vendredi 22 janvier 2016

Cours, Lola, cours / Lola rennt

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site traileraddict.com

de Tom Tykwer. 1998. Allemagne. 1h21. Avec Franka Potente, Moritz Bleibtreu, Herbert Knaup, Nina Petri, Armin Rohde, Joachim Król

Sortie salles France: 7 avril 1999. U.S: 18 juin 1999. Allemagne: 20 Août 1998.

FILMOGRAPHIE: Tom Tykwerest un réalisateur, scénariste, producteur et compositeur allemand, né le 23 mai 1965 à Wuppertal. 1994 : Maria la maléfique. 1997 : Les Rêveurs. 1998 : Cours, Lola, cours. 2000 : La Princesse et le Guerrier. 2002 : Heaven. 2006 : Le Parfum. 2009: L'Enquête. 2010 : Drei. 2012 : Cloud Atlas: coréalisateur, scénariste, producteur et compositeur. 2015 : A Hologram for the King.


"Nous ne cesserons pas notre exploration, et au terme de notre quête nous arriverons là d'où nous étions partis et nous connaîtrons ce lieu pour la première fois. Après le match, c'est avant le match !"

Film culte au sens premier du terme, Cours, Lola, cours est une production allemande lancée à l’adrénaline d’une course désespérée contre la montre. Alors que Manni devait remettre 100 000 marks à un trafiquant, un clochard lui dérobe la somme dans un compartiment ferroviaire. Appelée à la rescousse, Lola tente d’obtenir la même cagnotte auprès de son père banquier en vingt minutes, faute de quoi Manni serait liquidé. Mais une cascade d’incidents imprévisibles pousse Lola à repenser sa situation avec une persistance farouche.

Scindé en trois actes, le film offre à l’héroïne la possibilité de rejouer son destin maudit par diverses stratégies. Tom Tykwer déploie une inventivité furieuse, transformant cette traque homérique en épopée cadencée, comme une joggeuse échappée d’une bande dessinée. Sa stature effervescente, son cri perçant, sa tenue criarde, sa chevelure rouge - que Alias imitera plus tard - en font une figure explosive. Débridé et jouissif, le film multiplie les trouvailles visuelles : séquences animées, flashforwards foudroyants qui bouleversent le destin de simples figurants. Cours, Lola, cours renouvelle sans cesse son énergie par un enchaînement de hasards et de personnages extravagants, inscrits dans une obstination fébrile.

Éloge de la constance, de la foi en son étoile, le récit ouvre des pistes philosophiques et spirituelles (la réincarnation en filigrane), tout en creusant les failles intimes d’un couple en quête d’avenir. Romance passionnelle où l’amour peut, peut-être, sauver deux destins marginaux, le film explore surtout les répercussions - heureuses ou fatales - de nos choix les plus anodins. Entre lyrisme, humour décalé et tension oppressante, la course éperdue se nourrit d’une musique techno métronomique qui galvanise chaque pas, et qui n'a toujours pas pris une ride. 


Ovni clipesque en trois mouvements, Cours, Lola, cours déborde de fougue et d’insolence, ironisant sur l’absurdité existentielle. Au-delà de la virtuosité formelle, l’œuvre est transcendée par Franka Potente, révélation viscérale : cri strident, fragilité brûlante, énergie d’anti-héroïne mue par l’amour et la rage de vaincre. Un méga-trip fulgurant, à dévorer sans modération.

— le cinéphile du cœur noir

22.01.16 (4èx)
26.08.01


Récompenses: Prix du film allemand 1999 : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur second rôle féminin pour Nina Petri, meilleur second rôle masculin pour Herbert Knaup, prix du public pour le film de l'année et pour Franka Potente en tant que meilleure actrice.


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