lundi 9 mars 2015

La Femme-Reptile / The Reptile

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

de John Gilling. 1966. Angleterre. 1h31. Avec Noel Willman, Jacqueline Pearce, Ray Barrett, Jennifer Daniel, Marne Maitland, Michael Ripper.

Sortie salles France: 2 Août 1967

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: John Gilling est un réalisateur et scénariste anglais, né le 29 Mai 2012 à Londres, décédé le 22 Novembre 1984 à Madrid (Espagne). 1957: Pilotes de haut-vol. 1958: Signes particuliers: néant. 1959: L'Impasse aux Violences. 1961: Les Pirates de la Nuit. 1962: L'Attaque de San Cristobal. 1966: L'Invasion des Morts-Vivants. 1966: La Femme Reptile. 1967: Dans les Griffes de la Momie. 1975: La Cruz del diablo.


Seconde et avant-dernière incursion de John Gilling chez la Hammer Films, la Femme-Reptile adopte une facture quelque peu orientale autour de l'apparition singulière d'un monstre reptilien victime d'une malédiction. 

Le PitchA la suite de la mort de son frère, Harry Spalding et son épouse décident de s'installer dans sa demeure au sein du village de Cornwall. Autour d'eux, d'étranges incidents meurtriers vont les contraindre à faire équipe avec un aubergiste afin d'enquêter sur les activités obscures d'un médecin et de son entourage familial. 

A partir d'un concept original, et pour redorer un sang neuf aux monstres classiques dérivés de la  Universal, le réalisateur fait preuve d'une belle maîtrise dans l'art de nous conter une histoire d'épouvante jamais poussive, de par son suspense latent savamment entretenu et l'intensité des situations horrifiques qui y émanent. 


Ce qui importe surtout avec la Femme Reptile est de se laisser entraîner dans le cheminement studieux d'un couple et d'un tenancier, témoins malgré eux de disparitions aussi soudaines que mystérieuses mais déterminés à aller jusqu'au bout de leur enquête. Outre le caractère envoûtant de sa scénographie gothique ou de sa campagne nocturne éclairée d'une photo sépia, le film réussit à distiller une atmosphère diaphane au sein de la demeure d'un théologiste originaire d'un secret. Accompagné de sa fille anxieuse, ce paternel austère et castrateur s'avère le pivot dramatique de l'intrigue car ne cessant de nous interroger sur sa potentielle culpabilité ou complicité. A l'instar de son domestique ombrageux faisant preuve d'une certaine autorité sur lui avec une dérision sarcastique. On est d'ailleurs frappé par le charisme glaçant de ces personnages offrant un pied de nez à la bonhomie attachante du couple et de l'aubergiste, communément prémunis par l'héroïsme de dernier ressort. En ce qui concerne les apparitions du monstre, si aujourd'hui l'aspect cheap du maquillage peut (peut-être) prêter à sourire, il n'en demeure pas moins crédible dans sa manière viscérale de provoquer l'effroi face à ces morsures redoutablement mortelles. Des séquences étonnamment impressionnantes qui sont parvenues à me procurer de cinglants frissons notamment de par les effets de surprise savamment procurés. En prime, John Gilling sait utiliser avec dextérité l'effet de suggestion lors de ces rares apparitions afin de mieux cultiver l'angoisse du suspense quand à ses prochaines altercations ! Sur ce point, les séquences chocs s'avèrent aussi redoutablement efficaces à travers leur réalisme incisif et pour l'intensité de l'agonie lorsque les victimes tuméfiés succombent à l'asphyxie. 


Envoûtant et captivant, notamment par son aura de fascination prégnante, la Femme-Reptile privilégie la progression du suspense en utilisant les ressorts dramatiques d'une famille désunie par une conspiration orientale. Epaulé d'un récit remarquablement structuré et du charisme inflexible des comédiens absolument irréprochables, John Gilling exploite un nouvel archétype du monstre humain avec brio indiscutable. Un énième chef-d'oeuvre de la Hammer Films gardant intact son pouvoir d'étrangeté et de séduction. 

Bruno 
06.04.24. 4èx. Vo

2 commentaires:

  1. Avec L'Invasion des Morts-Vivants, un excellent Gilling pour la Hammer ! Très bonne vision du film. Faudrait parler des décors, empruntés à d'autres films de la Hammer justement.

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  2. Merci. Oui, je suis au courant pour les décors identiques à d'autres films de la Hammer, j'aurais pu l'évoquer en effet.

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