Photo empruntée sur Google, appartenant au site shocktillyoudrop.com
de Ana Lily Amirpour. 2014. U.S.A. 1h39. Avec Sheila Vand, Arash Marandi, Marshall Manesh, Dominic Rains, Mozhan Marno, Rome Shadanloo.
Sortie salle France: 14 Janvier 2015. U.S: 21 Novembre 2014
Récompenses:
Festival du cinéma américain de Deauville 2014: Prix de la Révélation Cartier pour Ana Lily Amirpour (sélection officielle)
Festival international du film de Catalogne 2014: Carnet Jove Jury Award pour Ana Lily Amirpour
Citizen Kane Award for Best Directorial Revelation pour Ana Lily Amirpour
Gotham Awards 2014 : Bingham Ray Breakthrough Director pour Ana Lily Amirpour
Film Independent's Spirit Awards 2015 : Someone to Watch Award pour Ana Lily Amirpour
FILMOGRAPHIE: Ana Lily Amirpour est une réalisatrice, scénariste et productrice américaine.
2014: A Girl walks home alone at night.
Première essai de long-métrage pour la réalisatrice Ana Lily Amirpour, A Girl walks home alone at night est la transposition d'un de ses courts homonymes déjà récompensé au Festival Noor du film Iranien de Los Angeles. Malgré sa relative sortie confidentielle, le film s'attribue d'un succès d'estime chez certains festivaliers, à l'instar du jury de Deauville et de Catalogne (voir ci-dessus).
Tourné en langue perse dans un noir et blanc immaculé, le film emprunte le thème du vampirisme avec la volonté contemplative d'une mise en scène expérimentale oscillant les non-dits de personnages en dérive existentielle. L'action prenant pour cadre un no man's land iranien où quelques marginaux s'adonnent au proxénétisme, à la prostitution et à la drogue pour se donner un semblant de vie à leur existence moribonde. Surgie de nulle part, une femme vampire affublée d'une cape longiligne hante les lieux pour repérer les pêcheurs indociles et les sacrifier. Jusqu'au jour où cette dernière, consciente de son statut délétère, se laisse amadouer par une liaison amoureuse avec un "Dracula" candide ! Voilà en gros le résumé laconique de cette intrigue nébuleuse, une couverture en soit afin de privilégier l'expérimentation d'un climat hermétique où la nature crépusculaire semble détachée du temps quand bien même les rares citadins qui y déambulent suggèrent la nonchalance sentencieuse. Rythmé au son d'une partition éclectique alternant New-wave, Rock et Techno, A Girl walks home alone at night prend le parti de dérouter et fasciner le spectateur dans un brassage de séquences onirico-charnelles (tous les échanges de séduction confinant le couple en étreinte et leur rencard nocturne parfois terni par les vapeurs industrielles) et d'estocades intempestives. L'agissement taciturne de la fille vampire et celui ambigu des citadins exposés à la fragilité de leur quotidien rehaussent d'autant plus l'étrangeté qui s'exalte de son esthétisme perméable.
Pourvu d'un rythme languissant risquant de nuire une frange du public peu habitué à ce type d'expérience abstraite (réfractaires à Under the Skin et Eraserhead, vous pouvez passer votre chemin !), A Girl walks home alone at night fait office d'ovni, tantôt ensorcelant, tantôt opaque, dont l'originalité de ton emportera l'adhésion des plus réceptifs.
Bruno Matéï
A voir, le trailer fait envie!
RépondreSupprimerL'approche du mythe du vampire à l'air interessente et le cadre de l'action semble inédite!
Je vais essayer de le chopper quelque part!
Merci pour la découverte Bruno!
De rien, avec plaisir !
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