Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine
de James Cameron. 1986. U.S.A. 2h17 (Version Cinema) / 2h34 (Director's Cut). Avec Sigourney Weaver, Michael Biehn, Carrie Henn, Lance Henriksen, Paul Reiser, Bill Paxton.
Sortie salles France: 8 Octobre 1986. U.S: 18 Juillet 1986
FILMOGRAPHIE: James Francis Cameron est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 16 Août 1954 à Kapuskasing (Ontario, Canada). 1978: Kenogenis (court-métrage). 1981: Piranhas 2, les Tueurs Volants. 1984: Terminator. 1986: Aliens, le Retour. 1989: Abyss. 1991: Terminator 2. 1994: True Lies. 1997: Titanic. 2003: Les Fantomes du Titanic. 2005: Aliens of the Deep. 2009: Avatar.
Si Ridley Scott innova en matière de space-opera horrifique avec son modèle matriciel Alien, James Cameron en exploite ici le concept sous une facture autrement belliqueuse : Aliens mise autant sur le film de guerre que sur l’horreur tentaculaire d’une hostilité organique démultipliée en masse. Épaulée de Ripley, une escouade de marines et un androïde charitable ont pour mission de gagner la planète LV-426 depuis qu’un groupe de colons s’est volatilisé. Enrôlés à la rescousse, armés jusqu’aux dents, ils livreront une bataille sans merci contre des Xénomorphes innombrables, toujours plus vicieux, voraces dans leurs stratégies meurtrières. Film d’action pur et dur, mis en scène avec une maestria implacable, Aliens, le Retour prend le contre-pied de son modèle, concentré d’angoisse diffuse et de suggestion, pour s’ériger aujourd’hui en blockbuster homérique d’une intensité insatiable. Avec intelligence et efficacité, Cameron mobilise le potentiel épique de son histoire au service de la vulnérabilité de ses personnages - quand bien même un traître à bord s’acharne à compromettre la mission pour ramener un spécimen sur Terre.
Sur le mode opératoire du survival, nos combattants, d’abord aveuglés par une menace insidieuse, redoublent de vigilance pour débusquer les Aliens tapissant souterrains et plafonds de galeries. Cameron tire à merveille parti de l’aspect anxiogène de ce refuge industriel, de ses laboratoires et navettes spatiales plongés dans un crépuscule permanent. La première partie mise sur l’attente exponentielle d’un danger sous-jacent, de plus en plus tangible, donc éminemment oppressant. Pour densifier l’enjeu humain, la découverte d’une survivante enfantine, adoptée par le commando, éveille chez Ripley un instinct maternel - elle qui venait d’apprendre la mort de sa propre fille après cinquante-sept ans d’hypersommeil ! Le cinéaste exploite cette complicité tendre pour les éprouver à une suite de périls soudains, alarmistes, éreintants. Enfin, dans un chaos d’incidents techniques — navette de secours pulvérisée, réacteur nucléaire prêt à imploser -, nos baroudeurs persistent, déployant stratégies défensives et offensives pour contrer l’envahisseur. Un occupant décuplé : des centaines d’Aliens se ruent pour les exterminer dans une voracité toujours plus véloce ! Cette alternance de suspense suffocant, d’horreur organique et d’action spectaculaire est charpentée avec une précision d’orfèvre, tenant le spectateur en état d’alerte - jusqu’à l’apothéose : le corps à corps titanesque de Ripley contre la reine Alien ! Le caractère bien trempé de chacun imprime le récit d’une bravoure, d’un honneur et d’un sens du sacrifice admirables.
"Ne la touche pas, sale pute !"
Modèle de mise en scène au scalpel, Aliens, le Retour conjugue horreur insidieuse et action guerrière avec un réalisme d’une intensité vertigineuse. Il en surgit un grand huit jouissif, dominé par la prestance virile d’une Sigourney Weaver humble et hardie, mère et guerrière à la fois. Formellement fascinant — scénographie spatiale humide, rubigineuse, effets spéciaux encore bluffants - ce chef-d’œuvre homérique est enfin transcendé par les percussions échevelées de James Horner.
Modèle de mise en scène au scalpel, Aliens, le Retour conjugue horreur insidieuse et action guerrière avec un réalisme d’une intensité vertigineuse. Il en surgit un grand huit jouissif, dominé par la prestance virile d’une Sigourney Weaver humble et hardie, mère et guerrière à la fois. Formellement fascinant — scénographie spatiale humide, rubigineuse, effets spéciaux encore bluffants - ce chef-d’œuvre homérique est enfin transcendé par les percussions échevelées de James Horner.
4èx
Récompenses: Oscars du Meilleur Montage Son et des Meilleurs Effets visuels en 1986
Prix Hugo: Meilleur Film en 1987
Le p'tit mot de Laurent !
"Aliens le retour ! du lourd, du très lourd ! C'est vrai que James Cameron n'est pas du genre à filmer des grille-pain pendant une heure sous tous les angles mais plutôt des usines entières ! Après une décennie de d'hégémonie du space op' type Guerre des Etoiles, Cameron nous rappelait que les hommes n'iraient pas dans l'espace seulement comme des rêveurs idéalistes mais y transporteraient leurs arsenaux (du métal perforant, du nucléaire) leurs idéologies (libéralisme, techno-militarisme) et leurs pathologies(névroses, psychose et autres blessures). A part le film "Outland" je ne connais pas d'autres films du genre aussi politiquement explicites(2001,Solaris, Silent Running datant d'avant 1977, il me semble).
Mais l'ami James n'est pas un moraliste, ni un donneur de leçons, c'est un véritable artiste qui n'oublie jamais que le cœur reste la plus fascinante des machines.
Ici, au centre de son immense mécano en voie de détérioration, au milieu des jets de vapeurs et d'acides, au bord du gouffre et de l'autodestruction, quand le cancer gagne, quand la folie guette, il nous bouleverse en faisant de l'attachement (mère/enfant) une condition essentielle de la survie de notre humanité."
Les critiques des autres opus:
Alien, le Huitième Passager: http://brunomatei.blogspot.fr/2012/04/alien-le-huitieme-passager.htmlPrix Hugo: Meilleur Film en 1987
Kinema Junpo Awards: Meilleur Film Etranger
Saturn Awards: Meilleur Film de Science-Fiction
Le p'tit mot de Laurent !
"Aliens le retour ! du lourd, du très lourd ! C'est vrai que James Cameron n'est pas du genre à filmer des grille-pain pendant une heure sous tous les angles mais plutôt des usines entières ! Après une décennie de d'hégémonie du space op' type Guerre des Etoiles, Cameron nous rappelait que les hommes n'iraient pas dans l'espace seulement comme des rêveurs idéalistes mais y transporteraient leurs arsenaux (du métal perforant, du nucléaire) leurs idéologies (libéralisme, techno-militarisme) et leurs pathologies(névroses, psychose et autres blessures). A part le film "Outland" je ne connais pas d'autres films du genre aussi politiquement explicites(2001,Solaris, Silent Running datant d'avant 1977, il me semble).
Mais l'ami James n'est pas un moraliste, ni un donneur de leçons, c'est un véritable artiste qui n'oublie jamais que le cœur reste la plus fascinante des machines.
Ici, au centre de son immense mécano en voie de détérioration, au milieu des jets de vapeurs et d'acides, au bord du gouffre et de l'autodestruction, quand le cancer gagne, quand la folie guette, il nous bouleverse en faisant de l'attachement (mère/enfant) une condition essentielle de la survie de notre humanité."
Les critiques des autres opus:
Alien 3: http://brunomatei.blogspot.com/2011/09/alien-3.html
Alien, la Résurrection: http://brunomatei.blogspot.com/2011/08/alien-la-resurrection.html
Salut Bruno
RépondreSupprimerAliens le retour ! du lourd, du très lourd ! C'est vrai que James Cameron n'est pas du genre à filmer des grille-pain pendant une heure sous tous les angles mais plutôt des usines entières ! Après une décennie de d'hégémonie du space op' type Guerre des Etoiles, Cameron nous rappelait que les hommes n'iraient pas dans l'espace seulement comme des rêveurs idéalistes mais y transporteraient leurs arsenaux (du métal perforant, du nucléaire) leurs idéologies (libéralisme, techno-militarisme) et leurs pathologies(névroses, psychose et autres blessures). A part le film "Outland" je ne connais pas d'autres films du genre aussi politiquement explicites(2001,Solaris, Silent Running datant d'avant 1977, il me semble).
Mais l'ami James n'est pas un moraliste, ni un donneur de leçons, c'est un véritable artiste qui n'oublie jamais que le cœur reste la plus fascinante des machines.
Ici, au centre de son immense mécano en voie de détérioration, au milieu des jets de vapeurs et d'acides, au bord du gouffre et de l'autodestruction, quand le cancer gagne, quand la folie guette, il nous bouleverse en faisant de l'attachement (mère/enfant) une condition essentielle de la survie de notre humanité.
merci pour ce choix Bruno, c'est un film qui n'a pas fini de me faire rêver!
Et merci pour ton discours Laurent, je m'agenouille ! Bien le bonjour ! ^^
RépondreSupprimerD'ailleurs je vais rajouter ton discours à la suite de ma critique !
RépondreSupprimerAlors merci Bruno c'est vraiment sympa de ta part :)
RépondreSupprimerMais avec un film comme celui-ci, le sujet est intarissable !
Je l'ai vu à sa sortie et ce fût un véritable choc comme l'avait été Terminator qui m'avait collé à mon siège durant toute la projection et qui m'avait paru d'une violence et d'un pessimisme inouï (j'avais douze ans).
Souvent je passe sur ton blog avant de mettre à bosser en me disant, " Tiens qu'est-ce que Bruno a mis en avant comme film aujourd'hui ?" et puis quelquefois c'est plus fort que moi je ne peux m'empêcher de faire des commentaires surtout quand tu affiches des péloches que j'adore. Mes proches le savent je peux causer cinoche des soirées entières, gamin j'allais au ciné comme d'autres vont au jardin d'enfants.
à bientôt.
ça doit bien faire deux ans que je lis tes textes.
Merci de ta fidélité Laurent, ça me fait autant plaisir et ça me touche également ! A la prochaine ! ^^
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