vendredi 29 janvier 2016

Le Couloir de la Mort / The Evil


"The Evil" de Gus Trikonis. 1978. U.S.A. 1h29. Avec Richard Crenna, Joanna Pettet, Andrew Prine, Lynne Modie, Cassie Yates, George O'Hanlon Jr.

Sortie salles France: 15 Juillet 1981

FILMOGRAPHIE: Gus Trikonis est un acteur, danseur et réalisateur américain, né à Manhattan (New York) le 21 novembre 1937. 1997: Insel der Furcht1991: The Great Pretender. 1985 Délit de fuite (TV Movie).  1985 Midas Valley (TV Movie). 1985 Malice in Wonderland (TV Movie). 1983 First Affair (TV Movie). 1983 Dempsey (TV Movie). 1983 Pris au piège. 1982 Miss All-American Beauty (TV Movie). 1981 Twirl (TV Movie). 1981: Ca passe ou ça casse. 1981 Elvis and the Beauty Queen (TV Movie). 1980 Touched by Love. 1979: She's Dressed to Kill (TV Movie).  1979 The Last Convertible (TV Mini-Series) (part 3). 1979 The Darker Side of Terror (TV Movie). 1978 Le couloir de la mort. 1977 Moonshine County Express. 1976 The Student Body. 1976 Nashville Girl. 1975 The Swinging Barmaids. 1975 Supercock. 1969 Five the Hard Way.


"Le Couloir de la Mort : Train fantôme et diablerie vintage".
Hit VHS des années 80 sous l’étendard étoilé de Hollywood Video, Le Couloir de la Mort fit autant les beaux jours des rats de vidéoclub que ceux des cinéphiles lors de sa ressortie en salles à l’orée de cette décennie. J’en suis la preuve vivante : après l’avoir loué, je filai, un samedi après-midi, m’y replonger avec ferveur dans mon cinéma de quartier. Pure série B d’exploitation surfant sur la vague des demeures hantées, Le Couloir de la Mort ne prétend pas révolutionner le genre avec son intrigue éculée, dénuée de surprises - hormis un final délirant, flirtant avec le grotesque selon l’humeur du jour - car tout entier bâti sur le caractère spectaculaire de ses séquences chocs. Épaulé d’effets spéciaux artisanaux, souvent soignés et d’une efficacité redoutable, le film émaille son récit de mises à mort au réalisme parfois sidérant : main découpée à la scie circulaire, corps projeté dans les airs, viol brutal d’une malheureuse afro secouée par l’entité invisible.

Le pitch ressasse, le temps d’un week-end, la réunion de 10 convives dans un manoir scellé depuis vingt-cinq ans. Attendu pour les accueillir, le gardien sera la première victime : un incendie inexpliqué dans la cave le réduit au silence, seul le spectateur témoin de son agonie.

Dans cette séquence déjà, sourd l’aura feutrée d’une atmosphère gothique : le vieil homme inspecte les lieux, furetant l’écho de bruits suspects. Passé ce prologue ombrageux, nos hôtes s’opposent en vain aux manifestations surnaturelles, prisonniers d’une demeure carnassière. Un à un, ils plient sous l’estocade d’une force démoniaque jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Nanti d’un rythme haletant n’accordant aucun répit aux péripéties diaboliques, Le Couloir de la Mort distrait comme un train fantôme où l’esbroufe sert de pivot vital. À ces effets spectaculaires bien troussés s’ajoute la caractérisation attachante des personnages, impliquant réellement le spectateur dans leur désarroi, malgré leur naïveté parfois désarmante. Richard Crenna campe un psychologue rationnel, réfutant mordicus la moindre théorie surnaturelle, tandis que ses seconds rôles s’évertuent à contredire l’évidence du mal rampant.

Le Couloir de la Mort captive par un charme bis irrésistible, fruit du savoir-faire d’un réalisateur s’échinant à distiller une ambiance démoniaque souvent tangible. Quant au final incongru, exhibant le diable en personne sous les traits fantasques de Victor Buono, il ose rompre la conformité pour livrer la scénographie d’un au-delà limpide toutefois fascinant. Le spectateur, dépaysé, oscille entre fascination et sourire, notamment grâce au clin d’œil d’un fantôme charitable venu prêter main forte à l’heure du glas. A privilégier toutefois la VO, le séquence gagne en réalisme auprès de la tonalité vocale de Victor Buono plus pervers et inquiétant. 


Plaisir innocent du samedi soir, série B sans prétention, Le Couloir de la Mort n’a rien perdu de son charme naïf à provoquer l’angoisse au gré de ses séquences chocs et de sa patine vintage. À l’intégrité de son auteur, soucieux de divertir, s’ajoute la spontanéité communicative de ses comédiens de seconde zone : on obtient alors un classique, aussi mineur soit-il, qu’il fait bon revisiter sans se lasser. Et j'en suis au 6è visionnage. 


B.M
22.06.25. 6èx
29.01.16
25.02.11



1 commentaire:

  1. Aaaah, tu me donnes envie de le revoir tiens! Il fait justement partie de ma collection de VHS! ^^ Et ça fait un moment que je ne l'ai pas vu...

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