative, expérimentale pour nous agrémenter efficacement des séquences d'agressions cinglantes de par leur impact émotionnellement trouble. D'autant plus qu'à travers un sentiment d'extrême urgence (le médecin peine à pouvoir enrayer l'orgie), nous suivons en temps réel cette propagation de maladie vénérienne auquel ses occupants sont inévitablement infectés par un parasite phallique. Et pour se glisser dans le corps étranger, cette forme de sangsue visqueuse s'infiltre (ou s'en extrait !) par voie buccale en produisant chez certains sujets des protubérances dans l'estomac. Passé l'inoculation, les victimes sont instinctivement éprises d'un désir sexuel si incontrôlé qu'elles sont parfois poussées à une folie meurtrière afin de propager leur maladie à autrui. Et donc, le sentiment d'impuissance octroyé au médecin afin de contrecarrer la contamination nous éprouve davantage quant à l'escalade de cette exubérance sexuelle culminant vers une conclusion anthologique (le piège se refermant dans une piscine) des plus glaçantes !


Un électro-choc crapoteux d'une intensité paraphile asphyxiante.
Réflexion sur l'altération de l'organisme, métaphore sur l'addiction sexuelle, voir notamment la dépendance aux drogues, Frissons provoque et malmène, trouble et désoriente dans sa manière viscérale de nous confronter à nos propres désirs sensuelles. La stimulation du corps et ces zones érogènes en quête d'activité lubrique nous suggérant ici que la perversité est innée en nous (cette énergie relative au désir de la chair nous contrôlant inconsciemment). A réserver à un public averti donc car l'oeuvre scabreuse douée d'une folle originalité garde intacte son pouvoir de fascination en communiant sexe et gore avec un réalisme clinique hyper malsain.

Ci-joint la critique de Florian Hellefty Goujon : http://films.cultes.free.fr/frissons.htm?fbclid=IwAR3pAMbjgM-aKzb0IroTz4RdudJexbe8LGxQcJGcWobRP4iiypV2HPemrOs

*Bruno
11.02.18. 7èx
09.08.12. (571 v)
(28.07.02)

La critique de Rage: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/02/rage-rabid.html

vendredi 8 février 2019

Le Parfum de la Dame en noir / Il profumo della signora in nero

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site bradipofilms.blogspot.com

de Francesco Barilli. 1974. Italie. 1h43. Avec Nike Arrighi, Daniele Barnes, Gabriele Bentivoglio, Maurizio Bonuglia, Roberta Cadringher, Ugo Carboni, Sergio Forcina, Mimsy Farmer, Roberta Gadingher, Luigi Antonio Guerra,Jho Jhenkins.

Sortie salles Italie: 4 Avril 1974

FILMOGRAPHIEFrancesco Barilli est un acteur, réalisateur et scénariste italien, né à Parme en 1943 (Italie). Comme réalisateur: 1968 : Nardino sul Po, 1974 : Il Profumo della signora in nero, 1977 : Pensione paura, 1987 : Cinecittà 50, 1991 : Le Dimanche de préférence,1997 : Casa Barilli (vidéo),1998 : Erberto Carboni (vidéo),2000 : Giuseppe Verdi (vidéo), 2002 : Giorni da Leone (feuilleton TV), 2005 : Il Palazzo ducale e il Bertoja a Parma (vidéo). Comme scénariste: 1972 : Qui l'a vue mourir ? (Chi l'ha vista morire?), 1972 : Au pays de l'exorcisme, 1974 : Il Profumo della signora in nero, 1977 : Pensione paura, 2002 : Giorni da Leone (feuilleton TV)


Inédit en salles chez nous, Le parfum de la dame en noir (à ne point confondre avec le roman de Gaston Leroux) se décline en thriller fantastique à l'atmosphère atypique, quand bien même son double niveau de lecture émane d'un script sinueux, pour ne pas dire abscons. Une seconde vision est d'ailleurs à préconiser pour en saisir tous les tenants et aboutissants, notamment auprès des divers intervenants de l'immeuble. L'intrigue hermétique se ramifiant à l'instar d'un puzzle difficilement reconstituable. Autant donc prévenir les spectateurs reluquant pour autant avec attention cette bizarrerie névrotique avec en prime la frustration d'assister à un final imbitable. Ainsi donc, le méconnu Francesco Barilli (scénariste de l'étonnant Qui l'a vu mourir ?) nous illustre avec un souci esthétique plutôt pastel le cheminement aventureux de Sylvia à travers son huis-clos domestique. Climat obscur imperméable peuplé de fantômes et de non-dits, la demeure de Sylvia est l'objet de fantasmes du point de vue de celle-ci traumatisée par un passé familial. En résumé: A Rome, une chimiste, Silvia Hacherman, reste perturbée par un passé trouble et meurtrier perpétré durant son enfance. Si bien qu'un soir elle fut témoin des ébats amoureux de sa mère en compagnie de son amant avant l'acte brutal d'un meurtre commis à l'arme blanche. Un soir, en compagnie de son mari, elle fait la connaissance d'un africain spécialiste des pratiques occultes et du vaudou. Mais depuis une expérience mystique, Sylvia semble éprise de visions terrifiantes au moment où son passé refait subitement surface. 


Thriller transalpin difficile à apprivoiser de prime abord de par ses situations nonsensiques et du profil torturée d'une fragile héroïne en mal d'amour et d'équilibre mental, Le parfum de la dame en noir s'imprègne d'un climat insolite subtilement sous-jacent. La narration volontiers schizo et riche d'éléments inquiétants jouant avec les visions hallucinées d'une héroïne à la psyché résolument tourmentée. C'est donc en compagnie de Sylvia et d'une fillette en robe blanche surgie de nulle part que le récit finira par évoluer afin d'y décrire ses hallucinations récursives semblables au fantasme le plus repoussant, notamment lorsqu'on y suggère le viol incestueux. A travers ses splendides décors polychromes, rehaussé d'un travail géométrique sur la lumière, sur la colorimétrie baroque et sur le souci du détail ornemental, le voyage introspectif de Sylvia demeure une fascinante plongée dans les dédales de ses réminiscences où s'entrecroisent probablement morts et vivants. Quand bien même son final transgressif, déroutant, car si gore et malsain, risque d'en déconcerter plus d'un dans son refus de clarifier l'énigme insoluble. Cauchemar ou réalité ? Folie schizophrène ou montée en puissance d'une paranoïa incontrôlée tissée par une secte anthropophage se nourrissant des âmes damnés ou désaxés ? A moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'une ténébreuse allégorie sur le deuil familial insurmontable, faute d'avoir sombré dans une folie punitive. Elégante, filiforme, sensuelle, Mimsy Farmer esquisse sa présence chétive à travers l'intensité de son regard apeuré gagné par la dépression. L'actrice exprimant une force d'expression névralgique au fil de son cheminement tentaculaire davantage pernicieux, voir désespérément tragique.


Sylvia et les fantômes.
De par la densité de sa mise en scène chiadée à la merci d'un climat surréaliste convergeant à l'indicible cauchemar domestique (on peut d'ailleurs songer au Locataire de Polanski), le Parfum de la dame en noir confine au vertige de la schizophrénie sous l'impulsion de l'inoubliable score sensible de Nicolas Piovana. Porté par le talent timoré de son actrice ténue, cet ovni sibyllin mérite le détour à travers sa matière baroque à la croisée des genres. Et ce même si le psycho-thriller prime sous la mainmise d'un auteur alchimiste aussi bien audacieux que complexe. A découvrir. 

*Bruno
16.02.11. (327 v)
08.02.19
17.01.24.

jeudi 7 février 2019

American Animals

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Bart Layton. 2019. U.S.A. 1h56. Avec Spencer Reinhard, Warren Lipka, Eric Borsuk, Evan Peters, Barry Keoghan, Blake Jenner, Jared Abrahamson, Udo Kier, Ann Dowd.

Sortie salles France: Prochainement. U.S: 14 Août 2018

FILMOGRAPHIE: Bart Layton est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2018: American Animals. 2012 The Imposter (Documentaire).


Tiré d'une histoire vraie, American Animals retrace la minutieuse stratégie de 4 jeunes braqueurs en herbe délibérés à dérober des livres de grande valeur au sein de la bibliothèque de leur université. Premier long-métrage de Bart Layton, spécialiste entre autre du documentaire, si bien qu'en alternance il fait intervenir les véritables commanditaires du braquage se livrant face caméra avec une intégrité gagnée de langueur, American Animals exploite les codes du film de braquage parmi l'originalité du docu vérité. Modestement efficace auprès des préparatifs du braquage et un chouilla audacieux d'y confondre fiction et réalité, relativement soigné à travers sa réalisation tantôt chiadée et bénéficiant d'un casting d'excellente facture (principalement les jeunes talents Evan Peters / Barry Keoghan d'une force d'expression toujours plus anxiogène), le récit manque pour autant de souffle passionnel à travers le profil de ces ados en mal de notoriété. Quand bien même leur condition de vie plutôt aisée n'aurait pu présager un revirement aussi frondeur. D'où la stupeur et l'incompréhension des témoins adultes du braquage (avec une fois encore de véritables intervenants du "fait-divers" !) plutôt rigoureux ou amers lors de leur confidence intime à tenter d'élucider les motivations de ces ados contestataires.


Et donc, s'il le récit s'avère agréable à suivre en dépit d'un démarrage un brin poussif, l'évolution dramatique de ces 4 utopistes pâtit d'un manque d'émotions et de passion marginales. Notamment lorsque ces derniers préalablement dépeints comme érudits et intelligents finissent par se tailler une carrure de pieds nickelés en enchaînant les bourdes avec une affres grandissante ! Ainsi donc, si Bart Layton souligne lestement en filigrane une diatribe contre la dictature de la société de consommation à travers la désillusion existentielle de ces ados d'autant plus dénués de soutien parental (les relations familiales entre eux s'avèrent quasi inexistantes durant toute l'intrigue), l'intensité dramatique qui y émane en dernier acte tombe plutôt à plat. Faute d'une trajectoire narrative progressivement bipolaire et d'une réalisation subitement démanchée, Bart Layton ne parvient pas véritablement à saisir l'émotion prise sur le vif des vrais coupables du braquage (se livrant face caméra), puis d'y cultiver l'empathie escomptée quant au sort et au dessein des braqueurs (ceux fictifs) en mal d'idéal.


Quoiqu'il advienne, American Animals est suffisamment bien mené, divertissant (avec des clins d'oeil entre autre à Reservoir Dogs) parfois tendu et solidement interprété pour se laisser malgré tout captiver par ce braquage caustique au dénouement (maladroitement) sentencieux. 

*Bruno

mercredi 6 février 2019

Overlord

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Julius Avery. 2018. U.S.A. 1h50. Avec Iain De Caestecker, Mathilde Ollivier, Wyatt Russell, Pilou Asbæk, Bokeem Woodbine, Jacob Anderson.

Sortie salles France: 21 Novembre 2018 (Int - 16 ans). U.S: 9 Novembre 2018

FILMOGRAPHIE: Julius Avery est un réalisateur et scénariste américain. 2014: Son of a gun. 2018 Overlord. Prochainement: Flash Gordon.


Produit par J. J. Abrams et réalisé par le néophyte Julius Avery si bien qu'il s'agit de son second long (n'ayant pas pu découvrir plus tôt Son of a gun), Overlord est une pure déclaration d'amour au B movie horrifique comme il en pullulait lors des sacro-saintes années 80 ! Autant dire que pour ma part il s'agit tout simplement d'un miracle inespéré de la part d'une production aussi calibrée ! Imaginez donc dans une fulgurance visuelle magnifiquement crépusculaire une conjonction entre Inglorius Bastards et Evil-Dead et vous obtenez un cocktail vitriolé du Nazisploitation, à défaut du zombie movie suggéré à travers sa bande-annonce. Non pas que le trailer eut été fallacieux, mais de par la posture épileptique des créatures irascibles, fruits d'expériences scientifiques innommables (le labo de Frankenstein vaut d'ailleurs le détour visuel !), j'évoquerai plutôt le terme de "créature erratique" si bien que Julius Avery s'éloigne du mythe initial du zombie, notamment à travers leur refus de se nourrir de chair humaine. Qui plus est, à travers la photogénie inédite de ces créatures féroces univoquement vouées à détruire l'ennemi de la manière la plus primitive, on s'impressionne de la sobriété de leur gestuelle leur évitant ainsi le ridicule de pacotille auquel nombre de séries Z on pu sombrer chez nos voisins transalpins. En l'occurrence, et avec les moyens considérables, c'est tout l'inverse qui se produit si bien que l'on reste scotché par son design percutant, tant auprès des scènes d'action pétaradantes (quel défouloir décomplexé !) que des effets gores d'un numérique bluffant de persuasion.


Et donc, si Overlord s'avère aussi bien fun que jouissif au fil d'un cheminement toujours plus délétère, il le doit à son réalisme formel (à l'instar de son prologue anthologique, guérilla aérienne à la fois vertigineuse et cauchemardesque dans son furieux spectacle d'apocalypse !) et à son refus du comique de situation. Et ce même si l'aspect inévitablement débridé de moult séquences horrifiques nous provoquent un sourire de gosse émerveillé, de par l'effet de surprise intelligemment exploité que de la générosité du cinéaste d'une émouvante sincérité à éluder la gratuité ! Les scènes d'actions bellicistes ou gorasses servant l'intrigue de deux missions (dont l'une impromptue) qu'un groupe de soldats ricains tenteront de transcender lors d'une commune bravoure. Pour autant, Overlord a beau cumulé les situations éculées, freiner un chouilla l'action à mi-parcours (en s'attardant un peu trop sur la filature d'un soldat américain égaré à proximité du labo d'expérimentation), cumuler les réactions stupides de personnages stéréotypés tombant comme des mouches dans des pièges grossiers, on marche à fond dans l'héroïsme en herbe de ces missionnaires dénués de prétention. Ainsi donc, on s'étonne même d'y éprouver une certaine sympathie auprès des personnages les plus nobles ou pugnaces car faisant soit preuve de discernement (le jeune black redresseur de tort) ou d'appétence punitive (la jeune fille en initiation criminelle depuis la prise d'otage de son bambin, garçonnet étonnamment modéré à travers ses expressions innocentes).


Excellente bande-dessinée live que cette pochette surprise d'une facture visuelle à la fois magnétique et stylisée, et d'un réalisme débridé infiniment percutant, Overlord réussit l'incroyable alchimie de communier film de guerre et horreur hardgore dans un luxueux format de série B bisseuse digne des fleurons des années 80. Si bien que passé le générique de fin aussi inventif que classieux, on se laisserait facilement tenter à redécouvrir Ilsa, la louve des SS ou encore Le commando des Morts-vivants dans un domaine contrairement glauque et malsain. 

*Bruno

mardi 5 février 2019

Perdita Durango.

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Alex De La Iglesia. 1991. Mexique/Espagne. 2h10. Avec Rosie Perez, Javier Bardem, Harley Cross, Aimee Graham, James Gandolfini, Screamin' Jay Hawkins, Demián Bichir.

Sortie salles Espagne: 31 Octobre 1997

FILMOGRAPHIE: Álex de la Iglesia, de son vrai nom Alejandro de la Iglesia Mendoza, est un réalisateur, scénariste et producteur de film espagnol né le 4 Décembre 1965 à Bilbao (Espagne).
1992: Action mutante, 1996: Le Jour de la bête, 1997: Perdita Durango, 1999: Mort de rire, 2000: Mes Chers Voisins, 2002: 800 Balles, 2004: Le Crime Farpait, 2006: La Chambre du Fils (segment), 2008: Crimes à Oxford, 2010: Balada Triste. 2013: Les Sorcières de Zugarramurdi. 2014 : Messi. 2015 : Mi gran noche. 2017 : Pris au piège. 2017 : Perfectos desconocidos.


Road movie de tous les excès, Perdita Durango se veut le pendant vitriolé de Sailor et Lula si bien que Alex De La Iglesia reprend quelques personnages clefs du chef-d'oeuvre de Lynch sous l'impulsion du couple déjanté Rosie Perez, Javier Bardem. Et si ces derniers s'avèrent parfaitement crédibles en psychopathes vrillés prêchant pour la Santeria (religion originaire de Cuba), l'esprit décalé de leur périple provoque à mi-parcours un certain sentiment de lassitude selon mon jugement de valeur. Faute d'absence de rebondissements d'une intrigue finalement canonique et d'un flagrant manque de dérision (aussi ultra noir soit son humour cartoonesque infructueux) pour désamorcer une extrême violence parfois insupportable (du moins dans la version Uncut). Car sciemment trash, putassier et extrême dans une ambiance carnavalesque digne de Rio, Perdita Durango s'autorise à mon sens un peu trop d'insolence incorrecte pour provoquer et choquer de façon récurrente. A l'instar d'une abjecte séquence pédophile même si intégralement épargnée du hors-champs, ou d'une séquence de viol particulièrement malsaine et déstabilisante (on peut d'ailleurs prêter une petite allusion aux Chiens de Paille de Peckinpah de par la posture équivoque de la victime juvénile).


Pour en revenir au pitch, on nous illustre dans une facture formelle rutilante un couple de braqueurs mexicains décidés à prendre en otage 2 jeunes américains afin de les sacrifier à leur divinité, quand bien même la police et des trafiquants sont à leur trousse. Et pour pimenter leurs pérégrinations littéralement dévergondées, Romeo doit livrer une cargaison de foetus humains pour le compte du mafieux Santo. Comme le prouve cette mission baroque susnommée, Alex De La Iglesia n'y va pas avec le dos de la cuillère pour nous divertir et nous entraîner dans une initiation aux meurtres et au viol à renfort de sexe, de drogue et de violence nonsensique. Cocktail survitaminée de tequila frappée coupée à la sangria, Perdita Durango se veut donc ouvertement bête et méchant, ce qu'il parvient plutôt à mettre en exergue lors de sa première heure plutôt captivante et dégénérée. D'autant plus qu'il n'hésite pas par ailleurs à égratigner avec une louche d'onirisme macabre la religion catholique à travers le thème du sacrifice humain. Mais lorsque les deux couples (otages et antagonistes) se délitent peu à peu pour des enjeux de jalousie et de pouvoir, l'ennui s'y fait un peu ressentir, même si l'action quasi omniprésente perdure à vouloir nous ébranler lors de règlements de compte ultra sanglants qu'engendrent le duo passionnel. D'ailleurs, sont-ils réellement amoureux lors de leurs rapports intimes tant leurs expressions souvent impassibles, détachées, peinent à nous attendrir ? Si bien qu'ils nous provoquent même dégoût, malaise, colère à travers leurs insatiables turpitudes bâties sur une soif d'absolue liberté.


Red hot chilli peppers 
Soufflant le chaud et le froid à travers d'incroyables séquences débridées particulièrement intenses (les hallucinantes séances de Vaudou nous donnent le vertige de par leur réalisme aussi bien horrifique que magnétique !) alors que d'autres situations plus triviales tombent plutôt à plat, Perdita Durango me laisse dans une position médiane. Notamment faute d'absence d'empathie éprouvée pour le duo immoral alors que leur passion amoureuse peu frétillante nous laisse de marbre comme le démontre son dénouement tragique faussement poignant et désespéré. On peut d'ailleurs également pointer du doigt le second-rôle peu attractif du flic empoté traquant inlassablement le couple dans une posture ironique inopérante. Ainsi, il est donc dommage de nous avoir livré un road-movie aussi démanché car si Alex De La Iglesia avait fait preuve de dérision plus explicite et hilarante, et si les personnages peu recommandables avaient été quelque peu attachants (à l'instar de l'équipée sauvage du mythique The Devil's Reject !), on aurait sans doute pu présumer le chef-d'oeuvre du genre. Quoiqu'il en soit, à revoir d'un oeil curieux (et peut-être plus sardonique pour qui apprécie les expériences extrêmes rigides dénuées de toute morale).

*Bruno
2èx

Récompenses:
Mention spéciale, lors du Festival international du film fantastique de Bruxelles en 1998.
Meilleur film et meilleure actrice pour Rosie Perez, lors du Fantafestival en 1998.
Meilleur acteur pour Javier Bardem, lors des Fotogramas de Plata en 1998.
Prix Goya du meilleur maquillage et le la meilleure coiffure pour José Quetglás et Mercedes Guillot en 1998.

lundi 4 février 2019

Venus in furs

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

"Paroxismus" de Jess Franco. 1969. Angleterre/Allemagne/Italie. 1h26. Avec James Darren, Barbara McNair, Maria Rohm, Klaus Kinski,  Dennis Price, Margaret Lee.

Sortie salles Italie: 19 Août 1969. U.S: 9 Septembre 1970

FILMOGRAPHIE: Jess Franco (Jesus Franco Manera) est un réalisateur espagnol, né le 12 Mai 1930 à Madrid, décédé le 2 Avril 2013. 1962: L'Horrible Dr orlof.  1962: Le Sadique Baron Von Klaus. 1964: Les Maîtresses du Dr Jekyll. 1966: Le Diabolique Dr Zimmer. 1969: L'Amour dans les prisons des femmes. 1969: Justine ou les infortunes de la vertu. 1970: Les Nuits de Dracula. 1970: Le Trône de Feu. 1971: Vampyros Lesbos. 1972: Les Expériences Erotiques de Frankenstein. 1972: Dracula prisonnier de Frankenstein. 1972: La Fille de Dracula. 1973: Quartier des Femmes. 1973: Christina chez les Morts-Vivants. 1974: La Comtesse Noire. 1974: Eugénie de Sade. 1976: Jack l'Eventreur. 1980: Terreur Cannibale. 1980: Mondo Cannibale. 1981: Sadomania. 1981: Le Lac des Morts-Vivants (co-réal). 1982: L'Abîme des Morts-Vivants. 1982: La Chute de la maison Usher. 1988: Les Prédateurs de la Nuit. 2002: Killer Barbys.


"Autant la première fois j'étais passé à côté, autant aujourd'hui me suis pris une petite claque (ouatée) grâce à l'intarissable Franco honnêtement ambitieux à traiter le plus sincèrement cette proposition fantasmagorique." 

L'argumentUn musicien trouve par hasard le corps sans vie d’une belle jeune femme sur une plage. Celle-ci a été torturée puis assassinée par un groupe de sadiques... Inexplicablement, la défunte revient à la vie avec comme unique but de se venger de ceux qui l’ont fait périr dans d’atroces souffrances.

Pour faire bref (et laisser ensuite la parole à Virgile Dumez); Venus in Furs est une formidable surprise que l'éditeur Artus Film exhume de l'oubli (même si on peut déplorer une copie Dvd pas fameuse) alors qu'il s'agit selon moi (mais aussi des fans du cinéaste) de l'un des meilleurs films de Jess Franco dont j'ignorai l'existence. Et si le scénario demeure totalement classique et sans surprise, son intérêt découle de sa mise en scène expérimentale infiniment inspirée et soignée, de son parti-pris musical jazzy fréquemment exposé, et du jeu des acteurs communément dépouillés et plutôt bien dirigés par un Franco désireux de nous offrir une proposition fantasmagorique littéralement inusitée. Ainsi, cette étrange impression de rêve éveillé est d'autre part renforcée de ralentis réussis; de filtres verts, jaunes et rouges auprès d'une séquence psychédélique, de son atmosphère feutrée plutôt sensuelle, pour ne pas dire charnelle, et de la posture dubitative du héros qu'endosse James Darren (Au coeur du Temps) plongé dans une aventure romantique dénuée de sens, de repères, de temporalité. On sort donc de la projo à la fois séduit, envoûté, hanté par ce poème musical ne ressemblant à nul autre, tant et si bien que Venus in Furs dégage en prime un charme félin sous l'impulsion de l'ectoplasme Maria Rohm assez magnétique, voluptueuse, mutique pour mettre en exergue la femme dans sa représentation symboliquement charnelle rehaussée ici de mystère indicible pour y flirter avec le Fantastique éthéré. Du cinéma indépendant de premier choix à découvrir au plus vite du fait de son invisibilité. 
 
*Bruno


La critique de Virgile Dumez chroniquée chez le site avoir-alire.com:
Après avoir signé quelques gros succès pour le compte du producteur britannique Harry Alan Towers à la fin des années 60, le réalisateur espagnol Jesus Franco réussit à imposer un projet plus personnel, à savoir un scénario de son cru intitulé Black Angel. Cette histoire de fantôme vengeur trouve son inspiration dans une phrase entendue de la bouche du musicien de jazz Chet Baker qui disait qu’il voyait défiler toute sa vie devant ses yeux lorsqu’il entamait un solo de trompette. Dès lors, Jess Franco a l’idée de construire l’intégralité d’un long-métrage comme un morceau de jazz, telle une fuite en avant vers la fantasmagorie et la mort. Pour constituer la base de son script, il s’inspire à la fois de Boulevard du crépuscule et de Sueurs froides et laisse ensuite divaguer son esprit torturé.


Une fois le tournage achevé, le producteur Harry Alan Towers semble avoir mis son grain de sel dans la version anglaise qui fait aujourd’hui autorité et que nous avons visionné. Ainsi, le titre Venus in Furs est ajouté alors que le film n’a absolument aucun rapport avec l’œuvre de Masoch. Mais surtout, le montage final intègre de nombreuses expérimentations visuelles psychédéliques qui n’étaient apparemment pas incluses dans la version initiale du cinéaste. Ainsi, les ralentis, accélérations, déformations optiques et autres filtres de couleurs semblent avoir été intégrés par le producteur histoire de rendre le métrage plus proche d’une esthétique alors à la mode. Mais pour une fois, cela n’entre aucunement en contradiction avec l’œuvre elle-même et, bien au contraire, cela renforce l’aspect expérimental d’un film entièrement construit au montage.


Cette reconstruction a posteriori explique sans aucun doute les incongruités géographiques où les paysages brésiliens succèdent aux plans tournés en Turquie sans que l’on ait l’impression de changer de continent. En réalité, les passages sur le carnaval de Rio ne sont ni plus ni moins que des stock-shots qui n’apportent pas grand chose à l’affaire si ce n’est une couleur exotique. Pourtant, ce qui serait un défaut rédhibitoire dans un autre film s’avère ici un atout puisque le cinéaste joue sans cesse avec notre perception de la réalité. Brouillant tous les repères géographiques et temporels du spectateur, Jess Franco livre une œuvre hallucinée où le fantasme se mêle sans cesse au réel sans que l’on sache vraiment où l’on se trouve. Cette structure audacieuse – en free jazz en quelque sorte – suppose un abandon total du spectateur au médium cinéma. Porté par des images souvent originales, Venus in furs peut donc être vu comme un film expérimental qui s’approche des recherches formelles d’un Godard, par exemple.


Le métrage ne serait pas aussi réussi sans l’excellente partition de Manfred Mann et Mike Hugg qui alterne les moments jazzy avec des morceaux plus pop psychédélique. Souvent sans dialogue, le film bénéficie également d’une interprétation de bonne qualité. Maria Rohm est belle à se damner en fantôme vengeur, James Darren joue le trouble avec conviction, tandis que Klaus Kinski, même peu présent à l’écran, impose sa stature au moindre regard. Sans doute trop peu commercial, Venus in furs fut un cuisant échec au box-office, à tel point qu’il n’est jamais sorti dans les salles françaises. Une injustice qui commence à être réparée aujourd’hui grâce à l’action d’Alain Petit et de l’éditeur Artus qui tentent d’imposer le métrage comme une œuvre culte. Nous les soutenons largement dans cette entreprise de réhabilitation puisqu’il s’agit sans aucun doute de l’un des meilleurs Jess Franco, avec la version espagnole du Miroir obscène, intitulée Al otro lado del espejo.
Virgile Dumez.

vendredi 1 février 2019

Frères Ennemis

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de David Oelhoffen. 2018. France. 1h51. Avec Matthias Schoenaerts, Reda Kateb, Adel Bencherif, Fianso, Sabrina Ouazani, Gwendolyn Gourvenec.

Sortie salles France: 3 Octobre 2018

FILMOGRAPHIEDavid Oelhoffen est un réalisateur et scénariste français, né en 1968 à Ferrol (Espagne). 2007 : Nos retrouvailles. 2014 : Loin des hommes. 2018 : Frères ennemis.


Polar noir tendu nappé de désespoir existentiel, Frères Ennemis demeure un solide polar grâce à la confrontation sinueuse Matthias Schoenaerts / Reda Kateb (communément partagés par leurs sentiments de contrariété et constante appréhension), grâce à son ultra réalisme urbain (parfois filmé caméra à l'épaule) et grâce à son intensité dramatique plutôt impressionnante lorsque David Oelhoffen met en exergue une violence âpre au service de l'histoire et des personnages écorchés vifs si j'ose dire. Car loin de s'apitoyer sur les clichés de la banlieue et du misérabilisme sociétal, Frères Ennemis gagne en substantialité pour le portrait de ces trafiquants de drogue (aux trognes plus vraies que nature !) pris au piège de leur corruption vénale. David Oelhoffen se refusant toute fioriture et partition musicale pour dépeindre leur condition humaine subtilement poignante passé le deuil inéquitable et leur soif de justice expéditive inévitablement à double tranchant. On peut d'ailleurs prêter une certaine allusion au Parrain de Coppola ou à Nos Funérailles de Ferrara à travers leur fraternité amicale, le sens de l'honneur familiale ainsi que les sentiments de trahison découlant des protagonistes les plus insidieux.


Si on regrette le manque de surprises de l'intrigue (suite à un règlement de compte sanglant, un trafiquant tente de retrouver le coupable à l'aide de son ancien ami d'enfance aujourd'hui capitaine des stups), l'intérêt du drame psychologique s'esquisse dans le constat sans espoir d'une jeunesse marginale livrée à la loi de la survie dans un univers sans vergogne où finalement seul prime l'individualité. Remarquable de sobriété auprès d'un casting irréprochable, tant auprès de leur charisme patibulaire que de leur force d'expression souvent animale ou commotionnée, Frères Ennemis se perd malgré tout un peu en fin de parcours. Tant et si bien que l'évolution de l'intrigue dramatique pâtit d'un manque d'intensité émotionnelle auprès de la confrontation Marco (le trafiquant) / Driss (le flic) mutuellement tourmentés par les conséquences de leurs actions vénéneuses. Pour autant, et grâce à l'impressionnante maîtrise de la mise en scène au coeur du sujet et au plus près des personnages démunis en proie aux remords et à la douleur morale, on reste captivé à connaître la résolution du dénouement que l'on devine inévitablement fataliste.


A découvrir avec intérêt donc car même si Frères Ennemis s'avère perfectible (notamment auprès de son émotion empathique moins percutante que prévu lors du point d'orgue abrupt), on s'impatiente de découvrir la prochaine réalisation de David Oelhoffen. Ce dernier dégageant une personnalité passionnante de par son attention, pour ne pas dire sa compassion, pour les délinquants prisonniers de leurs actions criminelles et faiblesses morales à céder au chantage du dilemme en lieu et place de survie. Tragique constat donc imparti à cette marginalité galvaudée majoritairement sans espoir de rédemption. 

*Bruno

jeudi 31 janvier 2019

Conan le destructeur

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Conan the Destroyer" de Richard Fleischer. 1984. U.S.A. 1h42. Arnold Schwarzenegger, Grace Jones, Wilt Chamberlain, Mako, Tracey Walter, Sarah Douglas.

Sortie salles France: 29 Août 1984. U.S: 29 Juin 1984

FILMOGRAPHIE: Richard Fleischer est un réalisateur américain né le 8 décembre 1916 à Brooklyn,  et décédé le 25 Mars 2006 de causes naturelles. 1952: l'Enigme du Chicago Express, 1954: 20 000 lieux sous les mers, 1955: les Inconnus dans la ville, 1958: les Vikings, 1962: Barabbas, 1966: le Voyage Fantastique, 1967: l'Extravagant Dr Dolittle, 1968: l'Etrangleur de Boston, 1970: Tora, tora, tora, 1971: l'Etrangleur de Rillington Place, 1972: Terreur Aveugle, les Flics ne dorment pas la nuit, 1973: Soleil Vert, 1974: Mr Majestyk, Du sang dans la Poussière, 1975: Mandingo, 1979: Ashanti, 1983: Amityville 3D, 1984: Conan le destructeur, 1985: Kalidor, la légende du talisman, 1989: Call from Space.


Si Conan le Destructeur est incapable d'approcher l'ampleur épique du mastodonte imputrescible Conan le barbare, il demeure néanmoins une sympathique bande-dessinée menée tambour battant dans son lot de fraternité amicale, trahisons, sanglantes bastonnades et fracas des armes en règle (assez bien chorégraphiés). Et ce en dépit d'une intrigue prévisible dénuée d'intensité que le spectateur anticipe facilement avec un sourire naïf. A l'instar de la posture volontairement inculte de la princesse enfant que celle-ci gouverne maladroitement durant toute la mission. Surfant sur la vague d'Indiana Jones (la même année sort le second opus de Spielberg) si bien que Conan et ses acolytes sont en quête d'une corne maudite, Conan le destructeur privilégie l'humour gentiment bonnard, probablement afin de rameuter un public ado plus indulgent quant au contenu low-cost de l'entreprise dirigée avec modeste efficacité par le notable Richard Fleischer (que l'on a connu largement plus inspiré parmi sa pléthore de classiques notoires). On apprécie d'ailleurs durant ce périple archéologique la beauté sauvage de ses décors aussi bien naturels qu'ornementaux (notamment en interne du château de glace), le soin de ses effets-spéciaux (l'oiseau invisible, la créature finale plutôt charismatique en démon cornu) et surtout l'apparition surprise de la chanteuse Grace Jones, très impliquée en guerrière farouche d'un charisme félin résolument primitif. Oubliable certes mais point déplaisant.

Le point fort du film: l'impressionnante présence de Grace Jones.

*Bruno
4èx

Box-Office France:  1 285 821 entrées

Ci-joint la chronique de Conan le Barbare: http://brunomatei.blogspot.fr/…/conan-le-barbare-conan-barb…