vendredi 3 juillet 2015

L'Armée des Morts / Dawn of the Dead

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site yellmagazine.com
 
de Zack Snyder. 2004. U.S.A. 1h49 (version intégrale). Avec Sarah Polley, Ving Rhames, Jake Weber, Mekhi Phifer, Ty Burrell, Inna Korobkina, Michael Kelly, Ken Foree, Tom Savini.

Sortie salles France: 30 Juin 2004. U.S: 19 Mars 2004

FILMOGRAPHIE: Zack Snyder est un réalisateur, scénariste et acteur américain né le 1er mars 1966 à Green Bay, Wisconsin (États-Unis). 2004 : L'Armée des morts (Dawn of the Dead). 2007 : 300. 2009 : Watchmen. 2010 : Le Royaume de Ga'hoole : La Légende des gardiens. 2011 : Sucker Punch. 2012 : Superman: Man of Steel. 2016: Batman v Superman: l'Aube de la Justice.
 
 
"Snyder éventre Romero".
Remake modernisé du mastodonte Zombie de Romero, L’Armée des Morts joue la carte d’une série B survitaminée, concentré d’horreur et d’action habilement conjugués. Sans céder à la tentation de l’esbroufe gratuite, Zack Snyder se démarque de son modèle inégalable par un dosage savant des genres : l’action, aussi explosive soit-elle, reste au service d’une narration fertile en rebondissements et en bévues humaines. On est d’ailleurs déjà soufflé par un prologue halluciné : un couple au foyer pris à partie dans l’intimité de leur chambre par la sauvagerie de la fille des voisins. La séquence, vorace, où la gamine infectée se jette sur la gorge de l’homme pour l’arracher à pleines dents, vrille les nerfs par la violence des corps, l’urgence des tentatives d’évasion, l’orage de sang hyperréaliste et la frénésie du montage, dopé par l’épouse affolée !

Le décor migre ensuite vers un mall où la mère rescapée et une poignée de survivants ratissent les galeries pour y établir leur bastion. L’Armée des Morts profite de la prestance charismatique de comédiens qui, vaillants ou couards, s’échinent à contenir l’ennemi : l’héroïne pugnace que Sarah Polley campe avec un naturel confondant, Jake Weber, présence secondaire mais humanité à fleur de peau, touchant jusque dans ses hésitations.


Exploité comme un labyrinthe de verre et de couloirs, le huis clos commercial expose d’abord nos survivants à un trio de réactionnaires assoiffés d’autorité. Passées les échauffourées, l’intrigue les replonge dans un quotidien précaire où le danger peut surgir du moindre recoin. Car l’intérieur lui-même se contamine : chaque morsure infecte, chaque infiltration coûte un morceau de chair. À l’extérieur, une horde d’infectés cerne la barricade, pressant de toutes parts pour la fracturer. Entre stratégies de défense et contre-attaques improvisées, d’autres rescapés s’invitent pour relancer la dynamique de groupe. Avec malice, Snyder corse l’épreuve : un quidam réfugié sur le toit d’un magasin d’en face leur adresse sa détresse à coups de pancartes — il faudra le secourir ou l’abandonner. Enfin, quand l’évasion devient ultime, le film décuple l’action épique et le gore exultant, dans une cavalcade à pied ou en camions bricolés, cap sur une île paradisiaque — clin d’œil sardonique au Jour des Morts-vivants.


"Zombies sous amphétamines, barricades sous tension".
Sans singer platement son aîné, Snyder insuffle à L’Armée des Morts un souffle neuf : un alliage nerveux d’action et de sang qui tâche, toujours au service du récit. Derrière l’intensité de ses rebondissements homériques, le film pulse aussi grâce à la virilité cabossée de comédiens trempés dans l’acier, opposant leur carcasse à des zombies sous amphétamines — un choix audacieux, relancé après 28 Jours Plus Tard de Boyle, qui hérissera peut-être le poil des puristes. Qu’importe : ce remake retors est un divertissement de haute volée, un ballet d’action intermittente, de sang festif et de concertation humaine, jusqu’à l’ultime escapade de tous les dangers.

Bruno 
3èx

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