Photo empruntée sur Google, appartenant au site traileraddict.com
"Lola rennt" de Tom Tykwer. 1998. Allemagne. 1h21. Avec Franka Potente, Moritz Bleibtreu, Herbert Knaup, Nina Petri, Armin Rohde, Joachim Król
Sortie salles France: 7 avril 1999. U.S: 18 juin 1999. Allemagne: 20 Août 1998.
FILMOGRAPHIE: Tom Tykwerest un réalisateur, scénariste, producteur et compositeur allemand, né le 23 mai 1965 à Wuppertal. 1994 : Maria la maléfique. 1997 : Les Rêveurs. 1998 : Cours, Lola, cours. 2000 : La Princesse et le Guerrier. 2002 : Heaven. 2006 : Le Parfum. 2009: L'Enquête. 2010 : Drei. 2012 : Cloud Atlas: coréalisateur, scénariste, producteur et compositeur. 2015 : A Hologram for the King.
"Nous ne cesserons pas notre exploration, et au terme de notre quête nous arriverons là d'où nous étions partis et nous connaîtrons ce lieu pour la première fois. Après le match, c'est avant le match !"
Véritable film culte au sens étymologique du terme, Cours, Lola, Cours est une petite production allemande carburant à l'adrénaline d'une course désespérée contre la montre. Alors que Manni devait remettre la somme de 100 000 Mark à un trafiquant de voiture, un clochard parvient à lui dérober au sein d'un compartiment ferroviaire. Appelée à la rescousse, son amie Lola s'efforce de dégoter la même cagnotte auprès de son père banquier en un temps record de 20 mns, auquel cas les supérieurs de Manni le liquideraient. Mais l'improvisation d'une série d'incidents majeurs vont inciter Lola à repenser sa situation alarmiste avec une persistance impavide.
Scindé en trois parties afin de permettre à l'héroïne d'y renouveler sa destinée malchanceuse par des diverses stratégies financières, Tom Tykwer rivalise d'inventivité et de vigueur pour transfigurer une traque homérique aux pas cadencés d'une joggeuse sortie d'une bande dessinée. De par sa stature pétulante et son hurlement perçant, sa tenue vestimentaire criarde et sa chevelure rouge que la série TV Alias s'empressera plus tard de singer. Ultra jouissif dans sa forme débridée où la mise en scène stylisée multiplie les trouvailles surréalistes et décalées (notamment l'intrusion de séquences d'animation et de flashforwards assénés à la destinée de certains figurants), Cours-Lola, cours, ne cesse de renouveler l'action par le biais d'une succession de vicissitudes hasardeuses et de personnages extravagants inscrits dans l'entêtement. Eloge à la constance, au courage de vaincre l'échec et à l'aptitude à croire en son étoile, l'intrigue cultive habilement des réflexions philosophiques et spirituelles (la réincarnation) sous l'impulsion d'une héroïne en phase de questionnement existentiel (toutes les séquences intimistes érigées autour de la postérité de son couple). Véritable romance passionnelle où l'amour salvateur pourrait sauvegarder leur destin marginal, Cours, Lola, Cours traite surtout des conséquences dramatiques ou heureuses du choix de nos actes les plus anodins sur notre quotidienneté. Emprunt de lyrisme, d'humour décalé et d'émotion oppressante par l'entremise d'une course à pied émaillée de soubresauts, le film dégage une énergie survoltée au rythme d'une musique techno métronomique.
Ovni clipesque d'une compétition sur bitume découpée en 3 actes, Cours, Lola, Cours déborde de fougue et d'insolence à ironiser sur une situation alerte au fil d'une réflexion sur l'absurdité existentielle. Au delà de la maîtrise de sa mise en scène fulgurante, l'intrigue décomplexée est également transcendée par la révélation Franka Potente endossant avec une expression viscérale (cri strident à l'appui !), la fragilité d'une anti-héroïne motivée par la gagne et la force de ses sentiments. Un méga trip ultra efficace à dévorer sans modération !
B.M
22.01.16 (4èx)
26.08.01
Récompenses: Prix du film allemand 1999 : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur second rôle féminin pour Nina Petri, meilleur second rôle masculin pour Herbert Knaup, prix du public pour le film de l'année et pour Franka Potente en tant que meilleure actrice.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire