mercredi 13 janvier 2016

Electric Dreams. Prix du Public, Antenne d'Or A2, Avoriaz 85.

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com

de Steve Baron. 1984. U.S.A/Angleterre. 1h32. Avec Lenny Von Dohlen, Virginia Madsen, Bud Cort, Maxwell Caulfield, Wendy Miller, Don Fellows, Alan Polonski.

Sortie salles France: 17 Avril 1985

FILMOGRAPHIE: Steve Barron est un réalisateur et producteur irlandais, né le 4 mai 1956 (59 ans) à Dublin (Irlande). 1984 : Electric Dreams. 1990 : Les Tortues ninja. 1992: ZZ Top : Greatest Hits (vidéo). 1993: Bowie : The Video Collection (vidéo). 1993 : Coneheads. 1996 : Pinocchio. 1998 : Merlin (TV). 2000 : Les Mille et Une Nuits (Arabian Nights) (TV). 2000 : L'Étrange histoire d'Hubert (Rat). 2001 : Mike Bassett: England Manager. 2003 : DreamKeeper (feuilleton TV). 2006 : Chocking Man. 2011 : Apocalypse 2.0 (Delete) (TV). 2012 : L'Île au trésor (Treasure Island) (TV).


Électricité sentimentale.
Film culte de la génération 80, Electric Dreams emprunte les codes de la comédie romantique sous couvert d’un argument d’anticipation débridé : un ordinateur domestique, soudain doué de vie et de sentiments après avoir été accidentellement irrigué de champagne. Ce pitch d’une naïveté fantaisiste, pour ne pas dire absurde, est transcendé par le perfectionnisme d’un surdoué du clip, Steve Barron. Sa mise en scène hyper inventive insuffle une fraîcheur galvanisante à la relation insolite d’un triangle amoureux au cœur de péripéties délicieusement pittoresques.
Car au moment d’installer son équipement informatique, Miles Harding tombe sous le charme de sa voisine de palier, Madeline, violoncelliste de renom. Fasciné par ses mélodies qu’il écoute à travers les murs, l’ordinateur, lui aussi, s’initie à la musique. Et bientôt, à l’amour. Régissant tous les appareils domestiques, il s’immisce dans leur intimité avec une jalousie de plus en plus vorace.

 
Nanti d’une bande-son envoûtante signée Giorgio Moroder, portée par les tubes effervescents de Culture Club, P.P. Arnold, Jeff Lynne, Helen Terry et Heaven 17, Electric Dreams distille une euphorie romantique au rythme enivrant. Steve Barron y combine, avec inspiration et malice, des séquences de mini-clips pop pour raconter l’éveil sentimental d’un ordinateur en quête d’amitié, de tendresse et de chaleur humaine.
Conte de fée moderne gorgé de bons sentiments, le film renouvelle avec panache les archétypes du genre grâce à cette machine avide d’émoi charnel, espiègle et roublarde, qui rivalise de malice pour s’imposer face à son rival.
Mais au-delà de l’absurdité de ce postulat où l’amour chavire tous les cœurs, le film s’illumine surtout par la complicité naissante entre ses amants. Dans le rôle du candide architecte, Lenny Von Dohlen — sosie troublant de Thierry Lhermitte — distille une bonhomie attendrissante à travers ses maladresses. Face à lui, Virginia Madsen incarne une muse solaire, sensuelle et vive, dont l’innocence charme autant qu’elle désarme.

   
Le cœur a ses bugs.
Electric Dreams est un conte de fée électronique, alimenté par la flamme de l’émoi amoureux, et habité d’une fraîcheur intacte, portée par une BO aussi galante que pétulante.
En dépit de son cachet désuet — surtout pour l’allure académique de son ordinateur anthropomorphe — cette série B décomplexée parvient à faire jaillir une émotion inattendue, poignante, pour la destinée tragique d’Edgar, machine éprise d’amour interdit.
Techniquement inventif, notamment dans l’ultra-dynamisme de son montage hérité du clip, le film se révèle être un bijou de charme et de tendresse.
Une fantaisie lumineuse, empreinte d’humour et de poésie candide… à se demander, une fois de plus, si les ordinateurs rêvent, eux aussi, de moutons électriques.


* Bruno
12.06.23. 5èx. Vostfr

Récompenses: Prix du Public, Antenne d'Or A2 au Festival du film fantastique d'Avoriaz, 1985.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire