Photo empruntée sur Google, appartenant au site desdeabajo.net
de Justin Benson et Aaron Moorhead. 2014. U.S.A. 1h49. Avec Lou Taylor, Nadia Hilker, Vanessa Bednar, Shane Brady, Francesco Carnelutti.
Sortie salles U.S.A: 20 Mars 2015
Aaron Moorhead est un réalisateur, acteur, scénariste, producteur américain. 2010: A Glaring Emission. 2012: Resolution. 2014: V/H/S: viral -segmetn Bonestorm). 2014: Spring.
Avertissement ! Je vous recommande de passer outre la promo de son Trailer avant de découvrir le film.
Révélés par leur premier essai, l'étonnant Resolution, les compères Justin Benson et Aaron Moorhead continuent de surprendre avec Spring, une love story assez singulière dans l'itinéraire d'un jeune étranger parti s'exiler en Italie depuis la mort des ses parents pour finalement y établir une étrange rencontre. Car sur place, c'est une séduisante inconnue qu'il parvient à courtiser malgré l'autorité de son caractère autonome et ses départs parfois précipités. Au fil de leur tendre relation, Evan finit par apprendre qu'elle cache un horrible secret.
Tournés dans des magnifiques lieux touristiques de l'Italie, Spring est une invitation à l'escapade et à l'amour par l'entremise d'un touriste délibéré à changer d'existence pour escompter un avenir plus radieux. En conjuguant la romance et le film de monstres, Justin Benson et Aaron Moorhead parviennent à surprendre et à dérouter à travers cette leçon de tolérance pour le droit à la différence, un conte émaillé d'onirisme dans le contraste établi aux somptueux décors crépusculaires ou ensoleillés que nos héros arpentent avec une harmonie existentielle. Discours éculé sur la passion des sentiments, la peur de l'échec et la responsabilité de l'engagement, Spring renouvelle ses thèmes grâce à la sincérité des auteurs méticuleux à instaurer une ambiance surréaliste dans les rapports sensibles du couple. Sans pathos et en esquivant la facilité des bons sentiments, l'intrigue réussit à captiver malgré sa linéarité au profit de la maturité humaine des deux héros. Outre le caractère très attachant de ces protagonistes en roue libre s'efforçant de consolider leur liaison impossible, l'intérêt que nous éprouvons pour leur fardeau s'avère rehaussé d'un sens du réalisme que la mise en scène assidue des auteurs transcende en s'épargnant les conventions de la romance sirupeuse. Grâce au charme naturel des comédiens dépouillés et à leur complicité attentionnée, Spring envoûte le spectateur embarqué dans une malédiction où les situations alertes de danger se répètent sans pouvoir nous lasser. Un gage de qualité vanté par l'intelligence de sa réalisation indépendante quand bien même l'inventivité des effets spéciaux réussit à nous impressionner pour son sens du détail acquis. Hymne à l'amour et à la rencontre impromptue destinée à bouleverser votre destinée, Spring nous l'exprime avec une liberté de ton proche du documentaire.
Onirique, étrange, métaphysique, séduisant et finalement émouvant (à l'instar du score envoûtant de Jimmy LaValle et Sigur Ros), Spring séduit les sens du spectateur grâce au talent spontané des comédiens en étreinte et à l'intégrité des cinéaste aptes à nous conter scrupuleusement une romance singulière parmi la topographie touristique d'une capitale italienne. Une surprise pleine de charme où la pureté des sentiments ne sombre jamais dans la trivialité de la niaiserie pour au contraire se compromettre avec l'horreur organique d'une mythologie.
Bruno Matéï
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire