de Cesare Canevari. 1977. Italie. 1h32. Avec Marc Loud, Daniela Levy, Maristella Greco, Antinesca Nemour, Fulvio Ricciardi, Caterina Barbero.
Sortie salles France: 7 Décembre 1977. Italie: 31 Janvier 1977
FILMOGRAPHIE: Cesare Canevari est un réalisateur et scénariste italien né en 1927 à Milan, décédé le 25 Octobre 2012. 1983: Delitto carnale. 1977 Des filles pour le bourreau. 1976 Parties déchaînées. 1974 Il romanzo di un giovane povero. 1970 ¡Mátalo! 1969 Moi, Emmanuelle. 1968 Una iena in cassaforte. 1965 Un tango dalla Russia. 1964 Per un dollaro a Tucson si muore.
Sorti deux ans après Ilsa, la Louve des SS, La Dernière orgie du 3è Reich exploite avec une intelligence étonnamment inhabituelle le filon de la Nazisploitation initiée par les Damnés, Portier de Nuit et Salon Kitty. Dans la mesure où Cesare Canevari évacue l'aspect grand-guignolesque des séquences traditionnelles de tortures SS pour privilégier la dimension humaine équivoque échangée entre une jeune déportée et un commandant tyrannique. Ce qui ne veut pas dire que cette production scabreuse ne s'épargne pas d'y distiller un climat obscène aussi fétide que déviant lors de certaines séquences d'humiliations, d'exécutions et de cannibalisme à la limite de la nausée. Or, si certains effets-chocs se laissent un peu gagner d'une certaine complaisance (insert de gros plans gores ou X), le cinéaste évite l'esbroufe de sa violence graphique par le biais d'un montage concis et d'effets de mise en scène où le hors-champs prédomine.
Le Pitch: Lisa est envoyée dans un "camp d'amour" afin de satisfaire les appétits lubriques d'une clientèle nazie. Le Commandant Conrad von Starker est particulièrement sensible au comportement impassible de cette dernière si bien qu'il s'efforce de lui infliger diverses tortures afin de la faire craquer. Peu à peu s'installe entre eux une étrange relation amoureuse sur fond de masochisme.
Série B d'exploitation sombrée dans l'oubli depuis sa sortie salles et VHS, La Dernière orgie du 3è Reich surprend agréablement de par son réalisme blafard et l'aura perméable du climat obscène qui en émane sous l'impulsion du duo d'amants maudits. On peut d'ailleurs saluer le jeu cabotin des comédiens beaucoup plus convaincants que de coutume si bien que l'on finit par s'attacher aux rapports ambivalents du couple d'anti-héros qu'endossent assez sobrement Adriano Micantoni et Daniela Poggi. L'intérêt majeur du métrage résidant dans leurs rapports de force qu'ils se disputent vulgairement avant que des liens amoureux n'y viennent les compromettre. De par la posture ambiguë de Lisa hantée de culpabilité (celle d'avoir été potentiellement responsable de la mort de ses parents), La Dernière orgie du 3è Reich distille un (étonnant) climat trouble de mélancolie et de perversion depuis son passé éhonté et ses rapports masochistes amorcés avec Conrad. Car corrompue par le vice et le mal depuis les sévices et humiliations quotidiennement perpétrés par son bourreau, Lisa sombre peu à peu dans une déchéance sexuelle masochiste afin d'y préserver sa vie. Son attitude condescendante face à la pitié d'une de ses amies en instance de survie accentuant la frigidité de son éthique en perdition.
La Chronique d'Holocauste Nazi: http://brunomatei.blogspot.fr/2013/06/holocauste-nazi-la-bestia-in-calore.html
B.M. 2èx
Série B d'exploitation sombrée dans l'oubli depuis sa sortie salles et VHS, La Dernière orgie du 3è Reich surprend agréablement de par son réalisme blafard et l'aura perméable du climat obscène qui en émane sous l'impulsion du duo d'amants maudits. On peut d'ailleurs saluer le jeu cabotin des comédiens beaucoup plus convaincants que de coutume si bien que l'on finit par s'attacher aux rapports ambivalents du couple d'anti-héros qu'endossent assez sobrement Adriano Micantoni et Daniela Poggi. L'intérêt majeur du métrage résidant dans leurs rapports de force qu'ils se disputent vulgairement avant que des liens amoureux n'y viennent les compromettre. De par la posture ambiguë de Lisa hantée de culpabilité (celle d'avoir été potentiellement responsable de la mort de ses parents), La Dernière orgie du 3è Reich distille un (étonnant) climat trouble de mélancolie et de perversion depuis son passé éhonté et ses rapports masochistes amorcés avec Conrad. Car corrompue par le vice et le mal depuis les sévices et humiliations quotidiennement perpétrés par son bourreau, Lisa sombre peu à peu dans une déchéance sexuelle masochiste afin d'y préserver sa vie. Son attitude condescendante face à la pitié d'une de ses amies en instance de survie accentuant la frigidité de son éthique en perdition.
Bien que les séquences d'humiliations et de torture se succèdent sans trop de répit avec une audace parfois burnée (la séquence vomitive du repas et le châtiment qui s'ensuit auprès d'une juive, les délires scatos d'une des déportés, les orgies sexuelles sadiennes), Cesare Canevari parvient à s'extraire de la routine grâce à l'aura incongrue de son climat licencieux et l'autorité des comédiens aux caractères bien trempés (notamment Alma, antagoniste faire-valoir qu'endosse brillamment Maristella Greco !). Car sous couvert d'énième réquisitoire contre la barbarie Nazie y émane donc une troublante histoire d'amour à l'odeur de souffre si indécrottable qu'il est difficile de s'en extraire (comme le souligne d'ailleurs remarquablement le magnifique thème de sa chanson italienne). Tout bien considéré, probablement le meilleur Nazisploitation que nos voisins transalpins ont su exploiter ici avec beaucoup plus de sérieux et de force dramatique de par leur parti-pris somme toute psychologique. Mais comme vous vous en doutiez, il est toutefois à réserver à un public préparé.
La Chronique d'Holocauste Nazi: http://brunomatei.blogspot.fr/2013/06/holocauste-nazi-la-bestia-in-calore.html
B.M. 2èx
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