mardi 24 mars 2015

Capitaine Kronos, tueur de Vampires / Captain Kronos - Vampire Hunter

                                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site horrorseek.com

de Brians Clemens. 1974. Angleterre. 1h31. Avec Horst Janson, John Carson, Shane Briant, Caroline Munro, John Cater, Lois Daine, William Hobbs.

Inédit en salles en France. Sortie Angleterre: 7 Avril 1974

FILMOGRAPHIE: Brian Clemens est un réalisateur, producteur et scénariste, né le 30 Juillet 1931 à Croydon, décédé le 10 Janvier 2015.
1974: Capitaine Kronos, Tueur de Vampires.


Inédit en salles en France et précédé d'un échec commercial à travers le monde, Capitaine Kronos, tueur de vampires est l'une des dernières tentatives pour la Hammer de redorer un second souffle au mythe du suceur de sang. Cette tentative moderne étant conçue à l'origine comme un prototype où devait se succéder en guise de succès une série de films mettant en valeur les bravoures du Capitaine Kronos. Pour la réalisation et son unique incursion derrière la caméra, la production fait appel au scénariste Brian Clemens, réputé pour avoir écrit certains épisodes de la série TV, Chapeau Melon et bottes de Cuir, et préalablement responsable du script du Dr Jekyll et Sister Hyde. Le pitchDans un village, la découverte de cadavres de femmes prématurément sclérosées inquiète la population. Dépêché par le docteur Marcus, Capitaine Kronos et son acolyte, le professeur Grost, se lancent dans une longue traque afin d'appréhender le mystérieux assassin, quand bien même sur leur chemin ils sauvent de la mort une charmante vagabonde. Série B mineure au sein de la filmographie de la HammerCapitaine Kronos, tueur de vampires est un mélange désordonné de situations horrifico-épiques alternant les séquences chocs avec d'autres accalmies (in)volontairement cocasses. Délibéré à détourner les codes du genre, Brian Clemens emprunte quelques idées saugrenues dans les stratégies de défense imposées aux héros et dans leur manière hétérodoxe de tuer le vampire, sans craindre de sombrer dans le ridicule.


A l'instar de cette victime increvable que Kronos tente de détruire à l'aide du traditionnel pieu et par pendaison. Une séquence improbable où le grotesque se dispute à la cocasserie dans les efforts réguliers de Kronos et de son comparse Grost. Peu favorisé d'un scénario des plus élémentaires (toute l'intrigue se résumant à une traque échevelée au vampire entre deux trêves romanesques !), le film accumule les agressions sanglantes du vampire sans visage (il reste encapuchonné durant la majorité du récit) se nourrissant de l'énergie vitale de ses victimes. Ce concept novateur exploitant le thème de l'éternelle jeunesse influencera d'ailleurs la décennie suivante Tobe Hooper pour son ambitieux projet de science-fiction horrifique, Lifeforce ! Epaulé de décors plus sophistiqués que de coutume (l'antre du château est constitué d'une architecture baroque parmi la fulgurance d'une photo criarde), le film est également traversé de plages d'onirisme stylisé, à l'instar du duel à l'épée que Kronos accomplit contre ses adversaires au sommet d'une nécropole. Peu à l'aise derrière la caméra, Brian Clemens tente de pallier ses carences techniques et narratives avec une succession de séquences hybrides où l'aventure, la romance et l'horreur se condensant dans un esprit semi-parodique. En prime, la stature inexpressive du héros principal endossé par Horst Janson renforce le côté bisseux de l'entreprise en dépit de sa modeste sympathie à relever le défi de ces actes pugnaces. Quand bien même sa charmante compagne incarnée par Caroline Munro se prête au jeu de la séduction dans une posture timorée.


Maladroit et fauché, sporadique et interlope, mais traversé de séquences oniriques quelque peu marquantes, de scènes gores inventives et baignant dans un climat insolite un tantinet séduisant, Capitaine Kronos, tueur de Vampires fait figure d'avorton hybride au sein de l'industrie Hammer. Les inconditionnels aguerris devraient toutefois trouver l'expérience probablement ludique par sa facture iconoclaste si on sait faire fi de certaines longueurs. 

*Bruno
21.01.23. 4èx

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