Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com
de Cédric Jimenez. 2014. France. 2h15. Avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Céline Sallette, Mélanie Doutey, Guillaume Gouix, Benoît Magimel, Bernard Blancan, Bruno Todeschini, Moussa Maaskri, Féodor Atkine.
FILMOGRAPHIE: Cédric Jimenez est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 26 Juin 1976 à Marseille.
2012: Aux Yeux de tous. 2014: La French.
Inspiré de l'enquête de Pierre Michel, ancien juge pour enfant recruté pour se charger du grand banditisme Marseillais au milieu des années 70, La French retrace son parcours échevelé pour appréhender un illustre mafieux, Gaëtan Zampa, magnat du trafic de drogue à échelle internationale. On peut aussi rappeler qu'à cette époque la ville de Marseille est considérée comme la capitale mondiale de la drogue traitant en priorité son exportation avec celle des Etats-Unis. Polar français tourné à l'américaine dans la nervosité de sa mise en scène, son sens du découpage affûté, ses éclairs de violence tranchée et le calibre de son budget, La French joue la carte de la fresque mafieuse dans une scénographie exotique du Sud de la France. Tiré d'une histoire vraie dont je tairais le dénouement de l'intrigue quant à l'éventuel victoire du Juge Michel contre le parrain Gaëtan Zampa, le film se permet de prendre quelques distances avec la réalité historique, à l'instar de cette confrontation en tête à tête entretenue entre nos deux rivaux et du destin réservé au truand.
D'une durée un peu excessive de 2h15, le film débute comme un solide polar d'une belle efficacité dans les rapports de force intraitables établis entre Michel et Zampa, quand bien même le réalisateur accorde également un certain intérêt à privilégier les relations familiales, principalement celle du Juge davantage terni par sa discorde conjugale. Sur ce point, la faible empathie que l'on éprouve face à leur relation houleuse prouve que le cinéaste ne maîtrise pas cet arc romanesque car trop vite expédié et finalement mal développée dans les rapports de couple. Et malgré la sincérité des comédiens à offrir le meilleur d'eux mêmes (en particulier, le jeu naturel de Céline Sallette découverte dans la série Les revenants !), on a du mal à croire à leurs échanges amoureux en voie de perdition. En prime, le cheminement narratif riche en subterfuges et traîtrises, stratégies de filature et règlements de compte sanglants se perd un peu en cours de route par l'intensité poussive des enjeux. Notamment la manière redondante dont Zampa et le juge Michel alternent accalmies et provocations avant leur prochaine altercation. Hormis ses scories et grâce au savoir-faire de la réalisation, des excellents seconds-rôles aux trognes burinées et des brillantes interprétations de Jean Dujardin et de Gilles Lellouche, le film s'impose comme un divertissement haletant émaillés de moments forts sans jamais glorifier l'univers de la pègre dans leur hiérarchie inflexible. A l'instar de son final à l'émotion rigoureuse car baignant dans l'amertume d'une demi-mesure après avoir ciblé la culpabilité d'un indic et la responsabilité d'une corruption policière.
"French Connection" à l'américaine
Efficace et rondement mené, mais parfois contrebalancé par la défaillance de séquences inutiles s'étirant en longueur, la French se perd un peu à mi-parcours à réguler l'intensité des enjeux lors des rivalités à haut risque. Néanmoins, on se réconcilie à nouveau avec l'intensité émotionnelle de son point d'orgue alarmiste pour finalement approuver ce polar à l'américaine dont la reconstitution des années 70 ne manque pas non plus de carrure. De par l'esthétisme de sa photo sépia, le souci du détail des infrastructures et l'ameublement des logements, les tenues vestimentaires et le charme rétro de sa bande-son pop/disco.
Efficace et rondement mené, mais parfois contrebalancé par la défaillance de séquences inutiles s'étirant en longueur, la French se perd un peu à mi-parcours à réguler l'intensité des enjeux lors des rivalités à haut risque. Néanmoins, on se réconcilie à nouveau avec l'intensité émotionnelle de son point d'orgue alarmiste pour finalement approuver ce polar à l'américaine dont la reconstitution des années 70 ne manque pas non plus de carrure. De par l'esthétisme de sa photo sépia, le souci du détail des infrastructures et l'ameublement des logements, les tenues vestimentaires et le charme rétro de sa bande-son pop/disco.
Bruno Matéï
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