Photo empruntée sur Google, appartenant au site projectdeadpost.com
de Joe Giannone. 1982. U.S.A. 1h28. Avec Gaylen Ross, Tony Fish, Harriet Bass, Seth Jones, Jan Claire, Alexander Murphy Jr, Tom Candela, Frederick Neumann.
Sortie salles U.S: 1er Janvier 1982
FILMOGRAPHIE: Joe Giannone est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 17 Novembre 1946, décédé le 10 Décembre 2006.
1982: Madman.
Slasher forestier inédit en France, Madman s'estampille ersatz Z de Vendredi 13 tant le réalisateur inexpérimenté (il s'agira d'ailleurs de son unique réalisation) peine à plagier son modèle avec une maladresse inexcusable. Reprenant le concept linéaire du classique (surestimé) de Cunningham, Madman ne se contente que d'illustrer la partie de cache-cache improvisée entre une poignée de vacanciers (inexpressifs au possible !) et un tueur aussi bêta que ces victimes inlassablement traquées. Le prologue ressassant la légende urbaine du monstre de la forêt contée autour du feu de camp annonce déjà la couleur de la redite avec une banalité affligeante. Prénommé "Mars le dément" (!!! ???), ce bûcheron tapi dans l'ombre des bosquets attend impatiemment sa revanche après avoir été pendu par des villageois depuis l'assassinat de sa famille perpétré à la hache. Un par un, ces touristes dont on éprouve aucune empathie dans leur fonction de chair à pâtée vont devoir user de vigilance et d'endurance afin d'éviter les coups de hache violemment perpétrés par un ogre clamant des grognements préhistoriques ! On peut également souligner la carrure bedonnante du psychopathe râblé s'efforçant avec une expressivité ahurie à provoquer la peur dans sa posture arriérée. Si quelques altercations gores s'avèrent gentiment attrayantes, la manière stérile dont le réalisateur anticipe l'expectative du coup porté désamorce tout effet de suspense, faute d'un montage elliptique et de la prestance cabotine de seconds-rôles clamant et gesticulant leur affolement outre-mesure. Ennuyeux au possible car lassant à force de suivre les mêmes péripéties de courses-poursuites (apathiques) entre le tueur et les victimes, le film parvient parfois à provoquer le (sou)rire involontaire lors d'idées assez délirantes (à l'instar de cette tête encastrée sous le capot d'une voiture) ou lors de situations proprement excentriques (afin d'échapper au monstre, l'une des vacancières décide de se planquer à l'intérieur d'un frigo !!!).
Bref, vous l'aurez compris, il n'y a quasiment rien à sauver dans ce slasher parodique terriblement fossilisé, faute d'une mise en scène apprentie, d'un casting bovin dénué du moindre charisme et d'une absence de suspense ou d'intensité dans les poursuites et masssacres en règle. A sauver peut-être quelques jolis éclairages en clair-obscur, un humour involontaire éveillant notre indolence (la baignade des deux amants dans le jakusi filmée en prise de vue panoramique) et deux/trois agressions gores timidement spectaculaires.
Bruno Matéï
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