"De Behandeling" de Hans Herbots. 2014. Belgique. 2h07. Avec Geert Van Rampelberg, Ina Geerts, Johan Van Assche, Laura Verlinden, Roel Swanenberg
Sortie salles France: 30 Décembre 2015. Belgique: 29 Janvier 2014
FILMOGRAPHIE: Hans Herbots est un réalisateur et scénariste néerlandais, né le 13 Mai 1970 à Antwerp. 2001: Vallen. 2004: 10 jaar leuven kort. 2005 Verlengd weekend. 2006: Tempête en haute mer. 2010: Bo. 2014: The Beast
D'après le roman The Treatment de Mo Hayder, The Beast relate l'enquête ardue d'un inspecteur de police délibéré à retrouver un assassin pédophile au coeur d'une bourgade rurale de la Belgique. Déjà traumatisé par la disparition de son frère alors qu'il était âgé de 8 ans, Nick Cafmeyer poursuit cette investigation avec acharnement dans sa soif de justice et le désir inespéré de retrouver le kidnappeur de son frangin. Véritable descente aux enfers dans les tréfonds de la bassesse humaine, The Beast constitue un électrochoc émotionnel, de par son réalisme glauque à la limite du soutenable et la caractérisation insalubre de marginaux particulièrement cyniques.
Prenant pour thème la pédophilie dans sa figuration la plus licencieuse, Hans Herbots n'y va pas avec le dos de la cuillère pour nous plonger dans un univers mortifère aussi asphyxiant que déprimant. Alternant l'enquête policière émaillée d'indices au compte goutte puis la quête pour la survie d'une famille en instance de claustration, The Beast éprouve et dérange de manière hypnotique. De par sa structure narrative vénéneuse, ses l'éclairages blafards d'une photo opaque, la maîtrise personnelle de sa mise en scène et l'interprétation névralgique de Geert Van Rampelberg, littéralement habité par ses pulsions de haine et de révolte. Le spectateur se retrouvant, comme le héros, immerger dans un dédale cafardeux depuis sa fréquentation avec des suspects équivoques et ses effractions commises dans des bâtiments décrépits. En dépit d'une intrigue parfois confuse où certains évènements majeurs s'enchaînent (à mon sens) un peu trop rapidement, le suspense exponentiel qui irrigue les pores du scénario nous agrippe la gorge, quand bien même le héros est à deux doigts de démasquer l'identité meurtrière. La dernière partie, crapuleuse et effleurant parfois la complaisance putanesque, s'avérant d'une intensité terriblement dérangeante pour la fonction démunie des victimes et la posture erratique d'un(e) criminel(le) au mobile bien spécifique. Une manière couillue d'invoquer une certaine singularité à ces exactions où la pédophilie est une fois de plus compromise au réseau.
Véritable chemin de croix à perdre haleine que le héros parcourt avec une rage désespérée, The Beast transcende le thriller poisseux avec vigueur et âpre réalisme dans son souci scrupuleux de cristalliser une atmosphère anxiogène épouvantablement immersive. Par sa puissance de suggestion épargnant l'intolérable, le réalisateur parvient toutefois à provoquer un malaise nauséeux par l'appui de bouts de photographie et d'images VHS, tandis que son point d'orgue traumatique fait preuve de violence graphique dans les corps à corps de survie. Pour parachever, on peut également prôner la sobriété des comédiens méconnus (du moins dans l'hexagone) éludant toute forme de misérabilisme ou de pathos, particulièrement le jeu viscéralement tempétueux de Geert Van Rampelberg. A réserver néanmoins à un public averti en raison de la facture douloureuse de son thème scabreux et la verdeur de son climat malsain en roue libre où nos nerfs sont à deux doigts de chavirer !
Dédicace à Jen Winter
B.M.
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