mardi 3 mars 2015

La Vierge de Nuremberg / La vergine di Norimberga

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

de Antonio Margheriti. 1963. Italie. 1h27. Avec Rossana Podestà, Georges Rivière, Christopher Lee, Jim Dolen, Lucile Saint-Simon.

Sortie salles France: 3 Février 1965

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi. 1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.


Considéré comme l'un des fleurons de l'horreur transalpine au sein de la carrière inégale de Margheriti, La Vierge de Nuremberg emprunte le cinéma gothique parmi l'originalité d'un script débridé.  Chaudement photographié à travers sa lumière sépia transfigurant l'architecture gothique d'un manoir jalonné de pièces secrètes, chambre de tortures et galeries souterraines, La Vierge de Nuremberg épouse l'esthétisme pictural avant de nous embarquer dans une intrigue machiavélique au suspense charpenté. Le pitchA la suite d'un cauchemar, Mary se réveille pour entendre des cris en interne du château auquel elle vient d'emménager avec son époux. Ces supplices l'entraînent finalement vers la salle des tortures. Attirée par l'instrument de la Vierge de Nuremberg, elle décide d'ouvrir le sarcophage orné de pointes pour découvrir le corps sans vie d'une jeune femme énuclée. Après avoir perdu connaissance, elle se réveille dans sa chambre parmi le témoignage de son mari. Il lui explique alors qu'elle sort d'un mauvais cauchemar. Mais l'attitude interlope d'une des gouvernantes et du valet finissent par la convaincre que cette nuit de cauchemar n'était point le fruit de son imagination. Baignant dans le climat envoûtant d'un manoir vétuste hanté des exactions moyenâgeuses d'un ancêtre sadique, La Vierge de Nuremberg cultive un goût pour le macabre et le malsain parmi l'originalité d'un script usant de faux suspects et estocades meurtrières pour mieux laisser planer l'ambiguïté. 


Dominé par la présence charnelle de Rossana Podestà, le cheminement narratif est entièrement alloué à l'instinct investigateur de son personnage sévèrement malmené par l'entourage familial. Une épouse démunie déambulant seule dans les salles du château entre appréhension et fascination puisque témoin malgré elle du potentiel coupable après avoir subi les visions morbides de cadavres mutilés. A ce titre, on peut mettre en exergue le caractère atroce de la torture du rat lorsqu'une femme est retrouvée la tête encagée avec le rongeur venu lui dévorer la bouche ! Une séquence viscérale assez intense et audacieuse,  toujours aussi impressionnante aujourd'hui, notamment pour l'effet de répulsion causé en caméra subjective et usant (même si discrètement) de gore graphique. Outre la flamboyance gothique de ses décors raffinés, de l'interprétation aérienne de Rossana Podesta et des seconds-rôles taillés à la serpe (Christopher Lee et Anny Delli Uberti mènent diaboliquement la danse !), La Vierge de Nuremberg sait entretenir un suspense affûté lorsque notre héroïne tente avec prudence d'ôter la soutane de l'inquisiteur. Jouant avec l'icône du spectre maudit revenu d'entre les morts pour s'y venger, Antonio Margheriti dépoussière l'épouvante séculaire par le biais d'une intrigue délirante faisant intervenir Spoil ! l'horreur du nazisme et ses expérience médicales officieuses. Le dénouement haletant s'avérant d'ailleurs assez glauque et poignant lorsque le passé traumatique du meurtrier nous est détaillé parmi l'implication d'une vendetta, et ce avant de nous révéler l'apparence sentencieuse de son visage meurtri Fin du Spoiler


Irrésistiblement envoûtant auprès de son ambiance insolite aussi macabre que malsaine et cultivant l'art d'y conter une intrigue à suspense plutôt fétide, La Vierge de Nuremberg créé la surprise d'une horreur hybride Spoil ! en affiliant les horreurs chirurgicales du Nazisme fin du Spoil avec l'intégrisme médiéval. Chef-d'oeuvre gothique iconoclaste au demeurant comme seuls les italiens ont le secret ! 

*Bruno
28.12.22. 4èx

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