Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site IMDb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives
de Michel Soavi. 1991. Italie. 1h56. Avec Kelly Curtis, Herbert Lom, Mariangela Giordano, Michel Adatte, Tomas Arana, Donald O'Brien.
Inédit en salles en France. Sortie Italie: 1er Mars 1991
FILMOGRAPHIE: Michele Soavi est un réalisateur italien né le 3 Juillet 1957 à Milan, (Italie).
1985: The Valley (vidéo). 1985: Le Monde de l'horreur (Documentaire). 1987: Bloody Bird. 1989: Le Sanctuaire. 1991: La Secte. 1994: Dellamorte Dellamore. 2006: Arrivederci amore, ciao. 2008: Il sangue dei vinti.
Deux ans après Le Sanctuaire, l’étoile montante Michele Soavi poursuit son ascension avec La Secte, un film qui surpasse même son premier coup d’essai — le psycho-killer onirique Bloody Bird, alors acclamé par les fans. Inédit en salles françaises et à nouveau coproduit par son pair Dario Argento, La Secte s’inspire librement du schéma de Rosemary’s Baby, qu’il dynamite avec une inventivité en roue libre. Véritable cauchemar éveillé d’un onirisme macabre et vénéneux, Michele Soavi renouvelle les codes de l’horreur sataniste par le biais d’un scénario incongru, foisonnant de revirements hallucinés et de situations outrageusement insolentes.
Miriam, jeune femme célibataire, se retrouve piégée dans une conjuration démoniaque après avoir recueilli un vieil homme accidenté. Dès lors, les événements inquiétants s’enchaînent sans relâche — depuis l’instant où l’inconnu, dans un geste inexplicable, lui inocule un insecte dans la narine… avant de mourir subitement.
Ambitieux, méticuleux, habité, rafraichissant, Michele Soavi redonne ses lettres de noblesse au cinéma d’horreur transalpin, avec un esprit premier degré et une modernité inespérée. La Secte, version latine et hallucinée de Rosemary’s Baby, ne cesse d’inquiéter, de déranger, de surprendre — jusqu’au cœur malléable du quotidien d’une élue tiraillée entre sa morale et l’appel trouble du Mal.
E-B
08.05.25. 4èx. VIstfr
Soignant une mise en scène personnelle, à la fois fluide et baroque, Soavi joue de travellings véloces, de plans subjectifs et d’angles tarabiscotés pour épouser le vertige de son récit. Il brouille les frontières du réel en confondant les décors d’une nature champêtre avec une scénographie féerique. Le cadre fourmille d’objets et de détails énigmatiques — agenda, seringue, journal, cercueil, eau, chiffon — tissant un réseau d’indices dans un espace aussi domestique qu’étrangement surnaturel. L’intrusion récurrente d’animaux et d’insectes (le "lapin", le "marabout") renforce le sentiment de déréalisation, alors que l’héroïne s’enfonce dans un labyrinthe mental sans issue.
Prenant le temps de déployer sa narration à travers une succession d’incidents — parfois infligés à ses proches — Soavi nous entraîne dans une descente aux enfers hypnotique, jusqu’à l’éveil d’une initiation maléfique. À l’image de ce puits abyssal tapi dans la cave domestique, trou noir où semble converger la stratégie démoniale. Si La Secte paraît de prime abord décousue, son récit se clarifie peu à peu, jusqu’à offrir un dernier acte aussi limpide qu’éprouvant. Dans une ambiance tangible et superbement éclairée, Soavi injecte sporadiquement des séquences-chocs, typiques du gothique latin, qui nous heurtent par leur crudité organique, appuyées de trucages artisanaux saisissants — comme ce rituel sataniste, sauvage, invoqué sous une lune sépulcrale.
Ambitieux, méticuleux, habité, rafraichissant, Michele Soavi redonne ses lettres de noblesse au cinéma d’horreur transalpin, avec un esprit premier degré et une modernité inespérée. La Secte, version latine et hallucinée de Rosemary’s Baby, ne cesse d’inquiéter, de déranger, de surprendre — jusqu’au cœur malléable du quotidien d’une élue tiraillée entre sa morale et l’appel trouble du Mal.
E-B
08.05.25. 4èx. VIstfr
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